Marc Touati, économiste français, est directeur et président du cabinet de conseil ACDEFI (Aux commandes de l’Economie et de la Finance). Il analyse l’actualité économique du pays avec un focus sur l’inflation, les impôts et les prix de l’immobilier.
Si l’inflation semblait avoir baissé ces derniers mois, cette variation annuelle des prix à la consommation repart à la hausse en août avec +4,8%, « c’est au plus haut depuis novembre 1985! », reporte l’économiste sur sa chaîne Youtube.
« On est très, très loin de la baisse des prix, çà continue malheureusement d’augmenter », poursuit-il. Ainsi, concernant le secteur alimentaire, l’inflation atteint encore 11,1%.
La France, dans le peloton de tête des pays les plus inflationnistes en zone euro
L’économiste établit également une comparaison de l’inflation en France avec celle de la zone euro, révélant qu’en ce mois d’août, fait inhabituel en France, l’inflation aux normes européennes (et pas selon l’Insee qui l’établit à +4,8%) atteint 5,7% et dépasse même celle de la zone euro, 5,3%.
Si le pays se plaçait autrefois parmi les pays d’Europe présentant la plus faible inflation, la donne a maintenant changé, la France se situant même dans le peloton de tête des pays les plus inflationnistes, devant l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas ou encore le Portugal ou la Grèce…
Concrètement, concernant l’indice des prix à la consommation, et en dépit de boucliers tarifaires instaurés, cette hausse place ainsi la France au-dessus de l’Espagne ou de la Belgique: depuis janvier 2023, les prix à la consommation ont beaucoup plus augmenté en France, +11,4% (source Eurostat) par rapport à l’Espagne, +9,4% ou encore la Belgique, +6,5%.
Pourtant, l’économiste précise que « depuis quelques mois, les prix à la production… ce que payent les entreprises, sont en train de s’effondrer! »
En effet, les prix à la production, qui concernent entre autres, les prix des matières premières, ont plongé de 6,2% depuis janvier 2023, mais l’inflation ne suit pourtant pas. Il n’y a donc pas de répercussion sur les prix à la consommation… « Ça va arriver, certainement en 2024… mais, là, çà prend du temps. Il y en a qui, au passage, oublient de répercuter… peut-être pour leurs marges, peut-être pour autre chose… peut-être qu’il n’y a pas assez de concurrence en France? », hypothétise l’économiste.
Donc, les choses ne devraient pas s’arranger en septembre 2023, l’inflation continuant à augmenter, pour passer à 5,4% (normes Insee) et 6,2% (normes européennes).
Des impôts sur le revenu stables, mais des taxes foncières qui explosent
Outre les prix à la consommation, les Français espèrent aussi que l’annonce du gouvernement de ne pas augmenter les impôts sera effective cette année. Seulement, l’annonce de l’Etat ne concerne que les impôts sur le revenu, mais pas les taxes foncières qui explosent en France: +7,1% minimum, au plus haut depuis 1986.
Ce pourcentage n’inclut pas les décisions des collectivités et municipalités, qui peuvent l’amener à des taux encore plus élevés. C’est le cas de Paris, qui devrait augmenter sa taxe foncière de +59%, Meudon, +42,2% ou encore Grenoble, +31,5%.
« Le poids des prélèvements obligatoires va encore augmenter malheureusement en 2023, par rapport au PIB », conclut Marc Touati.
Mais, la bonne nouvelle réside dans l’accès à la propriété, puisque les prix de l’immobilier continuent à descendre partout en France: -8,8% à Paris, -11% à Boulogne-Billancourt ou encore -11,4% à Lyon et -3,8% à Bordeaux… Seulement, les taux d’intérêt étant encore en hausse, cela peut encore freiner les ménages qui souhaitent acheter. Selon l’économiste, on constatera « une fenêtre de tir en 2024, 2025, pour acheter à bas prix, avec des taux d’intérêt qui repartent à la baisse ».
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