Quels sont les objectifs de la stratégie de développement de la Chine ? Cette question semble ridicule mais, en fait, ce n’est pas si simple.
On pourrait dire que le développement vise à obtenir une vie meilleure. On n’aurait pas tort. C’est généralement le cas. Cependant, en disant « Chine », je veux dire la « République populaire de Chine ». C’est bien différent.
L’objectif final de la stratégie de développement de cette Chine est de changer l’ordre mondial actuel afin de pouvoir gouverner le monde. Pour le dire plus directement, son objectif final est d’éliminer entièrement la civilisation occidentale en la remplaçant par le système chinois – y compris son organisation politique et sa culture politisée – afin de pouvoir régner sur le monde entier. Est-ce une idée alarmiste ? Est-ce impossible ? Alors, laissez-moi vous dire ce que j’en sais.
Il est bien connu que le Parti communiste a commencé, après 1949, à régner sur la Chine continentale où il a établi une dictature communiste – la « République populaire de Chine ». Le marxisme-léninisme est à la base de toutes les démarches entreprises par ce pays. Naturellement, le but ultime de toutes ces démarches a été la réalisation des objectifs communistes de Marx et Lénine à l’échelle mondiale. En d’autres termes, elles avaient comme objectif final de « détruire complètement l’Ancien Monde » et de « construire un Nouveau Monde », comme le voulaient Marx et Lénine.
Cet « Ancien Monde » à détruire fait référence à l’ordre international qui s’est formé après la Seconde Guerre mondiale en ayant les États-Unis comme première puissance parmi les démocraties occidentales. Depuis lors, la Chine a considéré les États-Unis comme l’ennemi numéro un, ainsi que toute présence américaine dans le monde comme l’impérialisme américain.
Le « Nouveau Monde » devait être une société communiste que l’État-parti cherchait à établir après son propre établissement en Chine. Par conséquent, jusqu’aux années 1970, le monde a vu l’armée chinoise s’opposer directement aux États-Unis et aux Nations unies sur les champs de bataille de la Corée et, plus tard, aux forces américaines et de leurs alliés au Vietnam.
En même temps, la Chine a toujours soutenu toutes les forces anti-occidentales dans le monde. Durant la guerre froide entre l’Est et l’Ouest, la Chine s’est tout d’abord alignée sur l’Union soviétique et ses États satellites de l’Europe de l’Est. Plus tard, en raison du conflit entre la Chine et l’Union soviétique, les deux régimes se sont séparés et la Chine s’est tournée vers le « tiers monde » en y cherchant plus d’huile à jeter sur le feu de la bataille qu’elle menait.
À la fin des années 1970, la Chine a établi des relations diplomatiques avec les États-Unis. Cependant, les plans du régime chinois de détruire les démocraties occidentales n’avaient pas changé. De plus, dans les années 1970, l’idée de renverser à la fois l’impérialisme américain et le « révisionnisme » soviétique pour dominer éventuellement tout seul le monde existait déjà. Mais pour accomplir cela, le régime n’avait pas encore assez de force.
Dans les années 1970, la proximité et « l’amour » apparents entre la Chine et les États-Unis avaient en fait des buts bien précis. D’un côté, les politiciens américains voulaient affaiblir la force du camp socialiste mené à l’époque par l’Union soviétique et pouvoir en fin de compte remporter une victoire dans la guerre froide avec l’URSS et son bloc de l’Europe de l’Est.
D’un autre côté, c’était une occasion pour l’État-parti chinois « d’assassiner avec une épée d’emprunt » (l’un des stratagèmes du traité classique de stratégie chinois Les 36 stratagèmes ayant le sens de supprimer un ennemi par les mains d’un autre) en utilisant le rapprochement avec l’Amérique pour éliminer ses propres problèmes majeurs afin de se renforcer et ainsi lever l’obstacle principal à son objectif final.
En outre, à long terme, cette stratégie correspondait également aux préceptes de L’Art de la guerre – un autre classique chinois devenu un canon de la pensée stratégique – dont l’acmé est de « vaincre l’ennemi sans même se battre, voilà le fin du fin ». Ces choses se sont produites essentiellement à l’époque de Mao Zedong.
