Sécurité routière : un début d’année 2019 alarmant

30 mars 2019 09:00 Mis à jour: 30 mars 2019 09:00

Après une année 2018 « historique », 2019 a débuté avec deux mois « dramatiques » de rebond de la mortalité routière, que les autorités imputent principalement aux dégradations de radars menées par les anti-80km/h.

Après janvier (+3,9%), le mois de février a vu 253 personnes mourir sur les routes de France métropolitaine, soit 37 personnes de plus qu’en février 2018 (+17,1%). « C’est plus d’une personne tuée en plus par jour, et qui viennent s’ajouter aux 216 de l’an dernier », s’indigne le délégué interministériel à la Sécurité routière, Emmanuel Barbe.

La Sécurité routière identifie une cause : « L’effet de la forte dégradation des radars fixes s’amplifie et se traduit par un relâchement des comportements sur l’ensemble des réseaux » routiers.

Depuis le début de la contestation sociale le 17 novembre, une grande partie du parc de radars a subi des dégradations et destructions de la part de contestataires qui entendent dénoncer un « racket » de l’État et le « passage en force » du gouvernement pour abaisser à 80 km/h, en juillet 2018, la vitesse maximale sur 400 000 kilomètres de routes secondaires.

Début janvier, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avait fait état de « près de 60% des radars (…) neutralisés, attaqués, détruits ».

De son côté, la Sécurité routière s’était alarmée d’une hausse de 268,3% des excès de vitesse en décembre, enregistrés par les capteurs des radars mais non-verbalisables du fait des photos de mauvaise qualité.

« Même s’il semble y avoir moins de dégradations, il y a un effet d’inertie des comportements qui malheureusement risque de durer », explique Emmanuel Barbe, « extrêmement préoccupé ».

Les autorités sont engagées dans un travail de Sisyphe. « Pour les réparations, on a multiplié les équipes par quatre et même s’ils sont parfois « recouverts » rapidement, on recommence », assure-t-il. Le remplacement des radars détruits est, lui, « plus complexe et plus long ». 

« On parle de la facture pour les assureurs, mais la facture pour la collectivité est dramatique : c’est d’abord des morts et c’est aussi entre 500 et 600 millions d’euros – 40 millions de réparations des radars et environ 500 millions de non-recettes – qui ne vont pas financer les routes », ajoute le délégué.

D’après la Sécurité routière, les six premiers mois d’expérimentation du 80 km/h avaient permis de sauver 116 vies.

Dénonçant « l’effet dévastateur du sabotage des radars », la présidente de la Ligue contre la violence routière, Chantal Perrichon, appelle à « restaurer le contrôle automatique des vitesses et au maintien du 80 km/h ».

Les anti-80 km/h s’insurgent, eux, contre l’argument des dégradations. « C’est faux, les radars sont en pleine campagne de réactivation », affirme le délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes, Pierre Chasseray : « Aujourd’hui, on ne peut plus dire que l’effet 80 km/h marche ».

Cette hausse « traduit l’échec total de la politique de sécurité routière », abonde le sénateur (Les Indépendants) de la Vienne Alain Fouché : « Il faut stopper cette mesure avec urgence, comme nous venons de le voter (…) au Sénat ».

Lors d’un déjeuner mercredi avec des élus des Pays de la Loire dans le cadre du grand débat, le chef de l’État a répété qu’il était « pour le pragmatisme » pour trouver une solution à la polémique sur la réduction de la vitesse. « On va trouver une forme de bon sens », a-t-il assuré.

En pointe dans la fronde contre les 80 km/h, les sénateurs ont voté mardi un amendement au projet de loi d’orientations des mobilités (LOM) permettant aux conseils départementaux et aux préfets de relever la vitesse maximale autorisée sur certaines routes, après avis de la commission départementale de sécurité routière.

Le gouvernement s’y était opposé, plaidant pour que l’expérimentation du 80 km/h aille à son terme en juillet 2020.

D. S avec AFP

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