L’érection sur une parcelle publique d’une croix du XIXe siècle restaurée par les bénévoles d’une association de sauvegarde du patrimoine a suscité la colère de militants anticléricaux.
Au début du mois de juin, un Christ sur sa croix a été installé à la croisée d’un chemin de randonnée et d’une route de campagne de Bazouges-Cré-sur-Loir – une ville d’environ 2000 habitants située à une soixantaine de kilomètres au sud du Mans –, sur une petite parcelle octroyée par la commune.
La croix de 1,80 mètre et 120 kilos a été restaurée par l’Association pour la sauvegarde du patrimoine de Bazouges-Cré-sur-Loir (APSPBC). Il aura fallu une année pour qu’une dizaine de bénévoles de l’association remettent en état cette croix vieille de deux siècles.
« Les travaux d’aérogommage en juin 2019, de nivellement et la fabrication d’un socle au préalable inexistant, ont coûté 3500 euros à l’association », expliquait Michèle Sadoulet, présidente de l’APSPBC, dans les colonnes de Ouest-France à la fin du mois de juin.
Le Christ en croix avait été confié à l’association en février 2019 par son ancienne propriétaire, Mme Gaudin. Elle « désirait que la croix soit implantée en milieu communal, non loin de son lieu d’emplacement d’origine et à la vue de la population », souligne Mme Sadoulet.
Érigée le 5 juin 2020, la croix a ensuite fait l’objet d’une cérémonie d’inauguration et d’une bénédiction le 27 juin. L’installation du monument du XIXe siècle a pourtant suscité la colère des membres de l’antenne locale de la Libre pensée, une association anticléricale qui promeut les principes scientifiques et le laïcisme.
« Autrefois, cette croix se trouvait sur un terrain privé, puis elle a été délaissée dans les années 60. Aujourd’hui, la mairie et l’association, ont fait le choix de l’installer sur l’espace public, ce qui pose un problème de non-respect de la loi de 1905 », affirme Hansi Brémond, président de l’association de la Libre pensée de la Sarthe, auprès des journalistes de France Bleu.
Des critiques infondées pour le maire de la commune
Une opposition que ne comprend pas Michèle Sadoulet, qui met en avant le caractère patrimonial de la démarche : « Cette croix, qui a près de 200 ans, appartient au patrimoine local. Nous n’avons pas reconstruit un calvaire pour y faire un lieu cultuel avec des processions. »
« Bon, d’accord, on a béni cette croix. Tous les gens qui étaient là ont dit ‘Amen’ et ont répondu aux paroles du prêtre. Ce n’était pas une grande cérémonie », admet toutefois Mme Sadoulet au sujet de l’inauguration de la croix.
Pour le président de l’association de la Libre pensée de la Sarthe, il y aurait eu « un mélange des genres entre l’inauguration officielle et la bénédiction » du fait que le maire de Bazouges-Cré-sur-Loir ait assisté à la cérémonie. M. Brémond reproche également aux services techniques de la mairie d’avoir prêté leur concours pour ériger la croix sur son nouvel emplacement.
Des critiques que Gwenaël de Sagazan, le maire de Bazouges-Cré-sur-Loir, balaie d’un revers de la main.
« Ce qui nous intéresse en tant que mairie, c’est d’appuyer la valorisation d’un patrimoine artistique et culturel. L’aspect cultuel a été laissé à l’association qui a restauré ce Christ et au prêtre », explique l’édile.
Il assure qu’aucun denier public n’a été versé pour la restauration de ladite croix ou son érection. Le maire se défend également du non-respect de la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 que lui reprochent les militants de la Libre pensée.
« Historiquement, cette croix se trouvait sur un domaine public qui a ensuite été privatisé après des remaniements de cadastre. Aujourd’hui, c’est donc redevenu public », conclut Gwenaël de Sagazan.
Le saviez-vous ?
Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.