Depuis plus de deux ans, les habitants d’une tour du quartier de l’Almont à Melun (Seine-et-Marne) vivent un enfer quotidien dans lequel règnent en maîtres les trafiquants de drogue. S’ils ont accepté de livrer leurs témoignages dans les médias, c’est sous couvert d’anonymat par peur des représailles.
Cette tour, située au 9 de la rue Claude-Bernard à Melun, est devenue un point de deal important depuis environ deux années. Pris en otage par les trafiquants qui les empêchent de mener une vie normale, les riverains sont par ailleurs les témoins oculaires impuissants de ces trafics incessants. Ils doivent de plus supporter les dégradations, qui gagnent du terrain de jour en jour. Le bailleur, qui a déjà effectué de nombreuses rénovations, demande aujourd’hui de l’aide à l’État.
Au 5e étage, « les dealers ont mis des portes dans l’escalier pour barrer l’accès »
Dans cette tour de treize étages du quartier de l’Almont, outre les ascenseurs en panne, les cafards et les rats ont envahi les lieux et des immondices jonchent le sol. De surcroît, les odeurs de stupéfiants se mêlent à celles de l’urine – le local technique étant devenu un urinoir – et les tarifs des drogues sont même affichés sur les murs. Les trafiquants, qui ont installé leur point de deal au cinquième étage, ont également positionné des barricades, barrant littéralement l’accès des résidents.
« Au 5e étage, où ils font leur commerce, les dealers ont mis des portes dans l’escalier pour barrer l’accès. Ils demandent : C’est qui ? Et après seulement, ils laissent passer les locataires ou leurs clients. On est dans l’insécurité. En plus, à partir du 6e étage, il n’y a plus de lumière dans les couloirs. On ne voit rien ! » raconte un résident dans les colonnes du Parisien.
« Tout est laissé à l’abandon. On essaye de survivre, mais c’est pas évident », déplore une habitante de la tour au micro de CNews. Quant aux clients qui viennent acheter des produits stupéfiants, ils appartiennent à toutes les classes sociales, certains arborant un « costume-cravate », révèlent nos confrères du quotidien francilien. Ils se demandent même « comment peut-on vivre là ».
« Habitat 77 répare, remplace, au prix de dépenses exorbitantes »
La police a beau passer de façon régulière et mener des opérations pour lutter contre ces trafics, cela n’empêche pas les dealers de revenir. Habitat 77, le bailleur, demande aujourd’hui à l’État de l’aider. Car bien qu’ayant rénové le lieu en 2018, puis en 2022, bien qu’ayant même loué les services d’agents de sécurité, la situation ne s’est non seulement pas améliorée, mais elle s’est aggravée.
Denis Jullemier, le président d’Habitat 77, a en effet déploré auprès du Parisien : « Habitat 77 répare, remplace, au prix de dépenses exorbitantes. Nous avons investi depuis 2018 des centaines de milliers d’euros. Malheureusement, aucune intervention ne tient très longtemps. »
Beaucoup de résidents souhaiteraient quitter ce lieu devenu infâme mais les demandes de relogement prennent du temps. Ceux qui parviennent à partir sont ceux ayant acheté un bien ailleurs. Parmi les résidents, aucun n’a osé déposer plainte, par « peur des représailles ».
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