Le président LR du Sénat Gérard Larcher a estimé que la France risquait de connaître « une situation comme la Grèce » si elle ne maitrisait pas sa dépense publique, dans une interview à La Tribune publiée jeudi.
« Il ne se passe pas un jour ou presque sans que le président de la République n’annonce de nouvelles dépenses. Les économies sont malheureusement plus rares », a affirmé M. Larcher. Notamment sur les 2 milliards d’euros de baisses d’impôts d’ici 2027 promises lundi, « je m’interroge sur le financement d’une telle mesure », a-t-il ajouté.
Estimant que « oui », Emmanuel Macron est le président le plus dépensier de la Ve République, le président du Sénat a regretté une hausse des dépenses publiques de 240 milliards pendant le premier quinquennat, et de 220 milliards prévue pour les cinq ans à venir.
« Il faut revenir à la raison »
« La tendance est deux fois plus rapide que sous François Hollande. Il faut revenir à la raison », a-t-il estimé. Sur ce sujet « la demande du Sénat est claire : il faut maîtriser la dépense publique, sans quoi nous risquons de connaître une situation comme la Grèce », qui avait connu une grave crise au tournant des années 2010, a assuré M. Larcher.
Affirmant qu’« en l’état actuel, nous ne voterons pas le projet de loi de programmation des finances publiques », il a réclamé « une trajectoire à la fois claire, ambitieuse et crédible de baisse du déficit public ». Mais selon lui « la première réforme qu’Emmanuel Macron doit accomplir, c’est de changer sa façon de gouverner ». « Nous ne vivons pas une crise institutionnelle mais une crise politique » liée « bien sûr à l’absence de majorité à l’Assemblée nationale » mais aussi « au mode de gouvernance du chef de l’État et à sa verticalité », a-t-il estimé.
Sur l’immigration « tous les signaux sont au rouge »
Alors que les élus LR s’apprêtent à déposer la semaine prochaine deux propositions de loi sur l’immigration, M. Larcher a estimé que sur ce sujet « tous les signaux sont au rouge. On ne peut plus attendre, nos capacités d’accueil sont saturées ». « Le président de la République le sait. La balle est dans son camp », a-t-il ajouté, assurant qu’« il n’est pas question pour Les Républicains de régulariser au nom de l’emploi » des immigrés entrés irrégulièrement.
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