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Migrants : sept sans-papiers condamnés pour la rébellion du centre de rétention du Mesnil-Amelot

mars 6, 2021 10:00, Last Updated: mars 6, 2021 13:32
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Les individus avaient mis le feu à deux bâtiments de vie. Des violences avaient alors éclaté entre les sans-papiers et les policiers.

Ce samedi 6 mars, sept ressortissants étrangers ont été condamnés à diverses peines de prisons pour la rébellion à l’origine de l’incendie qui a ravagé en janvier une partie d’un Centre de rétention (CRA) de banlieue parisienne où ils se trouvaient en attente de leur expulsion.

Dans un jugement rendu en pleine nuit, le tribunal correctionnel de Meaux en Seine-et-Marne a infligé des peines allant de 16 mois de prison ferme à 12 mois avec sursis probatoire pour « rébellion commise en réunion » aux sept hommes, âgés de 18 à 34 ans. Il s’agit de deux Algériens, deux Tunisiens, un Égyptien, un Congolais et un Pakistanais, dont trois ont également été condamnés pour l’incendie.

Jets de projectiles, violences

Le 20 janvier dernier, les faits se sont produits dans le CRA du Mesnil-Amelot, voisin de l’aéroport de Roissy, où le mécontentement grondait depuis la veille et le maintien en rétention de plusieurs d’entre eux, après des décisions de justice.

Certains migrants avaient refusé le test PCR requis par le pays d’origine afin de procéder à leur expulsion du territoire français. La justice les avait donc replacés au CRA, bien qu’ils y aient déjà passé trois mois, durée maximale d’une rétention.

Dans la matinée du 20, un groupe rassemblé dans la cour met le feu à deux bâtiments de vie. Des violences éclatent entre sans-papiers et policiers. Ces derniers essuient des jets des projectiles et font usage de gaz lacrymogènes. « Nous reculons un peu car nous sommes en sous-nombre. La véhémence des retenus est telle que nous ne pouvons pas tenir le bâtiment 4 », a témoigné l’un des policiers.

Les violences nécessitent l’intervention de forces de police extérieures, qui mettent plusieurs heures à rétablir le calme et à dégager la voie aux pompiers. Les événements n’ont pas fait de blessé mais l’incendie a rendu inutilisables deux des six bâtiments.

À l’audience, la plupart des prévenus ont gardé le silence, ne le rompant que pour clamer leur innocence. « J’ai pas agressé qui que ce soit », a lancé l’un d’entre eux, un Tunisien de 24 ans, le seul à comparaître libre. La défense a voulu faire de ce procès, d’une durée rare – une douzaine d’heures – pour des comparutions immédiates, celui de la politique d’enfermement en CRA. Une stratégie qui a suscité l’agacement du président du tribunal : « cette audience du tribunal correctionnel n’est pas une tribune politique ».

 

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