Ancien chauffeur de taxi à la retraite, Mohamed Bensaad est persuadé que quelqu’un « cherche à [l’] éliminer » depuis son installation dans une petite commune de Seine-et-Marne il y a quelques semaines.
Les faits ont eu lieu le lundi 8 juin au carrefour de la départementale 112 et du lieu-dit Mémillon, à Beautheil-Saints, une commune d’un peu plus de 2000 habitants située à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Paris.
Vers 16 h 45, la voiture de Mohamed Bensaad, un chauffeur de taxi algérien à la retraite installé dans le village depuis quelques semaines, est la cible d’une explosion. « J’ai entendu une grosse détonation, comme une bombe ou un attentat. Mais je me suis dit que ce n’était pas possible. Nous sommes à Mémillon, pas à Paris », raconte une riveraine dans les colonnes du Parisien.
Le véhicule, une Renault Velsatis de 2009, était stationné dans la cour de la propriété de 9000 m2 acquise tout récemment par M. Bensaad.
« C’était la même que celle du président Chirac. La même couleur, tout. C’était une voiture solide », explique-t-il.
Au moment des faits, le sexagénaire se trouvait au Castorama de Claye-Souilly, à quelques dizaines de kilomètres de là. M. Bensaad en est sûr : quelqu’un lui en veut et il a réchappé à un attentat.
« Je suis victime d’un acte raciste. On a voulu me tuer, m’éliminer. Si j’avais été dans la voiture, avec une telle charge d’explosifs, je serais mort », affirme-t-il.
« Si j’étais mort dans cette explosion, je suis sûr qu’on aurait dit que c’était un accident », ajoute l’ancien chauffeur de taxi.
La policie judiciaire saisie
Selon Mohamed Bensaad, un avertissement lui aurait déjà été lancé avant l’explosion de son véhicule, sous la forme d’une panse de brebis déposée au beau milieu de sa cour le 22 mai.
« Qui m’en veut ? Je n’en sais rien. Je n’ai reçu aucune lettre d’un quelconque corbeau. Je ne suis là que depuis quelques semaines. Je n’ai de problème avec personne », confie le retraité.
« Je suis allé jusqu’au ministère de l’Intérieur, puis devant chez Macron. J’irai à l’ONU s’il le faut ! » poursuit le sexagénaire.
M. Bensaad a d’ailleurs multiplié les vidéos sur les réseaux sociaux afin de faire connaître ce qui lui était arrivé. Le jeudi 18 juin, il a également installé un écriteau devant sa propriété : « À tous les citoyens qui subissent la peur et l’injustice, les loups sont dans la bergerie. Il est temps que la peur change de camp et que les agneaux se transforment en lions. »
Contacté par la rédaction du Parisien, Bernard Jacotin, le maire de Beautheil-Saints, est au courant de l’explosion sans toutefois disposer de davantage de détails.
« Il s’est présenté en mairie car on lui a fait sauter sa voiture. Je n’en sais pas beaucoup plus. »
La police judiciaire de Meaux a été saisie de l’enquête.
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