Il y a quelques années, Nicolas Stein avait tout – une belle femme et une carrière de rêve. Il produisait Border Wars, une populaire série télévisée pour National Geographic, dans laquelle son équipe se mêlait aux forces de l’ordre à la frontière des États-Unis avec le Mexique. Mais, tout n’est pas toujours rose…
« Partout où nous allions, nous voyions l’effroyable souffrance humaine », a-t-il souligné lors d’une récente présentation pour entrepreneurs dans le cadre de « Innovate Pasadena » à Pasadena, en Californie.
M. Stein a dit que les officiers qui patrouillent le long de la frontière font régulièrement face à des évènements intensément stressants et violents, au trafic de drogue et à la mort. Il leur arrivait souvent de secourir de grands groupes de migrants démunis, de les arrêter et de les déporter peu après. Il a rapporté que lui-même vivait avec des symptômes semblables au syndrome de stress post-traumatique.
Puis, l’impensable est survenu. National Geographic a été acheté par 20th Century Fox, et M. Stein a été renvoyé en tant que producteur. On lui a demandé de former son remplaçant.
Pire encore, son mariage battait de l’aile. Puis, son père, la personne la plus importante dans sa vie, est mort. Il a dit qu’il était anéanti.
Le but est simplement de se rappeler de ramener son attention sur l’ici et maintenant, le présent, un exercice comparable à l’entraînement d’un muscle.
« J’ai perdu mon emploi d’une manière humiliante et stressante, ma femme et moi étions sur le bord du divorce, et mon père est mort. Donc ça n’allait pas bien », a-t-il affirmé.
Le thérapeute de M. Stein lui donnait aussi des maux de tête en lui demandant constamment de s’informer au sujet de quelque chose qui s’appelait « Gestion du stress basée sur la pleine conscience » lors de leurs conversations Skype hebdomadaires.
« Je lui répétais la même rengaine : “Je ne veux pas parler de pleine conscience. Je veux parler de mes problèmes” », remarque-t-il.
Finalement, en désespoir de cause, il a accepté. Les résultats ont été inespérés.
La transformation par la méditation de pleine conscience
« [Cela] change profondément les gens », a dit Brian Shiers, un facilitateur de la méditation de pleine conscience certifié par le Centre de recherche sur l’attention consciente de l’UCLA. « Votre vie va devenir un peu plus claire. Vous observerez cela de différentes façons. »
M. Stein s’est inscrit à un cours hors campus donné par M. Shiers à Studio City pour apprendre comment pratiquer la pleine conscience, ce qui est essentiellement un « entraînement de l’attention ». C’est la gestion du stress basée sur la pleine conscience, une forme sécularisée de méditation bouddhiste développée par Jon Kabat-Zinn dans les années 1970 au Département de médecine de l’Université du Massachusetts.
En apaisant le corps dans un environnement serein, les participants réalisent rapidement que leur esprit ne s’arrête jamais, que des pensées distrayantes font surface l’une après l’autre. Essayer de les réprimer activement ne fonctionne pas. Le but est simplement de se rappeler de ramener son attention sur l’ici et maintenant, le présent, un exercice comparable à l’entraînement d’un muscle.
Pour beaucoup de gens, l’esprit est souvent perdu dans des souvenirs du passé ou se torture en pensant au futur, ou tente désespérément de taire des réalités douloureuses ou inconfortables.
« C’est une manière terrible de vivre. Tu ne portes pas vraiment attention aux choses auxquelles tu devrais porter attention », mentionne M. Stein.
« Rien d’autre n’existe. Le passé est loin. Le futur est une spéculation. »
Par cette pratique, les participants deviennent plus en harmonie et plus honnêtes avec eux-mêmes. Ils apprennent éventuellement à réguler leurs états émotionnels, ce qui les aide à demeurer calmes et concentrés dans leur vie, jour après jour.
Il y a aussi cinq qualités essentielles que les participants doivent développer nous apprend M. Shiers lors d’une récente entrevue téléphonique.
« Nous cultivons aussi la soif d’apprendre, l’acceptation, le non-jugement, la bonté et la compassion pour que les gens soient en mesure de tolérer ce qu’ils observent et le voient sous différents angles », dit-il.
Sans ces outils, rappelle-t-il, un méditant risque de haïr ce qu’il voit ou ce qu’il expérimente en lui-même, ou de recréer son traumatisme. S’il n’était pas en mesure d’identifier son profil comportemental ni d’y apporter des changements, il risquerait même d’aggraver sa situation.
Mais lorsqu’un méditant accueille ces qualités positives, le processus de guérison commence d’une manière presque magique.