Après Mao, la Chine est rapidement entrée dans l’ère de Deng Xiaoping. La politique de « réforme et d’ouverture » mise en œuvre sous la direction de ce dernier a montré aux démocraties occidentales que la Chine cherchait à s’intégrer au monde. L’Occident et le monde entier en étaient bien contents. Après la désintégration de l’Union soviétique et de son bloc de l’Europe de l’Est, les politiciens occidentaux ont même pensé que le « camp socialiste » avait, dans l’ensemble, cessé d’exister.
On espérait également que, grâce au développement de l’économie de marché, la Chine adhérerait de plus en plus à l’esprit d’entreprise et aux valeurs universelles, qu’elle achèverait enfin la transformation de son système politique et deviendrait un pays libre et démocratique. Par conséquent, même en 1989, lorsque le massacre des étudiants s’est produit le 4 juin sur la place Tiananmen de Pékin, les politiciens occidentaux ont gardé les yeux fermés et ont continué à aider la Chine de Deng Xiaoping à obtenir le statut de nation la plus favorisée dans ses échanges commerciaux.
Par la suite, en 2001, la Chine a été admise à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en tant que membre qui bénéficie encore aujourd’hui du statut de « pays en développement ».
Un tel apaisement a permis au régime chinois de s’enrichir chaque jour davantage. Mais, malheureusement, au lieu de montrer des signes de démocratisation de son système politique en parallèle avec son développement économique, la Chine devenait de plus en plus dictatoriale. Et elle a toujours activement profité de la liberté et de la tolérance des systèmes démocratiques de l’Occident, ainsi que de la bienveillance des Occidentaux, pour s’infiltrer et voler ce qu’elle pouvait dans les domaines politique, économique, scientifique, technologique et culturel.
En fait, le développement d’une économie de marché qui assurerait un passage automatique à la démocratie n’était qu’un vœu pieux des politiciens occidentaux, et c’était très naïf. Vous devez enfin comprendre que Deng Xiaoping et son groupe représentaient toujours un Parti bolchevique ! Ils voulaient toujours détruire « l’Ancien Monde ». Ils n’ont pas changé d’objectif.
Depuis la fin des années 1970, la Chine a suivi l’approche de Deng Xiaoping, le fameux « Tao Guang Yang Hui » (cacher sa brillance et cultiver l’obscurité). Qu’est-ce que cela signifie ? Pour le dire franchement, cela signifie cacher ses ambitions de domination mondiale en se développant d’une façon bien discrète.
Pendant cette période, le régime chinois n’a pas changé ses objectifs et n’a pas cessé de chercher l’hégémonie. Simplement, il n’était pas encore assez fort, il ne cherchait pas à dominer pour le moment. Les Chinois appellent cela « tigre accroupi, dragon caché » – une expression s’appliquant aux personnes talentueuses qui cachent leurs compétences. Ainsi, le « dragon » de l’État-parti chinois s’est déguisé en un doux panda.
En même temps, à l’époque de Deng Xiaoping, la Chine a connu un important changement de stratégie. Les communistes chinois ont abandonné petit à petit les idéaux prônés par le communisme et ont plutôt renforcé leur quête de pouvoir et de richesse. En d’autres termes, ils ont enlevé le masque idéaliste et ont révélé que tout ce qu’ils voulaient faire c’était de « détruire l’Ancien Monde » et de réaliser leurs ambitions de domination mondiale.
Peut-être que le groupe de Deng Xiaoping n’a jamais été idéaliste et que le communisme et le socialisme – cette première phase du communisme d’après la théorie marxiste-léniniste – n’étaient que la façade de leur existence politique. À cette époque et dans les années qui l’ont suivie, la Chine s’était profondément enlisée dans le bourbier de la corruption et du pouvoir.
En 2012, Xi Jinping a accédé au poste de dirigeant suprême de la Chine. À ce moment-là, le pays avait déjà accumulé d’immenses richesses pendant plus de 30 ans de « réforme et d’ouverture », surtout après son adhésion à l’OMC. Comme c’est bien connu, la Chine a énormément gagné par diverses voies qui violent les règles du commerce mondial. Elle est devenue la deuxième économie du monde.
