Le Département de la Seine‑Maritime a décidé d’équiper tous les élèves de 6e de tablettes électroniques à la rentrée 2022, contre l’avis d’une partie des enseignants dont certains ont signifié leur désaccord par écrit dès le mois de février dernier. Ils estiment que le budget de 40 millions d’euros pour cette opération pourrait être dépensé de manière bien plus efficace pour l’éducation des jeunes.
Selon le site Internet du Département de la Seine‑Maritime, les tablettes sont « un outil pédagogique destiné à favoriser l’égalité des chances et la réussite éducative tout en réduisant la fracture numérique ».
À la fois professeur de français dans un collège de Canteleu et co‑secrétaire du syndicat national des enseignants du second degré (Snes‑FSU), Claire‑Marie Frenet ne voit pas cela du même œil. « Ce n’est pas une demande des professeurs. C’est un peu gadget. C’est une fausse bonne idée », assure‑t‑elle à 76 Actu. « On nous impose un outil que nous n’avons pas demandé ! »
Désaccord signifié dès le mois de février
Les questionnements des professeurs sont nombreux. Dès le mois de février 2022, les représentants des parents d’élèves et des enseignants du collège Théophile Gautier au Havre les ont détaillé dans un long courrier adressé au président du Département de Seine‑Maritime.
Ils s’interrogent de l’utilité de dépenser 40 millions d’euros pour un tel projet : « Il nous semble tout à fait paradoxal d’investir dans ce type de matériel alors que le système informatique actuel du collège est quasi inopérant », peut‑on lire dans cette lettre qui, par ailleurs, interroge sur des points comme l’impact écologique ou encore les supposés bénéfices pédagogiques avancés par le groupe de travail qui s’est penché sur l’intérêt d’équiper les élèves de ce matériel.
« De meilleures conditions pour exercer » plutôt que cet outil
La co‑secrétaire du Snes‑FSU explique que les professeurs demandent « plus d’effectif, plus de temps avec les élèves et des meilleures conditions pour exercer », plutôt que cet outil qui leur est imposé.
« Cette décision questionne beaucoup de professeurs qui craignent un cadeau empoisonné et une décision électoraliste », remarque par voie de communiqué le Snes‑FSU.
Claire‑Marie Feret déplore aussi la surexposition des jeunes aux écrans. « Nous passons notre temps à dire aux enfants de réduire les écrans, et là, on leur met une tablette dans les mains toute la journée », s’inquiète‑t‑elle.
Début de distribution « sans difficulté »
Malgré l’opposition de certains enseignants et parents d’élèves, le Département a commencé la distribution des tablettes aux professeurs « sans difficulté », ainsi que la formation de ces derniers.
« Les conseils d’administration de 108 collèges ont émis un vote favorable à ce projet », souligne le Département, qui y croit fermement. Les 17.000 premières tablettes seront distribuées aux collégiens à la rentrée de septembre.
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