Les JO de Paris ne « doivent pas être le bouc-émissaire de toutes les frustrations », a lancé mercredi la ministre des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra, en allusion au transfert de sans-abri dans des « sas d’accueil » dans les régions françaises.
Interrogée sur France 2 au sujet des inquiétudes visant le transfert de sans-abri vers les régions, comme à Bruz en Bretagne, la ministre a assuré que cela n’avait rien à voir avec les JO-2024. « Je ne voudrais pas qu’on mélange tout. On a des enjeux majeurs sur l’hébergement d’urgence mais ce n’est pas la faute des JO », a-t-elle assuré. « On sait qu’on a une concentration trop importante en Île-de-France », a-t-elle plaidé.
Est-ce lié aux JO ? « Non », a-t-elle assuré. « C’est quelque chose qui a été engagé en avril, il ne faut pas faire des JO le bouc émissaire de toutes nos frustrations », a-t-elle lancé. « Il est important ne pas travestir les faits, ni d’accabler les JO de tous les maux et des difficultés de la société ».
« En accord avec les associations de solidarité »
Interrogé mardi à l’Assemblée sur le sujet, le ministre du Logement, Olivier Klein, avait de son côté jugé « indigne de penser qu’on puisse mettre en place des sites d’accompagnement des personnes sans-abri pour les JO, bien évidemment ces opérations d’accompagnement vers des sites d’hébergement temporaire sont mis en place en accord avec les associations de solidarité et depuis plusieurs mois ».
De nombreux hôteliers ne souhaitent en effet plus accueillir des sans-abri car ils attendent un afflux de clientèle lors du Mondial de rugby à l’automne prochain, et des JO, observait début mai ce ministre. Depuis la mi-mars, l’exécutif a donc demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » dans toutes les régions, à l’exception des Hauts-de-France et de la Corse, afin de « désengorger les centres d’hébergement » d’Île-de-France. Les personnes invitées à partir sont censées être prises en charge pendant trois semaines dans ces « sas » avant d’être « orientées », dans leur nouvelle région.
Difficile de « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines »
Éric Constantin, responsable de la Fondation Abbé Pierre en Île-de-France, avait dit douter de son côté qu’on puisse « trouver des solutions dignes et décentes en trois semaines ». Il avait dit « s’étonner de la concordance de l’arrivée des Jeux Olympiques et d’un programme qui vise à envoyer les migrants en province », se demandant si le gouvernement a voulu faire en sorte « qu’il n’y ait plus de campement avant que des millions de personnes arrivent en France ».
Sur un autre sujet celui des chambres étudiantes utilisées en Île-de-France à l’été 2024, « on a entendu qu’on allait virer de leur logement les étudiants, ce n’est absolument le cas », a protesté la ministre.
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