C’est une rencontre dont il se souviendra toute sa vie. Le 6 avril dernier, un parapentiste a été attaqué par un aigle royal en plein vol. Il s’en est sorti avec plusieurs points de suture.
Durant 13 longues minutes, Thomas a dû faire face à un aigle royal lui perforant la peau, alors qu’il faisait du parapente sur la Dent du Villard, au-dessus de Bozel (Savoie), rapporte Le Dauphiné libéré. Malgré la cinquantaine de plaies, il s’en est toutefois sorti.
« Ses serres sont passées au travers des gants, de ma doudoune et de mon pull »
Le pilote expérimenté, qui était accompagné de deux autres parapentistes ce jour-là, avait décollé aux environs de midi de l’aire du Pré, au-dessus de Tincave. Étant un habitué de ce secteur, il ne s’attendait pas à vivre une telle expérience, alors qu’il se dirigeait vers la Dent du Villard.
Il a été surpris par le rapace, qui est d’abord venu l’attaquer « par-derrière, au niveau du casque », a-t-il raconté à nos confrères. « J’ai bougé les bras, je lui ai tapé dessus. La douleur était vive », a-t-il poursuivi.
Après être resté une dizaine de secondes sur sa tête, le volatile a agrippé ses bras durant treize interminables minutes. Les serres de l’aigle royal ont alors traversé ses gants, sa doudoune et même son pull. « La présence de l’autre parapente ne l’a pas mis en fuite », a fait remarquer le parapentiste qui, hormis durant les premières secondes, n’a pas essayé de se débattre face à la « puissance » et à la « conviction » de l’aigle royal. Il a par ailleurs précisé que l’oiseau ne lui avait mis « aucun coup de bec ».
Des blessures vraiment profondes au niveau de sa main droite
Ce n’est qu’en arrivant « à une centaine de mètres au-dessus de l’atterrissage de Bozel » que le rapace a fini par lâcher sa proie. Le pilote a indiqué que durant cette attaque, il avait pu maintenir son cap.
Si Thomas a évité le pire, il s’en est toutefois sorti avec une cinquantaine de plaies, trois d’entre elles étant profondes, souligne Le Dauphiné libéré. En conséquence, il a eu plusieurs points de suture, dont un au niveau de la tête. « Avec les blessures d’animaux, on ne peut pas trop suturer. J’ai eu droit à de la chirurgie exploratoire pour écarter tout risque de lésions sur les nerfs et les tendons, et aussi une éventuelle contamination », a-t-il détaillé. Il a confié avoir eu des blessures vraiment profondes au niveau de sa main droite, là où l’oiseau s’est accroché en premier et avec le plus de force.
Le même jour, un autre parapentiste a été confronté à un aigle – peut-être était-ce le même – et il aurait réussi à s’en défaire en faisant « des mouvements de tangage » et « de virage », selon Thomas.
Un comportement normal
De son côté, le club de parapente local a prévenu les autres parapentistes des risques encourus, informant par ailleurs les autorités compétentes.
Même si le rapace a montré une agressivité peu commune, des experts en protection des oiseaux ont signifié que son comportement était somme toute normal, son devoir étant de défendre son territoire pendant la période de reproduction. Ainsi que l’ont vivement recommandé les experts, la zone de la Dent du Villard et du col de la Chal est donc à éviter, et ce, jusqu’à la fin du mois d’août.
La mésaventure de Thomas ne l’a pas pour autant dissuadé de faire du parapente. Alors qu’il effectuait un nouveau vol ce dimanche, un petit rapace s’est approché de lui. « J’ai adapté ma trajectoire et je l’ai surveillé du regard », a-t-il conclu.
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