La réforme de la couverture maladie universelle (CMU), qui doit être étendue en novembre à davantage d’assurés moyennant une « contribution » financière, souffre d’un « sous-financement manifeste » qui risque « d’écarter les mutuelles », a affirmé lundi la Mutualité française.
Le gouvernement a décidé, dans le budget 2019 de la Sécu, de fusionner la CMU avec l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), faisant le pari que cette simplification réduirait le renoncement aux soins des plus pauvres.
À partir du 1er novembre, l’ACS sera transformée en CMU « contributive »: au lieu de recevoir un chèque pour se payer une mutuelle, les bénéficiaires devront s’acquitter d’une cotisation mensuelle, qui augmentera avec l’âge.
Pour la #FNMF, le coût de la réforme de la CMU contributive, qui remplacera en novembre prochain la CMU-C et l’ACS, est sous-évalué d’au moins 100 M€. https://t.co/70Hp1qgyBv
— Grégoire Faney (@G_Faney) 20 mai 2019
Selon un projet d’arrêté consulté par l’AFP, le montant de cette « participation financière » sera de 8 euros jusqu’à 29 ans, 14 euros entre 30 et 49 ans, 21 euros entre 50 et 59 ans, 25 euros entre 60 et 69 ans, et 30 euros à partir de 70 ans (sauf en Alsace-Moselle, où les sommes seront divisées par trois).
Comme pour l’ACS, les assurés auront la possibilité d’adhérer à cette CMU « contributive » auprès de leur caisse d’assurance maladie ou d’une complémentaire santé, le plus souvent une mutuelle, qui reçoit à ce titre une compensation financière.
Mais en l’état, « les textes d’application proposent une rémunération symbolique, en moyenne de 20 euros par an et par contrat », qui entraînerait « mécaniquement un déficit de gestion », explique la Mutualité dans un communiqué.
Elle estime que le budget total du dispositif atteindra 120 millions d’euros en 2022, alors que « 100 millions supplémentaires sont nécessaires » pour garantir « la même qualité de service » qu’aux autres adhérents des mutuelles.
Considérant que ce projet « est sous-financé (et) mal paramétré », la Mutualité a donc demandé à ses membres « de ne pas s’engager dans le dispositif tel qu’il est proposé à ce jour ».
D. S avec AFP
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