Changez votre esprit, changez votre vie
Une étude publiée le 24 janvier dernier dans le Journal of Psychiatry Research a révélé qu’un entraînement en méditation basée sur la pleine conscience a réduit la quantité d’hormones de stress et les réactions inflammatoires chez les patients anxieux après avoir vécu une situation stressante alors que les réactions de patients ayant reçu un entraînement différent se sont aggravées.
« L’entraînement de la méditation basée sur la pleine conscience est une approche relativement peu dispendieuse et faiblement stigmatisée, ces découvertes renforcent l’idée que cela peut augmenter la résilience au stress », a affirmé l’auteure principale Elizabeth A. Hoge, professeure associée au département de psychiatrie du Centre médical de Georgetown University dans un communiqué de presse.
M. Shiers ainsi que d’autres chercheurs ont aussi trouvé que la méditation basée sur la pleine conscience modifie la structure du cerveau.
Les gens qui pratiquent régulièrement la méditation présentent un cortex préfrontal renforcé. Il s’agit de la partie du cerveau qui régule la capacité à maintenir l’attention, qui filtre l’information, permet de planifier et d’atteindre des objectifs, sert à résoudre les problèmes et à gérer les relations sociales, toutes ces fonctions sont affectées par la régulation des émotions.
Ces gens avaient aussi une amygdale plus petite, la partie du cerveau plus spécifiquement reliée à la peur, l’anxiété, l’agression et la réaction de lutte ou de fuite.
Après trois ou quatre mois de méditation quotidienne, de participation aux classes de l’UCLA, de lecture et d’écoute de baladodiffusions, M. Stein s’est rendu compte qu’il portait plus d’attention à sa femme et son mariage était en processus de réparation.
« Un jour, elle s’est tournée vers moi et m’a dit spontanément : “où est mon mari et qu’avez-vous fait de lui ?” », a-t-il ajouté. Le couple fêtera bientôt son 26e anniversaire de mariage.
M. Stein a aussi cessé de boire pour se donner les moyens d’avoir une meilleure compréhension de la manière dont fonctionne la méditation, il a dit ne jamais avoir regardé en arrière. Il a réalisé que presque tout le monde autour de lui était obsédé par la boisson, et il était très heureux de ne plus avoir à s’en soucier.
D’autres gens ont observé qu’il était plus calme, plus intéressé aux autres et avait une meilleure écoute.
« Je suis un meilleur mari, un meilleur oncle, ami, frère, et ils m’en ont tous fait le commentaire. »
Transmettre la méthode
M. Stein a décidé de devenir un enseignant accrédité de la méditation basée sur la pleine conscience, en partie pour se motiver à continuer sa pratique tous les jours, ce qui n’est pas facile, a-t-il dit.
« Beaucoup de gens commencent la méditation pour ensuite ne plus trouver le temps d’en faire. Peu de temps après, ils redeviennent aussi misérables qu’ils étaient avant de commencer », dit-il.
L’un des endroits les plus incroyables où il a enseigné est dans la prison Los Angeles County Central Men’s Jail. Avec d’autres enseignants, il est allé parler aux prisonniers pour leur dire comment la méditation pouvait les aider à affronter le stress causé par leur situation avec les tribunaux, le temps loin de la famille et le fait d’être en prison. M. Stein a dit que les détenus avaient presque tous apprécié la simplicité de la technique et de sa pratique.
Cela fait partie de son idée d’amener la méditation basée sur la pleine conscience à ceux qui en ont le plus besoin ainsi qu’à ceux qui ont le plus d’influence sur le public, y compris les gardes de prison, les policiers, les défenseurs publics, les procureurs et les juges.
Évidemment, la raison pour laquelle il se concentre sur ces professions vient de son expérience directe avec le stress quotidien vécu par la patrouille frontalière, les agents de l’ICE et d’autres autorités policières durant Border Wars. Il a même présenté la méditation à des officiers de la patrouille frontalière et travaille à un programme de formation.
De multiples organisations responsables du maintien de l’ordre dans tout le pays, des équipes de sport professionnel, des écoles, de grandes corporations et des célébrités bien en vue comme Hugh Jackman et Emma Watson ont tous affirmé avoir trouvé des bénéfices dans la méditation basée sur la pleine conscience ces dernières années. La popularité de cette méditation continue de grandir.
M. Stein encourage tout le monde à essayer, même si c’est seulement pour cinq minutes chaque jour.
« Vous changerez votre vie si vous adoptez cette pratique », conclut-il.
Version originale : From Stress to Strength, Through Meditation
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