Se rééquilibrer au contact des chevaux

mars 4, 2015 12:12, Last Updated: octobre 29, 2017 12:31
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Lorsqu’elle avait 13 ans et qu’elle était allée vivre en Colombie-Britannique avec sa famille pendant trois mois, Sylvie Vallée est tombée amoureuse d’un petit poney. Au moment du retour, elle ne comprenait pas qu’ils ne pouvaient revenir avec le poney. Fâchée, elle a dit à sa mère, qui ne l’avait jamais vue aussi déterminée : «Plus tard, je vais être capable d’avoir des chevaux, et ce ne sera pas un, mais plein de chevaux!»

Destinée à avoir des chevaux

La petite Sylvie a grandi, elle a eu cinq enfants, un gros poste de responsable du département informatique de la Défense nationale à Montréal, puis à l’Agence spatiale, et elle a oublié le petit poney et son souhait d’avoir des chevaux. Toutefois, l’univers avait entendu sa promesse et, avec son mari, elle s’est retrouvée propriétaire de l’écurie de son beau-frère un peu par hasard. Elle pensait que celui-ci continuerait à la gérer, cependant, la jeune femme en tailleur et talons hauts a finalement dû s’occuper elle-même de l’écurie.

La fin de semaine, pendant qu’elle accueillait les clients, elle mettait sa plus jeune dans un parc à l’écurie. Avec 300 clients réguliers et son poney-club, l’écurie est devenue la plus grosse école d’équitation du Québec. Mme Vallée a, par la suite, démissionné de son emploi pour se consacrer à ses passions : son écurie et ses enfants.

En 2007, la vente de ses terrains en bordure de la route 116 l’a poussée à construire une nouvelle écurie à Saint-Bruno-de-Montarville, toujours sur la Rive-Sud. Le projet de départ était de réaliser une petite écurie privée de 10 stalles pour la famille.

Cependant, à la suite de la demande de ses clients, c’est finalement un gros bâtiment de 42 stalles qui a été construit! Les filles ayant grandi, et les quatre aînées avaient attrapé la piqûre : la nouvelle écurie n’a donc pas recommencé l’expérience du poney-club qui avait pourtant fait le succès des premières installations. C’est plutôt vers la compétition que l’entreprise s’est réorientée, tout en gardant son volet zoothérapie pour communiquer l’énergie du cheval à travers toute une gamme d’activités reliées à ces paisibles animaux. Une nouvelle activité de promenade en calèche vient tout juste de s’ajouter à la panoplie des activités de l’écurie.

Aujourd’hui, parmi les filles de Sylvie Vallée, c’est Vanessa, 26 ans, qui est la gérante de l’écurie. La deuxième, Kaïla, âgée de 21 ans, est entraîneur. Toutes les deux donnent des cours, sont entraîneurs en compétition et vendent des chevaux un peu partout. Elles se lèvent tôt le matin et rentrent de l’écurie tard le soir, toujours occupées par les chevaux. Deux autres filles de la famille sont aussi impliquées et aident à entraîner les chevaux. Seule la toute dernière, âgée de 15 ans, préfère les arts aux chevaux. «On ne force rien : il faut que ça vienne du cœur», comprend sa mère.

Mme Vallée, toujours en quête de nouveaux défis, cherche maintenant des investisseurs pour un gros projet de serres hydroponiques innovateur que la gestionnaire est prête à prendre en main. Avec la détermination et le professionnalisme qu’on lui connaît, ça devrait être facile pour cette femme de projets.

«C’est paisible un cheval, c’est vraiment comme une connexion, ça nous ramène à la terre, à ce qu’on est», témoigne Sylvie Vallée. (Les écuries La Montée)

L’énergie du cheval

«C’est paisible un cheval, c’est vraiment comme une connexion, ça nous ramène à la terre, à ce qu’on est», soutient Sylvie Vallée, copropriétaire des écuries La Montée avec son mari Sylvain Robert. Selon cette femme rayonnante, côtoyer des chevaux qui sont bien traités permet de rétablir son propre niveau énergétique et sa confiance en soi, tout en travaillant les blocages émotifs : c’est ce qu’on appelle la zoothérapie.

