Sept militants indépendantistes catalans, inculpés d’appartenance à une « organisation terroriste », ont été placés jeudi en détention provisoire, a annoncé la justice.
Le juge d’instruction « considère qu’il existe des indices de l’appartenance des sept à ERT, une organisation hiérarchisée qui prétend instaurer la république catalane par tous les moyens y compris violents », a indiqué dans un communiqué l’Audience nationale, haut tribunal de Madrid spécialisé notamment dans les affaires de terrorisme.
Cette organisation dite ERT – pour « Equipe de réponse tactique » selon une source judiciaire – n’avait jamais été évoquée jusqu’alors.
Le juge a suivi le procureur qui demandait que ces militants soient écroués comme membres présumés d’un « groupe terroriste de nature sécessionniste catalan ». Le parquet avait dans un premier temps demandé leur mise en examen pour « rébellion » avant d’abandonner ce chef d’inculpation.
La justice n’a pas précisé les identités ni les âges de ces personnes, également inculpées pour « fabrication et possession d’explosifs ».
Neuf ont été interpellées lundi mais deux ont été remises en liberté.
La justice les surveillait et les avait placées durant des mois sous écoute téléphonique. Des perquisitions ont permis, selon la Garde civile, de trouver « du matériel et des substances considérées comme pouvant servir à la confection d’explosifs ».
Leurs arrestations avaient été ordonnées dans le cadre d’une enquête lancée il y a deux ans par l’Audience nationale, concernant des « activités criminelles présumées et planifiées des Comités de défense de la république (CDR) ». Ces comités avaient été créés au moment de la tentative de sécession de l’automne 2017 en Catalogne où les indépendantistes ont toujours revendiqué la non-violence.
Dans des dizaines de municipalités, ces groupes de simples citoyens – hommes et femmes, jeunes ou âgés – s’étaient surtout fait connaître en coupant des routes ou des voies ferrées, certains affrontant parfois la police lors de manifestations.
La Garde civile soupçonne les militants écroués d’avoir formé un groupe à part, avec l’intention de réaliser des actes de sabotage entre la date-anniversaire du référendum du 1er octobre 2017 et la publication d’une décision ultra-sensible de la Cour suprême attendue prochainement.
La plus haute instance judiciaire doit rendre en octobre son arrêt à l’issue du procès historique de douze dirigeants indépendantistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Certains sont détenus depuis bientôt deux ans.
Ces placement en détention ont provoqué un débat houleux au parlement régional catalan à Barcelone. Des élus indépendantistes, considérant que les accusations contre les sept étaient infondées, avaient commencé à crier « liberté », tandis qu’une partie de l’opposition accusait de manière véhémente ces parlementaires de « soutenir le terrorisme ».
Dans la soirée, une manifestation de protestation a réuni, sans incidents, plusieurs centaines de personnes en face du siège de l’exécutif catalan puis du siège de la police espagnole, criant « liberté pour les prisonniers politiques », « dehors les forces d’occupation » ou encore « cet état fasciste est le terroriste ».
Le parlement catalan, où les indépendantistes sont majoritaires, avait approuvé dans l’après-midi une résolution réclamant « le retrait du territoire catalan des effectifs de la garde civile » – qualifiée de « police de type politique » et accusant les forces de sécurité espagnoles de faire un usage « arbitraire » de la législation antiterroriste.
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