Selon un rapport récent de l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International, les extrémistes talibans ont brutalement massacré plusieurs membres de la communauté minoritaire Hazara après avoir pris le contrôle de la province de Ghazni, ce qui contredit les affirmations publiques selon lesquelles les talibans accorderont une amnistie à certains groupes après leur arrivée au pouvoir en Afghanistan cette semaine.
« Des enquêteurs présents sur le terrain se sont entretenus avec des témoins oculaires qui ont donné des informations déchirantes sur ces homicides, dont les faits se sont déroulés du 4 au 6 juillet dans le village de Mundarakht, dans le district de Malistan », a déclaré Amnesty. Six hommes hazaras ont été abattus et « trois ont été torturés à mort, notamment un homme qui a été étranglé avec son propre foulard et dont les muscles du bras ont été tranchés », ajoute le rapport.
Selon Amnesty, les meurtres imputés aux talibans « ne représentent probablement qu’une infime partie du nombre total de morts qu’ils ont causées jusqu’à présent, car les combattants ont mis hors service le réseau de téléphonie mobile dans de nombreuses régions qu’ils ont récemment conquises, ce qui leur permet de contrôler les photos et les vidéos qui sont ensuite diffusées depuis ces régions ».
La province de Ghazni, où les meurtres présumés ont eu lieu, n’est qu’à une centaine de kilomètres au sud-sud-ouest de Kaboul. Le groupe Hazara, à majorité chiite, aurait été persécuté pendant des décennies en Afghanistan, notamment sous le précédent régime taliban, entre 1996 et 2001.
L’une des victimes des talibans, identifiée comme étant Wahed Qaraman, 45 ans, « a été emmenée de chez elle par des combattants talibans qui lui ont cassé les jambes et les bras, lui ont tiré dans la jambe droite, lui ont arraché les cheveux et l’ont frappée au visage avec un objet contondant », a déclaré Amnesty.
Cette dernière révélation laisse penser que les talibans pourraient commencer à prendre pour cible des civils afghans ou d’autres personnes ayant aidé l’armée américaine au cours de ses 20 ans de présence dans le pays, malgré les assurances contraires données cette semaine par les hauts responsables du groupe. Sont également menacés les Américains ou les ressortissants étrangers qui restent bloqués dans le pays alors que des évacuations massives sont effectuées par des avions militaires américains à Kaboul.
Dans un bulletin publié vendredi, l’ambassade des États-Unis à Kaboul a mis en garde les Américains contre le « potentiel de violence et les menaces pour la sécurité » dans le pays. De hauts responsables de la Maison-Blanche, dont le secrétaire à la Défense Lloyd Austin, ont déclaré qu’il n’y a actuellement aucun projet de mission militaire pour extraire les Américains qui restent en Afghanistan.
Alors que le Pentagone et d’autres responsables de la Maison-Blanche ont déclaré qu’ils s’efforçaient de sécuriser l’aéroport et que des milliers de personnes avaient été évacuées ces derniers jours, des rapports et des vidéos en provenance de Kaboul montrent le chaos et le désespoir à l’extérieur du complexe. Une équipe de journalistes d’ABC a été aperçue bloquée par des talibans à l’aéroport et a été contrainte de remonter dans sa voiture.
Des talibans auraient également lancé des recherches spécifiques sur des Afghans qui ont travaillé avec le gouvernement américain. Certains journalistes auraient également été pris pour cible, selon un rapport publié jeudi par le radiodiffuseur allemand DW.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré à la chaîne de télévision Al Jazeera vendredi matin qu’il restait une « tâche énorme » à accomplir pour aider à évacuer les personnes présentes à l’aéroport.
« Nous avons pu évacuer des milliers de personnes au cours des deux derniers jours, et la situation à l’aéroport est bien meilleure maintenant qu’en début de semaine, mais nous reconnaissons vraiment que c’est un travail énorme », a déclaré M. Stoltenberg, ajoutant que des progrès ont été réalisés. Cependant, la mission reste très difficile à appréhender, a-t-il ajouté.
« Certains alliés de l’OTAN, et notamment les États-Unis, ont eu des contacts opérationnels-tactiques avec les talibans pour garantir ce résultat », a poursuivi M. Stoltenberg. « Nous avons constaté certains progrès mais, malgré tout, la situation est très difficile en dehors de l’aéroport, elle est très instable. »
« Nous avons davantage d’avions que de passagers, car c’est un défi de plus en plus épineux de permettre à ces personnes d’arriver jusque dans l’aéroport. » le chef de l’Alliance atlantique (OTAN), Jens Stoltenberg https://t.co/3wsiRzdfSx @lemondefr
— BERGAMOTE (@silzmaria) August 21, 2021
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