«Certains parents qui avaient des problèmes sérieux avec leurs enfants me les amènent, ils les voient se transformer dans la confiance en soi», témoigne Mme Vallée. Les exemples qu’elle a vécus sont nombreux, en commençant par sa propre fille, une belle jeune femme qui monte un hongre alezan dans le manège intérieur sous nos yeux : «Kaïla était une enfant qui ne devait pas pouvoir marcher, elle était diagnostiquée très sévèrement par les médecins. Elle était muette, elle avait de gros problèmes. En se rééquilibrant, vous voyez maintenant Kaïla qui donne des cours, qui fait du kick-boxing, donc quelqu’un qui s’est vraiment remis en équilibre.»

Qui pourrait croire que Kaïla était une enfant sévèrement diagnostiquée : elle était muette et était censée ne jamais pouvoir marcher. (Les écuries La Montée)

Juste le fait de repenser à tous les enfants qu’elle a vu se transformer par le contact avec les chevaux amène les larmes aux yeux de cette mère de famille. Certains étaient autistes, d’autres vivaient tout simplement une passe difficile. Le cheval agit comme un miroir, reflétant l’état émotif dans lequel l’enfant se trouve en arrivant, ne répondant pas comme le jeune le désire jusqu’à ce qu’il trouve un équilibre avec l’animal.

«On voit souvent les enfants parler aux chevaux dans les stalles, ça devient leur meilleur ami, ça devient leur confident, sans jugement. Ils ont besoin de cette dimension», témoigne la passionnée de chevaux.

«Ce qui est le plus beau, ce n’est pas juste de voir l’enfant se transformer, c’est de le voir dans les yeux des parents. C’est très émouvant, simplement de voir dans les yeux des parents que cette transformation est possible», ajoute Sylvie Vallée.

Elle se rappelle aussi la réaction du père d’un enfant qui avait des déficiences. L’homme était caché derrière un buisson pour ne pas montrer ses larmes de bonheur : c’était la première fois qu’il voyait son fils communiquer autant avec des jeunes plus âgés que lui. «Son fils est venu toutes les autres semaines du camp de jour, parce que son père a vu que ce sont des petites choses, mais à la fois c’est extraordinaire.»

Une autre belle histoire est celle de ce stagiaire qui avait fait trois tentatives de suicide avant d’être présenté aux écuries La Montée. En trois mois de contact avec les chevaux, il a arrêté toute médication. Il est devenu l’un des employés les plus responsables et les plus motivés des écuries La Montée, il adore maintenant le saut en parachute.

Contact avec la nature

Dans un monde où nous sommes de plus en plus déconnectés de la nature, en particulier les enfants qui vont à l’école sur du béton, il est primordial de se réserver des moments pour se reconnecter avec cette nature. Ici, les gens peuvent apporter leur pique-nique et profiter des installations extérieures et intérieures pour prolonger ce moment de pause qu’est leur visite aux écuries.

«Les chevaux sont vraiment une bulle énergétique. Ils sont en contact avec le sol, avec la nature, et ils nous communiquent leur énergie. C’est pour ça qu’on est bien en entrant dans une écurie où les chevaux sont bien», remarque Sylvie Vallée. Même les parents aiment assister aux cours d’équitation de leurs enfants pour pouvoir bénéficier de cette belle énergie.

Les enfants ressortent différents de cet environnement où la nature est très proche, où ils peuvent toucher les chevaux : ils sont «colorés, pas seulement en vêtement, mais dans les yeux, dans le visage, dans tout ce qu’ils reflètent» soutient Sylvie Vallée.

La passionnée des chevaux conclut : «Ça ne veut pas dire qu’on est obligé de défrayer des gros sous, ça ne veut pas dire qu’on est obligé de s’acheter un cheval pour profiter de cette énergie, mais on peut venir dans un centre comme ici pour bénéficier de ces avantages à travers toutes les activités qui sont offertes : les camps de jour, les visites, les calèches, les activités de groupes…»

Pour en savoir davantage : les écuries La Montée ou tél. : 450 653-7535

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