La police a délogé mardi des militants pro-palestiniens qui bloquaient depuis la veille un site universitaire à Saint-Étienne, tandis que d’autres étudiants se mobilisaient à Rennes, Lyon, Grenoble, Menton ou Dijon. Un mobilisation soutenue par LFI qui appelle à prendre de l’« ampleur ».
Manifestation, sit-in, minute de silence : des petits rassemblements ont eu lieu sur les campus de Sciences Po dans plusieurs villes du pays, inspirés par la contestation pro-Gaza à Sciences Po Paris ou à La Sorbonne et appuyée du soutien des représentants LFI demandant même son expansion : « Je souhaite que prennent de l’ampleur toutes les mobilisations qui vont permettre de faire pression sur le pouvoir en place », afin que le « drame humain qui se joue à Gaza s’arrête le plus rapidement possible », a déclaré lundi Manuel Bompard sur Public Sénat. De son côté, Rima Hassan présente vendredi à Sciences Po lors de la journée de blocage, a appelé au « soulèvement ».
Malgré les déclaration du Premier ministre Gabriel Attal samedi affirmant qu’« il n’y aura jamais de droit au blocage, jamais de tolérance avec l’action d’une minorité agissante et dangereuse qui cherche à imposer ses règles à nos étudiants et nos enseignants », le lendemain d’une mobilisation pro-palestinienne tendue à Sciences Po Paris, la points de blocage s’étendent. « Le débat, oui. Le blocage, non », avait également déploré sur BFMTV la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau tirant par ailleurs à boulets rouges sur le « jeu dangereux » attribué à LFI dans la mobilisation à des « fins électorales ».
Intervention des forces de l’ordre à Saint-Etienne
À Saint-Étienne, les forces de l’ordre ont libéré les accès au département des études politiques de l’Université Jean-Monnet vers 10h30, sans résistance de la part de la trentaine d’étudiants présents. Les manifestants, qui n’ont pas commis de dégradation selon la police, ont obtenu qu’une délégation soit reçue pour discuter avec le président de l’université dans le but d’organiser un débat sur la question palestinienne, ont expliqué leurs représentants.
Ils avaient reçu lundi le soutien de la députée LFI de la Loire Andrée Taurinya, dont le parti souhaite un élargissement de la contestation étudiante.
« J’espère que ça prendra essor et que ça infusera l’ensemble du monde universitaire », espère aussi Killian Soualmi, qui a manifesté mardi avec environ 150 personnes dans la cour de Sciences-Po Lyon où il prépare les concours de la fonction publique. Sous les banderoles « Solidarité avec la Palestine » ou « De Lyon à Gaza résistons », le groupe a scandé « Palestine vivra, Palestine vaincra ».
« De la rivière à la mer », le slogan polémique tagué à Grenoble
À Grenoble, une centaine d’étudiants ont participé à un « sit-in » sur les voies du tramway pendant une heure pour demander, notamment, la fin du partenariat noué en 2023 entre la faculté de Grenoble et l’Université du Néguev Ben-Gourion. « Nous appelons à poursuivre le mouvement après ce qu’il s’est passé à Sciences Po Paris », a expliqué Robinson Rossi, président de l’Union étudiante de Grenoble. Les étudiants ont scandé des slogans accusant l’État et les universités d’être « silencieux » et « complices » du « génocide en cours à Gaza ».
La formule simplifiée de « From the river to the sea, Palestine will be free » (« De la rivière à la mer, la Palestine sera libre »), une formule polémique dénoncée comme un appel à la destruction d’Israël, a été taguée sur les mur de l’Institut de Grenoble. Ce slogan né dans les années 1960, a été scandé par l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), appelant à la création d’un État unique qui s’étendrait de la Méditerranée (« la mer ») au Jourdain (« la rivière »).
Cette idéologie avait déjà été condamnée par Xavier Bertrand à propos du logos d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan annulée par l’Université de Lille.
« Nous ne pouvons tolérer, dans une université française, une telle conférence de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon et de Rima Hassan qui, à travers le logo ‘Libre Palestine’, nient l’existence de l’État d’Israël », avait réagi sur X le président (LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.
A Dijon, une quinzaine d’étudiants se sont rassemblés dans la cour d’une antenne de Sciences Po Paris, en brandissant un drapeau palestinien. Ils se sont dispersés peu avant 13h00 après avoir respecté une minute de silence.
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