Sarthe : face au refus des médecins, un hôpital ne pratique plus aucune IVG depuis 6 mois

août 6, 2018 20:45, Last Updated: août 6, 2018 20:47
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En raison du départ à la retraite d’un médecin et du recours de trois autres praticiens à leur clause de conscience, un établissement de santé situé dans la Sarthe ne pratique plus aucune IVG depuis 6 mois. 

Depuis le mois de janvier, le Pôle Santé Sarthe et Loir ne pratique plus d’Interruption volontaire de grossesse (IVG) et oriente les patientes qui souhaitent recourir à ce type d’interventions vers les hôpitaux du Mans et d’Angers.

Une situation liée au départ à la retraite d’un médecin qui avait l’habitude de prendre en charge ces opérations jusqu’en décembre 2017.

Depuis, trois gynécologues-obstétriciens travaillant au Pôle Santé ont refusé de pratiquer des IVG, comme l’article L2212-8 du Code de la santé publique et l’article L.162-8 de la Loi Veil les y autorisent :

« Un médecin n’est jamais tenu de donner suite à une demande d’interruption de grossesse ni de pratiquer celle-ci mais il doit informer, dès la première visite, l’intéressée de son refus. Sous la même réserve, aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu’il soit, n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse », stipule ainsi l’article L.162-8.

« Nous avons pris acte de leur réponse et nous respectons leur décision. Nous n’avons pas de jugement à porter», a expliqué Annie-Laure Desprez – responsable des ressources humaines de l’établissement sarthois – à nos confrères du Figaro.

Le Pôle Santé Sarthe et Loir. Crédit : Pôle Santé Sarthe et Loir

Composé d’un centre hospitalier, de deux Ephad et d’un foyer d’accueil pour adultes handicapés, l’établissement de santé de la commune de Bailleul ne dispose plus que d’un seul praticien volontaire pour pratiquer des IVG.

Une responsabilité jugée excessive par les responsables du Pôle Santé, qui ont préféré suspendre la réalisation de ce type d’interventions jusqu’à ce qu’ils aient trouvé un second médecin pour l’épauler :

« La pratique de toutes les IVG ne pouvait reposer sur une seule personne en temps partiel, par ailleurs chargée de multiples activités. Plutôt que de risquer de dépasser les délais, ce qui serait gravissime dans de tels cas, et face à l’impossibilité pour nous d’assurer ces interventions de manière pérenne et sécurisée, nous avons préféré suspendre les IVG de manière temporaire», a confié Annie-Laure Desprez.

Prise à partie par une élue socialiste de la Sarthe jugeant « intolérable que les femmes ne puissent exercer leurs droits essentiels », Agnès Buzyn – ministre des Solidarités et de la Santé – a déclaré qu’il s’agissait d’une « situation particulièrement compliquée», allant jusqu’à parler d’une «impasse ».

En attendant de trouver une solution adaptée, l’établissement envisage de s’appuyer sur un dispositif qui verrait les hôpitaux du Mans et d’Angers envoyer des gynécologues-obstétriciens passer quelques heures par semaine au Pôle Santé.

« Dès septembre, une offre d’IVG sera opérationnelle sur le site du Pôle Santé Sarthe et Loir : c’est essentiel à nos yeux », a déclaré au Figaro le docteur Laurence Tandy – conseiller délégué à la stratégie médicale auprès de la Direction de l’offre de soins et en faveur de l’autonomie (DOSA) de l’Agence régionale de santé (ARS) des Pays de la Loire.

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