Seulement quatre des victimes sur six sont venues témoigner à l’audience.
Un prêtre sarthois de 59 ans, l’abbé Max de Guibert, a été condamné le 18 janvier à trois ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur six jeunes garçons de moins de 15 ans entre 1990 et 2003, a annoncé le tribunal correctionnel du Mans.
Le tribunal a également ordonné une injonction de soins pendant cinq ans avec interdiction d’exercer une profession bénévole, ou non, au contact de mineurs. L’abbé, qui a déjà effectué un an et demi de détention provisoire, a été relaxé pour trois des neuf plaignants.
Le tribunal du Mans a condamné ce lundi 18 janvier à trois ans de prison ferme le prêtre Max de Guibert, pour des agressions sexuelles commises sur six mineurs dans les années 1990. https://t.co/d8eG9lMpP2
— Sarthe Infos (@SartheInfos) January 18, 2021
« Mon désir était de faire choc »
À l’audience en décembre, le procureur avait requis quatre années de prison, pointant « des gestes éducatifs maladroits oui… mais tous orientés vers la nudité ». L’avocat de la défense avait plaidé la relaxe. Le prêtre avait lui invoqué des « maladresses éducatives ». « Mon désir était de faire choc », avait affirmé le prévenu. « Aujourd’hui, ça ne me paraît pas adapté », avait-il concédé.
Il s’agissait notamment de fessées déculottées, de lavages forcés dans des rivières lors de camps scout, de massages ou d’auscultation des parties intimes, commis dans le nord Sarthe et à Arzon, en Bretagne. Les victimes avaient évoqué des scènes humiliantes. Quatre seulement sont venues témoigner à l’audience.
Des scènes humiliantes
Antoine, 40 ans, avait parlé de « fessées cul nu » lors de séances de soutien scolaire au presbytère, le pantalon en bas des pieds et le sexe à l’air, alors qu’il avait entre 12 et 14 ans. « Ça a pourri ma vie pendant 20 ans », avait-il témoigné.
La famille d’une des victimes avait informé l’évêque du Mans dès 1995, sans porter plainte. Le prêtre avait été muté dans une autre paroisse, avec interdiction d’entrer en contact avec les jeunes. Mais l’abbé avait continué à encadrer des camps de vacances destinés aux jeunes garçons.
La famille du jeune homme avait de nouveau fait part de ses inquiétudes à l’évêque. Une enquête canonique devait être menée. « Elle est toujours en cours dans l’attente de la justice des hommes », avait déclaré en décembre l’avocat de la défense.
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