Le secrétaire général de l’ONU trahit les principes des droits de l’homme en assistant aux JO de Pékin

Par Wesley J. Smith
22 décembre 2021 20:59 Mis à jour: 22 décembre 2021 21:01

L’État-parti chinois est la tyrannie la plus perfide du monde. Cependant, malgré tous ses actes répréhensibles, ce régime n’a pratiquement aucune obligation de rendre des comptes. Au contraire, la République populaire de Chine est traitée comme un membre respecté de la communauté internationale et a même l’honneur d’accueillir les Jeux olympiques d’hiver à Pékin – et ce, pour la deuxième fois, ayant déjà accueilli les Jeux d’été en 2008.

Comment est-ce possible ? On pourrait penser que les nations qui se targuent de défendre les droits de l’homme protesteraient contre les atrocités commises en Chine en refusant de participer aux JO d’hiver. Oui, cela contrarierait les rêves des athlètes. Mais ce serait la faute du Comité international olympique, qui a choisi la Chine comme hôte, et non la faute d’une communauté internationale vertueusement dégoûtée.

Un tel boycott serait un excellent exemple d’application de puissance douce. Refuser d’assister aux Jeux olympiques serait un message sans effusion de sang, mais fort et salutaire, indiquant clairement que les politiques et les actes brutaux du Parti communiste chinois (PCC) sont inadmissibles.

Et non. La communauté internationale n’est même pas capable d’organiser une telle protestation symbolique. Le mieux que les États-Unis ont pu faire est de déclarer un « boycott diplomatique » – ce qui signifie simplement que leur vice-présidente Kamala Harris n’ira pas à Pékin pour encourager les sportifs américains. Je suis sûr que le Politburo du PCC en verse des larmes amères.

Le Royaume-Uni et l’Australie ont suivi la réaction molle de l’Amérique. Cependant, même ce « thé » bien dilué semble être trop fort pour l’Union européenne qui, tout en menaçant de punir la Pologne, la Hongrie et la Roumanie pour leur refus de reconnaître le mariage homosexuel, ne se plaint guère des politiques tyranniques sanglantes que l’État-parti chinois inflige à ses minorités religieuses et ethniques. Les responsables de l’UE ne voudraient pas offenser leurs patrons commerciaux, n’est-ce pas ?

Le plus exaspérant, c’est que António Guterres, le secrétaire général des Nations unies – qui ne cesse de sermonner le monde sur la nécessité de respecter les normes internationales en matière des droits de l’homme – a accepté avec joie l’invitation du Comité international olympique à assister aux JO de Pékin.

Ne vous méprenez pas : la présence du chef des Nations unies aux Jeux olympiques valide le régime chinois. Pourtant, c’est le même homme qui a amèrement critiqué les restrictions temporaires sur les voyages en provenance d’Afrique récemment annoncées par plusieurs pays dans le but d’empêcher la propagation du variant Omicron du Covid. On voit à quel point ses priorités peuvent être déplacées.

Une telle lâcheté fait payer un lourd tribut aux droits de l’homme et à l’État de droit. Prenez en compte seulement quelques récentes manifestations de l’ampleur du mal commis par le régime du PCC – du régime qui ne mérite même pas une recommandation symbolique de « rester chez soi » de la part de M. Guterres et des dirigeants de la plupart des 90 pays participant aux Jeux de Pékin :

