Mardi dernier, le gestionnaire d’actifs Janus Henderson a publié la première édition de son indice annuel de la dette souveraine qui révèle notamment une augmentation des charges mondiales de la dette publique de 1380 Mds $ en 2022, dopée notamment par la remontée des taux directeurs des banques centrales et un encours de la dette des États de plus en plus important.
La Réserve fédérale américaine (FED), par exemple, affiche des taux directeurs de 5,2% début mai, contre 0% avant le début de la crise ukrainienne.
La hausse des intérêts de la dette publique atteint 20,9% au niveau mondial, un chiffre quasiment doublé pour notre pays où ils progressent de 43% sur la même période. Une situation qui est amenée à se pérenniser et même à s’aggraver puisque les emprunts contractés à une époque de taux bas vont devoir être remboursés. Les gouvernements, qui n’ont pas réalisés les économies budgétaires nécessaires, vont donc être obligés de réemprunter à des taux que Shylock n’eût pas reniés.
D’ici 2025, le coût des intérêts de la dette devrait grimper à 2800 Mds $ : même si le niveau d’endettement va progresser (77.200 Mds $ contre 66.200 Mds $ l’année dernière), il devrait se stabiliser autour de 79% du PIB mondial, grâce à une croissance dynamique.
Mais eu égard aux faibles prévisions de croissance de la Banque de France et à la trajectoire des finances publiques à horizon 2027, il est peu probable que l’Hexagone arrive à stabiliser sa dette qui risque de poursuivre une spirale susceptible de le plonger, à terme, dans une crise étendue à l’économie réelle.
Article écrit par Romain Delisle. Publié avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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