Quand je pense à mon enfance, je pense tout d’abord aux heures que j’ai passées à jouer dans la saleté. Durant le temps libre de mon enfance, j’aimais soulever des roches pour chercher des salamandres, patauger dans les étangs avec l’espoir d’attraper une tortue, ou m’accroupir au bord du ruisseau pour attraper les vairons. J’ai passé des heures comme ça, fascinée et crasseuse.
Alors que mes parents n’appréciaient peut être pas vraiment de me voir rentrer si sale, cette saleté fut bonne pour ma santé. Votre bien-être est connecté aux microbes que vous transportez sur et dans votre corps, plus vous êtes exposé à une grande variété de microorganismes, surtout comme enfant, plus vous avez des chances d’être en bonne santé à l’âge adulte.
Le corps est l’hôte de milliards de microbes qui vivent non seulement sur la peau, mais aussi dans la bouche, le tube digestif, le nez et quasiment partout ailleurs. Ces microbes forment des colonies appelées microbiote, un sujet que les scientifiques commencent seulement à comprendre. Ce qu’ils savent, cependant, c’est que la vie humaine a besoin de ces microorganismes pour sa propre survie.
L’exposition à un grand nombre de microorganismes différents enseigne notre système immunitaire à discerner les bons des mauvais et les inoffensifs. J’ai eu la chance de grandir dans un environnement où je pouvais explorer ces habitats sauvages, mais les enfants d’aujourd’hui sont de plus en plus élevés dans des communautés urbaines ou suburbaines sans exposition à cette grande variété de microbes vivant essentiellement dans cette saleté qui nous aide à développer une immunité optimale. Les scientifiques constatent que de cette perte d’exposition résulte une augmentation de l’incidence des allergies, de l’asthme, des problèmes digestifs, des allergies alimentaires et d’autres maladies immunitaires.
Dans cette même ligne, en médecine chinoise, on dit que ce qui ne vous rend pas malade vous rend plus fort. Et ce qui vous rend malade dépend d’une multitude de facteurs comme le style de vie, le stress, le surmenage et l’alimentation. Quand les microbes produisent une maladie, l’origine de la maladie selon la médecine chinoise se trouve parmi les parasites et agents pathogènes issus d’aliments impurs. Les agents pathogènes du monde des microbes sont les virus, bactéries et allergènes.
Selon la médecine chinoise, nous sommes en mesure de résister à beaucoup de ces agents pathogènes lorsque notre énergie protectrice (appelée « wei qi ») est forte. Tout comme l’immunité, lorsque nous sommes forts et sains, notre énergie protectrice est forte. Lorsque nous sommes fatigués, stressés, que notre énergie en prend un coup, notre barrière protectrice s’affaiblit, et nous sommes alors exposés à un rhume, à la grippe, à des allergies ou d’autres maladies.
Ainsi, selon la médecine chinoise, le moyen de préserver notre santé et notre immunité est de maintenir notre énergie. Cela signifie s’alimenter de bons aliments en bonne quantité, dormir suffisamment, trouver un équilibre entre les activités professionnelles et privées, gérer le stress et faire du sport modérément.
Comme une grande partie de la médecine chinoise est basée sur les comportements dans la nature, la connexion avec le monde naturel est un bon moyen pour non seulement améliorer notre santé spirituelle, mais aussi pour profiter d’une plus grande exposition au monde microbien. Voici quelques façons simples de le faire pour nous et nos enfants.
Sortir, jouer au parc ou dans un espace sauvage est l’occasion, en se cachant, en touchant le sol et en se salissant, d’entrer en contact avec quelques microorganismes, petits et grands.
Cueillir les fruits, surtout à l’état sauvage. Étant enfant, je me rappelle des buissons de myrtilles le long de notre allée. En remplissant mon seau de myrtilles, j’entrais en contact avec beaucoup de choses sauvages, même si près de la maison.
En cultivant le jardin, nous entrons en contact avec le sol. L’avantage de cultiver des légumes, c’est que nous produisons des aliments qui affecteront notre microbiote intestinal favorablement.
Explorer le monde naturel. Les options sont infinies : découvrir les fleurs sauvages au printemps, étudier les vairons dans un ruisseau, explorer l’écologie de l’étang ou faire des randonnées dans les bois (attention aux tiques). N’ayez pas peur de toucher et d’examiner.
Il est recommandé d’éviter les choses qui tuent les bons microbes sur et à l’intérieur du corps. N’envisagez l’utilisation d’antibiotiques qu’en dernier recours, évitez les désinfectants et savons antibactériens pour les mains et rappelez-vous qu’il est acceptable d’être un peu sale.
Lynn Jaffee est une acupunctrice agréée et auteure de plusieurs publications.
Version originale : Why Getting Dirty Is Good for Your Health
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