  • Le génocide des musulmans ouïghours, qui comprend l’emprisonnement massif d’innocents dans des camps de rééducation, la stérilisation forcée des femmes, l’avortement involontaire, le retrait des enfants de leurs foyers pour les placer dans des écoles d’endoctrinement, l’envoi des gens dans différents coins de la Chine en tant qu’esclaves et d’autres formes de travaux forcés massifs.
  • L’horrible massacre des prisonniers politiques ouïghours et ceux qui pratiquent le Falun Gong. Ils sont soumis à des prélèvements sanguins et à des analyses de tissus dès leur incarcération afin d’être utilisés par la suite dans des banques vivantes d’organes. Leurs organes leur sont prélevés de force et revendus sur le marché florissant chinois des transplantations.
  • La répression et la persécution des chrétiens, dont le seul crime est de vénérer le Seigneur plutôt que l’État. Dans le cadre de la politique de « sinisation de la religion » du pays, les lieux de culte sont tenus de respecter les diktats du PCC, notamment en empêchant les enfants d’être exposés à la religion. Comme le rapporte Nina Shea du Centre pour la liberté religieuse de l’Institut Hudson, les pasteurs sont tenus de prêcher les valeurs promues par le PCC au lieu de la foi, les paroissiens sont scannés à l’aide de la technologie de reconnaissance faciale, les églises sont dynamitées. Les personnes qui ne se conforment pas aux diktats du gouvernement peuvent être emprisonnées indéfiniment dans des prisons secrètes dites « noires » et isolées, en n’étant ni inculpées ni soumises à quelconque procédure légale. La Bible est même réécrite et modifiée pour refléter les valeurs promues par l’État.
  • La Chine a également instauré un système dystopique de « crédit social » qui vise à surveiller constamment le comportement de chaque individu et entreprise par les techniques de reconnaissance faciale et vocale, l’intelligence artificielle, le GPS et d’autres moyens de surveillance de haute technologie et de punir ceux qui sont jugés en désaccord avec les « valeurs chinoises » – et ce, en leur faisant perdre leur emploi, en les excommuniant socialement, etc. Les courriels, les transactions en ligne et les posts de chacun, les allées et venues, les traversées de rue qui ne sont pas strictement au passage piéton, les choix de lecture et les amis, tout cela entre dans une base de données centralisée où un algorithme informatique attribue une « note de crédit social » qui est continuellement mise à jour. Une nouvelle application pour smartphone a été récemment mise en place pour encourager les Chinois à signaler les « opinions erronées » des autres sur le système socialiste-communiste instauré dans le pays.
  • Sur la scène internationale, la Chine occupe illégalement le Tibet depuis des décennies et y commet activement un génocide culturel à l’encontre du bouddhisme – aussi, comme mentionné ci-dessus, en forçant les enfants tibétains à quitter leur foyer pour aller dans des internats où ils sont endoctrinés par l’idéologie communiste.
  • En violation de ses engagements conventionnels, le régime du PCC a écrasé la démocratie à Hong Kong. Il menace de faire la guerre à Taïwan. Il se livre au vol de la propriété intellectuelle dans le monde entier. Il construit des îles artificielles illégales dans la mer de Chine méridionale afin d’étendre sa portée militaire. Il agit comme un usurier dans des pays démunis, permettant aux sociétés chinoises de prendre le contrôle des ports et d’autres infrastructures lorsque les prêts ne peuvent être remboursés.
  • Alors que les Nations unies insistent pour que le monde s’unisse pour lutter contre le changement climatique, l’Agence internationale de l’énergie vient d’annoncer que la Chine va augmenter cette année de 9 % sa production d’électricité provenant des centrales à charbon, ces champions des émissions de CO2. Un véritable camouflet pour la communauté internationale !
  • Et n’oublions pas la catastrophe du Covid qui a tué plus de 5 millions de personnes dans le monde entier et coûté des milliers de milliards d’euros. Il ne fait aucun doute que la pandémie a commencé en Chine. Toutefois, en violation de toutes les normes éthiques de santé publique, les dirigeants du régime refusent d’autoriser une véritable enquête sur l’origine du virus ou sur les causes qui ont provoqué la pandémie.

Compte tenu de ces divers méfaits et crimes contre l’humanité – et d’autres que l’on pourrait énumérer – on pourrait se demander : à partir de quel moment le fait de continuer à mener des affaires avec une tyrannie devient-il une complicité dans ses actions ? Accorder à la Chine l’honneur d’accueillir les Jeux olympiques – et plus particulièrement la présence du secrétaire général de l’ONU et des hauts responsables et diplomates de la plupart des pays – franchit assurément cette limite. Quelle comédie !

Pire encore, l’abdication morale de la communauté internationale est dangereuse. Notre impuissance encouragera les dirigeants chinois à envisager de plus graves violations des normes internationales dans les années à venir. Si nous maintenons la même approche impuissante et irresponsable, l’État-parti chinois pourrait bientôt devenir incontrôlable.

Wesley J. Smith est un auteur primé et le président du Center on Human Exceptionalism du Discovery Institute. Son dernier livre s’intitule Culture of Death: The Age of ‘Do Harm’ Medicine.


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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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