Les bureaux de vote ont ouvert dimanche dans toute la France pour les élections sénatoriales, un scrutin qui s’annonce difficile pour le président Emmanuel Macron et devrait renforcer la majorité de droite à la chambre haute du parlement.
Un revers lors de cette élection servant à renouveler 171 des 348 sénateurs n’empêcherait pas le président de gouverner. Mais il pourrait perturber certains de ses projets, au lendemain d’une nouvelle manifestation contre la réforme du Code du travail.
Ultime étape d’un marathon électoral 2017 qui a bouleversé le paysage politique français, le rendez-vous s’annonce compliqué pour le parti présidentiel, La République en marche (LREM).
Le parti, qui rêvait de rééditer l’exploit après avoir bénéficié d’un raz-de-marée à l’Assemblée nationale en juin, a dû réviser à la baisse ses ambitions au Sénat, avec la chute de popularité cet été d’Emmanuel Macron et les premières difficultés du quinquennat.
« L’élection qui tarabuste Macron », résume Le Journal du dimanche.
La nature même du scrutin, au suffrage indirect, n’est pas favorable au chef de l’État. Seuls ont droit de voter 76.359 « grands électeurs » (parlementaires, maires, élus locaux), largement issus des dernières municipales remportées par la droite.
Or, « En Marche! » s’est construit dans un rapport quasiment direct entre M. Macron et les Français.
Surtout, ces dernières semaines, le gouvernement a pris plusieurs décisions très mal accueillies par les élus locaux comme la suppression de 300 millions d’euros de dotations aux collectivités, l’exonération de la taxe d’habitation pour la majorité des ménages ou encore la baisse du nombre d’emplois aidés.
Ces éléments risquent d’empêcher le parti présidentiel de modifier au Sénat les équilibres droite-gauche traditionnels, comme il avait réussi à le faire à l’Assemblée. Selon les experts, le Sénat, à droite depuis 2014, devrait le rester.
Le président du Sénat, Gérard Larcher, seul candidat déclaré à sa propre succession, s’attend même à ce que la majorité de droite à laquelle il appartient soit « confortée ».
Dans ces conditions, La République en marche, qui compte actuellement 29 sénateurs, affiche un objectif modeste, consistant d’abord à consolider son implantation au sein de la Chambre haute.
« Il faut déjà reconduire le groupe et on veut essayer d’aller plus loin », indique François Patriat, chef de file des macronistes au Sénat, une institution d’habitude assez discrète dans le paysage politique.
L’absence de majorité au Sénat n’empêchera pas Emmanuel Macron de gouverner. En France, la Chambre haute a le pouvoir de retarder l’adoption des projets de l’exécutif auxquels elle est hostile, mais le dernier mot revient toujours aux députés.
En revanche, le feu vert du Sénat est en théorie indispensable pour réviser la Constitution. Or le chef de l’État entend faire adopter d’importantes réformes constitutionnelles d’ici l’été 2018, dont la réduction d’un tiers du nombre de parlementaires, qui devront recueillir l’assentiment des 3/5e de l’Assemblée nationale et du Sénat, soit 555 élus.
Si quelque 400 députés devraient lui être acquis (dont 313 du parti LREM), il faudra convaincre près de 160 sénateurs.
Le pari n’est donc pas gagné. Mais en cas de blocage au Parlement, le président a déjà annoncé qu’il organiserait un référendum.
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