Pourquoi SeaWorld va-t-il mettre fin à son élevage d’orques ?

25 mars 2016 19:42 Mis à jour: 27 mars 2016 14:09

La société américaine de gestion de parcs de loisirs SeaWorld Entertainment a récemment annoncé la fermeture de son très controversé élevage d’orques. Le 17 mars dernier, Joel Manby, président et directeur général de SeaWorld a justifié en détail cette décision dans un article d’opinion publié dans le Los Angeles Times.

Joel Manby avance deux causes principales : le revirement d’opinion de la population américaine envers les orques, auquel SeaWorld aurait d’après lui contribué, ainsi que les récents changements législatifs.

Le documentaire controversé « Blackfish », sorti en 2013, a vraisemblablement une part de responsabilité. Au travers de la vie de Tilikum, un orque mâle de 6 tonnes, responsable de la mort de son dresseur, Dawn Brancheau, dans le parc SeaWorld d’Orlando en février 2010, le film met en lumière les conditions de vie des orques captives. Brancheau était en train de frotter la tête de Tilikum sur le bord de la piscine, lorsque l’orque a soudainement attrapé son bras avant de la tirer dans l’eau. Brancheau en est morte noyée.

Depuis la sortie de « Blackfish », SeaWorld a évolué en eaux troubles. La compagnie a reçu plusieurs procès-verbaux de l’agence gouvernementale de l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA), essuyé les critiques de plusieurs célébrités et a vu le prix de ses actions chuté.

Alors que plusieurs groupes, comme la Born Free Foundation, trouvent judicieuse la décision de mettre fin à cette activité, d’autres, comme la PETA, demandent aussi à ce que les orques restantes soit relâchées.

Joel Manby y répond, et souligne qu’« aucune orque ou dauphin né en captivité n’a jamais survécu une fois de retour dans la vie sauvage. » Il rappelle que la libération de l’orque quasi-mythique Keiko, du film « Sauvez Willy » fût « un échec. » Keiko a fini par mourir de maladie, 16 mois environ après son retour à la vie sauvage.

Toutes les orques de Seaworld « vont continuer à vivre dans les enclos du parc » peut-on lire dans une déclaration publiée sur le site web de la compagnie. À propos des orques restantes, cette même déclaration statue qu’elles « vont continuer à recevoir des soins de haute qualité, basés sur les dernières progressions en médecine vétérinaire, en science et sur les bonnes pratiques zoologistes. »

D’après Tim Zimmerman, producteur associé et co-auteur de « Blackfish », cette décision a l’effet d’une bombe.

Plus tôt ce mois-ci, Zimmerman annonçait que le cas de Tilikum impliquait une « remise en question profonde sur la captivité des animaux. » Ce avec quoi Manby semble être en désaccord :
« Des questions d’ordre plus général sont en jeu lorsqu’on se demande si un animal quelconque doit ou non rester sous protection humaine.

Les Américains et les personnes sensées doivent prendre conscience de ces problèmes fondamentaux : plus de 3 000 espèces sont en danger d’extinction et des centaines disparaissent chaque année. Certains scientifiques prédisent que d’ici un siècle, 50 % des grands mammifères auront disparu. »

« Au cours des cinq dernières années, SeaWorld a fait don de presque 45 millions d’euros pour devenir pionnière dans la sauvegarde des animaux marins » souligne l’entreprise sur son site internet.

Fournir un habitat pour les animaux marins sauvés, et qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent retourner à la vie sauvage, sera l’un des nouveaux objectifs de SeaWorld.

Alors que Zimmerman suggérait, au cours d’une interview avec Epoch Times, que SeaWorld ne prêtait attention qu’à la « valeur marchande » de ses orques, Joel Manby a fait part d’un nouveau partenariat avec la Humane Society of the United States – confirmé dans un billet de blog écrit par Wayne Pacelle, le président et CEO de la société.

Peut-être qu’ensemble, SeaWorld et la Humane Society of the United States arriveront à « sensibiliser la population au bien-être animal, » à « créer une circonscription favorable à leur protection, » et à « travailler contre les chasseurs de baleines, de phoques, les pêcheurs aux ailerons, ainsi que contre la pollution des océans » espère Joel Manby.

Version anglaise : Why Is SeaWorld Ending Its Orca Breeding Program?

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