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Sephora crée la polémique en mettant en scène des «Hijabeuses» dans une vidéo promotionnelle

septembre 14, 2023 8:06, Last Updated: septembre 14, 2023 8:06
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Le clip diffusé le 11 septembre dernier par la société de cosmétiques Sephora – mettant en scène des Hijabeuses jouant au football – a provoqué une vague de protestations sur les réseaux sociaux. À tel point que certains internautes ont même créé un hashtag #BoycottSephora.

Alors que la question du port de l’abaya est au cœur de l’actualité, celle du hijab sur les terrains de football fait aussi débat. En réalisant une vidéo mettant à l’honneur des Hijabeuses – des athlètes musulmanes dont l’objectif est de défendre le port du voile lors des compétitions sportives – Sephora a mis de l’huile sur le feu, alors même que le Conseil d’État avait statué, le 29 juin dernier, l’interdiction du port du voile lors des compétitions de football. De nombreux internautes ont décidé de boycotter la marque.

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La décision du Conseil d’État bafouée ouvertement

Dans la vidéo controversée, les Hijabeuses affichent les valeurs de dépassement de soi, d’esprit d’équipe, de combativité et d’inclusion. « Nous les avons suivies, de leur routine beauté jusque sur le terrain de football. C’est aussi ça ‘The Unlimited Power of Beauty’ », prône le clip de Sephora, qui a aussitôt été la cible de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux, notamment sur X.

Des internautes ont reproché à l’enseigne du groupe LVMH la banalisation du voile islamique, ou encore de bafouer la décision du Conseil d’État ouvertement. D’autres ont estimé que cette stratégie était « risquée » et certains ont d’ailleurs créé le hashtag #BoycottSephora. Dans le camp des Hijabeuses, le hashtag a rapidement été qualifié d’« islamophobe ».

Une « injustice » aux droits des femmes de disposer de leur corps

Ce collectif avait pointé l’article 1er des statuts de la Fédération française de football (FFF), qui interdit notamment « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». En novembre 2021, les Hijabeuses avaient déposé une requête demandant l’abrogation ou la modification de cet article litigieux, invoquant une « injustice » aux droits des femmes de disposer de leur corps.

Lors de l’audience du Conseil d’État en juin dernier, le collectif bénéficiait d’un soutien de taille, celui du rapporteur public du Conseil d’État Clément Malverti. S’alignant avec les idées des Hijabeuses, il avait déclaré qu’il n’existe ni « prosélytisme » ni « provocation » dans le seul port du hijab et aucune « exigence de neutralité » pour ces sportives. Il avait d’ailleurs souligné que la Fifa et « l’ensemble des fédérations sportives internationales » autorisaient le port du vêtement religieux en compétition. Il recommandait donc la levée de cette interdiction. Bien que ses préconisations soient suivies dans 90% des cas, l’institution avait pourtant rejeté la demande des Hijabeuses, mentionnant que la FFF avait le droit de mettre en place les règles qu’elle estimait indispensables au « bon déroulement » des matchs.

La présidente du collectif avait également été l’égérie de Nike

Le collectif avait déclaré, au lendemain de cette décision du Conseil d’État, que ce dernier avait cédé « face à la pression politique et médiatique », allant même jusqu’à dire que la justice française avait « failli ». Les Hijabeuses et la Ligue des droits de l’homme, entre autres, avaient alors décidé de déposer des requêtes auprès de la plus haute juridiction administrative, indique Le Figaro.

En automne dernier, la présidente du collectif, Founé Diawara, a par ailleurs été l’égérie de la « mode pudique » chez Nike, participant à plusieurs campagnes de vêtements de sport. À noter que cette jeune musulmane s’était investie dans la vie associative au sein du mouvement néo-marxiste Black Lives Matter – dont elle a été la responsable communications entre 2018 et 2019 – ainsi que de HeForShe (campagne de solidarité pour l’égalité des sexes lancée par l’ONU Femmes), à la même époque.

Ce collectif, créé en 2020, a été constitué au sein de l’association Alliance citoyenne, qui est soupçonnée de séparatisme par les services de renseignement. L’organisme bénéficie en outre de financements provenant de l’Union européenne et de l’Open Society de George Soros.

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