La Sécurité-routière lance une campagne de sensibilisation sur les dangers du cannabis au volant, minimisés par les conducteurs, en parallèle à un doublement des contrôles de dépistage des stupéfiants dès la fin de l’année.
« Le cannabis fait du mal, sur la route il peut être fatal », tel est le message qui sera diffusé à partir de dimanche sur les principales chaînes de télévision et sur internet via un court film, décliné sous deux formats de 25 et 35 secondes.
Dans ce nouveau clip, la Sécurité-routière explique par l’allégorie d’un trousseau de clés jeté en l’air, que « fumer des joints affecte la coordination des mouvements, la vue, l’ouïe, la concentration et les réflexes ». La prise de stupéfiants multiplie par deux le risque d’avoir un accident de la route mortel, selon l’Observatoire de la sécurité routière (ONISR).
Couplée à la conduite en état d’alcoolémie, il est multiplié par 29.
Le cannabis vous fait du mal, sur la route il peut être fatal pic.twitter.com/ExOZ0Bsv2Y
— Sécurité routière (@RoutePlusSure) October 22, 2021
Le cannabis, un danger « sous-estimé »
Selon l’ONISR, 731 personnes sont décédées en 2019 dans un accident impliquant une voiture dont l’un des conducteurs était positif aux stupéfiants, soit 20% de l’ensemble des morts sur la route.
L’observatoire ne distingue pas, dans ses statistiques, les types de stupéfiants, mais note que « le cannabis est le produit stupéfiant illicite le plus souvent détecté chez les personnes impliquées dans les accidents mortels et positives aux stupéfiants ». « La campagne est axée sur le cannabis car c’est le produit stupéfiant dont le danger par rapport à la conduite est probablement le plus sous-estimé », souligne Marie Gautier-Melleray, déléguée interministérielle à la sécurité routière.
« Il y a une vraie minimisation des risques liées au cannabis, on croit que c’est hors de danger », ajoute-t-elle, alors que la France est la championne européenne de la consommation de cannabis, selon l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (ODFT). En 2019, il estimait le nombre de consommateurs annuels à 5 millions, réguliers à 1,4 million et quotidiens à 900.000.
Au sujet des effets du cannabis sur la conduite, l’étude Vigicann menée en 2019 par l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) notait qu’ils « sont plus marqués chez les fumeurs occasionnels que chez les fumeurs chroniques ». L’étude les estime « maximaux environ cinq heures après consommation et durent plus longtemps chez les fumeurs occasionnels (environ 13 heures) que chez les fumeurs chroniques (environ 8 heures) ».
Deux ans de prison et 4500 euros d’amende
La conduite après usage de stupéfiants est sanctionnée d’un retrait automatique de six points sur le permis de conduire. Le conducteur encourt de surcroît une peine de deux ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende. La sanction peut aller jusqu’à sept ans de prison et 100.000 euros d’amende s’il provoque un accident mortel (cinq ans et 75.000 euros d’amende en cas d’accident corporel).
La campagne de sensibilisation se double d’un effort porté sur le nombre de contrôles par les forces de l’ordre pour dépister la prise de stupéfiants : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin souhaite qu’elles en effectuent 800.000 en 2022, contre 453.000 en 2020 pour un taux de positivité de 20%.
7 millions de contrôles d’alcoolémie
À titre de comparaison, 7 millions de contrôles d’alcoolémie ont été réalisés cette année-là, 3% se révélant positifs.
Pour accompagner le mouvement, le projet de loi finances 2022 prévoit qu’un « effort important supplémentaire sera réalisé à partir de 2022 pour procéder à l’achat de kits de dépistage de prise de produits stupéfiants et de kits de vérification ». La somme sera doublée, précise la Sécurité-routière.
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