Le véhicule du maire de Poissy, Karl Olive, conduit par un employé municipal de la ville pour l’emmener rencontrer Emmanuel Macron, aurait provoqué un accident de la circulation le 17 décembre dernier. La voiture banalisée utilisait gyrophares et sirènes pour essayer de franchir un bouchon. Finalement, après avoir grillé un feu rouge, le véhicule a entraîné la chute d’une jeune femme à scooter.
Karl Olive a-t-il enfreint la loi en utilisant gyrophares et sirènes dans une voiture banalisée pour se rendre à l’Élysée où il avait rendez-vous avec Emmanuel Macron ? C’est ce qu’assure Valeurs Actuelles dans un article qui crée la polémique sur les réseaux sociaux depuis ce lundi 20 décembre.
Arrêté par un policier en civil
Rappelons d’abord les faits : un policier en civil a brièvement arrêté le maire de Poissy et un de ses employés municipal au volant d’une Citroën DS 7 noire aux vitres teintées portant la cocarde réservée aux députés. Le véhicule avait grillé un feu rouge alors qu’il utilisait gyrophares et sirènes deux-tons, ce qui a provoqué la chute d’une jeune conductrice de scooter au croisement des avenues du Général-Eisenhower et Winston-Churchill dans le 8e arrondissement de Paris.
L’édile, qui sortait d’un colloque à l’Assemblée nationale, aurait alors indiqué qu’il avait rendez-vous avec Emmanuel Macron en soirée. Son chauffeur a alors pu le conduire jusqu’à l’Élysée avant de revenir sur les lieux de l’accident, où les secours et d’autres policiers étaient là pour prendre la relève de leur collègue qui n’était pas en service. La jeune femme s’est blessée à la cheville dans sa chute, et selon Valeurs Actuelles également aux genoux.
C’est le policier en civil qui a révélé l’histoire sur les médias sociaux, photos à l’appui.
« Aucune collision avec le scooter »
Le premier article de Valeurs Actuelles a été mis à jour après que sa rédaction a été contactée par Karl Olive vers 23 h 45 lundi soir, soit quelques heures après sa parution initiale. Selon l’édile, le premier article contenait des « inexactitudes » et une « somme de mensonges de son contenu », alors que le second aurait rétabli « la réalité des faits, à savoir, plus de collision ou de policiers en force sur les lieux, ni de circulation à contresens… », rapporte Le Parisien.
« Contrairement à ce qui a pu être écrit, il n’y a eu aucun choc, aucune collision avec le scooter ou tout autre véhicule », assure Karl Olive, contacté par 78 Actu. « J’affirme que nous étions quasiment à l’arrêt quand nous avons vu le scooter glisser à plusieurs mètres du véhicule », ajoute-t-il, sans nier pour autant que la jeune femme a dérapé après avoir appuyé sur les freins à cause de la surprise créée par le passage du véhicule banalisé au feu rouge.
Gyrophares et sirènes
La question soulevée par Valeurs Actuelles touche principalement l’usage d’équipements policiers par un « simple » maire, privilège que l’édile de la ville de 38 000 habitants n’aurait pas le droit d’utiliser comme il le souhaite. Le proche du président de la République indique que la ville de Poissy a l’autorisation de se servir de ce dispositif depuis 1988, donc bien avant son élection, grâce à une autorisation donnée par la sous-préfecture.
« Au début de mon premier mandat en 2014, j’ai récupéré le véhicule de mon prédécesseur qui était équipé de ce dispositif », justifie Karl Olive. « Depuis 2014, jamais nous n’avons été inquiétés, interpellés, questionnés sur l’usage de ce dispositif pour la simple et bonne raison que nous l’utilisons à titre exceptionnel, comme ce fut le cas ce vendredi (…) », ajoute-t-il.
Reste que, selon une source policière interrogée par 78 Actu, on ne peut utiliser la sirène deux-tons et les gyrophares que lorsque le véhicule est conduit par un policier, sinon il s’agit d’une infraction contraventionnelle. Selon Valeurs Actuelles, cette pratique sans autorisation serait passible d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende.
Même si Karl Olive, qui a reçu l’insigne de chevalier de la Légion d’Honneur des mains d’Emmanuel Macron en octobre dernier, affirme bénéficier du statut d’officier de police judiciaire, ça ne lui permet toujours pas d’utiliser les gyrophares et les sirènes. Un officier de police judiciaire se doit aussi de respecter les règles de circulation les plus élémentaires, comme celle de s’arrêter au feu rouge.
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