Lorsque la Chine de Xi Jinping a constaté que les écailles de son corps de dragon étaient complètement développées, elle a commencé à révéler au monde ses griffes et ses énormes dents. Xi Jinping a annoncé au peuple chinois que Mao Zedong a relevé la Chine, que Deng Xiaoping a rendu la Chine riche et que lui, Xi Jinping, voulait rendre la Chine forte ! Il a été bien clair en proclamant : « N’oubliez pas vos objectifs initiaux. » Cela signifie qu’il ne faut pas oublier le but de « détruire l’Ancien Monde » ni les plans de dominer le monde entier.
C’est ainsi qu’a vu le jour le titanesque projet des « Nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative) qui vise à renforcer l’influence géopolitique de la Chine dans le monde entier par le biais d’investissements dans diverses infrastructures de transports, d’énergie et de télécommunications, le concept de la « Communauté de destin pour l’humanité », la militarisation de la mer de Chine méridionale, la construction de bases militaires à l’étranger, les attaques de pirates informatiques de la cyberarmée chinoise, la production en Chine de la drogue fentanyl pour alimenter la crise des opioïdes en Occident, la construction du laboratoire de microbiologie P4 à Wuhan et les recherches sur les virus meurtriers, etc.
De plus, le régime chinois s’est infiltré dans un large éventail de domaines de la société occidentale, notamment la politique, l’économie, la culture, la science, la technologie et les médias.
La Chine mène aujourd’hui une « guerre sans limite » contre les démocraties occidentales et l’ordre international existant. Ne croyez pas que le fentanyl – cette drogue meurtrière d’origine essentiellement chinoise qui est vendue en grande quantité en Amérique du Nord et est en forte expansion en Europe – provient des actions privées de criminels. C’est un phénomène du même genre que les cyberattaques des pirates informatiques et, comme toutes les démarches susmentionnées, il s’agit d’un comportement agressif étatique déguisé qui est destiné à « détruire l’Ancien Monde » tout entier.
En outre, en dissimulant les informations sur la létalité du Covid-19 et l’ampleur de son épidémie tout en laissant les Chinois, dont certains étaient infectés, voyager vers l’Europe, l’Amérique du Nord et ailleurs, le régime chinois a provoqué et a facilité la propagation rapide du virus. Ne serait-ce pas déclencher une crise sanitaire et économique en Occident et dans le reste du monde alors que l’économie chinoise était déjà en train de ralentir fortement avant l’apparition du virus ?
La dictature de plus de 70 ans du Parti communiste en Chine a clairement montré au monde que l’État-parti chinois est un dragon accroupi sous la peau d’un panda. Si vous ne voyez qu’un gentil panda et que vous n’apercevez pas le dragon caché qui veut vous dévorer, alors l’erreur que vous faites sera historique et dévastatrice.
Les politiques anti-américaines et anti-occidentales du régime du Parti communiste chinois sont déterminées par ses gènes mêmes et ne peuvent être modifiées. Par conséquent, la destruction de la civilisation occidentale doit être l’objectif final de la stratégie de développement de la Chine. Les pays démocratiques doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas chercher l’authenticité dans les relations avec ce régime – ces relations porteront toujours un élément d’hostilité du côté chinois.
Quel que soit le type d’échanges commerciaux et économiques, ils ne pourront pas changer l’objectif de la bataille menée par l’État-parti chinois. Cependant, toute politique d’apaisement et toute attente illusoire des politiciens occidentaux ne peuvent qu’aider leur ennemi à devenir plus fort et à les rapprocher de leur propre extinction.
Je ne sais pas quel est le véritable objectif du financement par l’Occident de la construction du laboratoire P4 de Wuhan ou de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ménage le régime chinois. Je ne sais pas non plus pourquoi tant d’élites occidentales et du monde entier édulcorent les politiques chinoises et chantent les louanges de la Chine. Cependant, je dois vous poser une question : pourriez-vous accepter qu’une dictature communiste basée sur les valeurs anti-universelles domine le monde ?
Dans sa fable Le Villageois et le Serpent Jean de La Fontaine raconte l’histoire d’un villageois qui doit assumer les conséquences d’avoir naïvement réchauffé un serpent. Cependant, dans le cas présent, vous ne ramassez pas un serpent pour le réchauffer, vous prenez dans vos bras un dragon !
Linan Li
Canada
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.