Serbie : des milliers d’intellectuels et une Prix Nobel en soutien aux étudiants

Par Epoch Times avec AFP
21 mars 2025 13:30 Mis à jour: 21 mars 2025 13:40

La prix Nobel de littérature Annie Ernaux et près de 3.000 intellectuels avaient signé vendredi une pétition appelant à soutenir les étudiants serbes qui manifestent depuis plus de quatre mois contre la corruption à travers tout le pays.

NEW YORK, NEW YORK – 10 OCTOBRE : Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature 2022 à New York. (Eugène Gologursky/Getty Images pour Albertine Books)

Le mouvement, qui secoue la Serbie comme rarement depuis les années 1990, est né après l’accident de la gare de Novi Sad le 1er novembre, qui a fait 15 morts lorsque l’auvent en béton du bâtiment tout juste rénové s’est effondré.

Des personnes allument des bougies dans le centre-ville de Novi Sad, le 1er novembre 2024, à la suite d’un accident survenu à la gare principale de Novi Sad, qui a fait au moins 14 morts et plusieurs blessés, selon les services d’urgence de la région. (NENAD MIHAJLOVIC/AFP via Getty Images)

« Un désastre qui illustre les conséquences de la corruption systémique, de l’échec institutionnel et du manque de responsabilité », écrivent les 2.850 signataires, dont l’écrivaine Annie Ernaux, l’économiste Thomas Piketty, le sociologue Wolfgang Streeck ou encore l’astrophysicien Santiago Gonzalez-Gaitan.

Les demandes des étudiants « pour l’état de droit et des institutions fonctionnelles sont non seulement justifiées mais essentielles », ajoutent-ils.

La plus grande manifestation de l’histoire serbe

Samedi, des centaines de milliers de personnes ont manifesté à Belgrade – 107.000 selon la police, plus de 300.000 selon un organisme de comptage indépendant – soit la plus grande manifestation de l’histoire serbe.

Des manifestants se rassemblent dans la rue menant au bâtiment de l’Assemblée nationale lors d’une des plus grandes manifestations depuis le mouvement anti-corruption, à Belgrade, le 15 mars 2025. (ANDREJ ISAKOVIC/AFP via Getty Images)

Un canon à son pourrait avoir été utilisé par la police

Très largement pacifique, elle a été perturbée par un mouvement de foule peu après 19h00 : l’opposition et des manifestants accusent la police d’avoir eu recours à un canon à son, un dispositif militaire utilisé pour disperser les foules, ou à un autre engin similaire.

Cette photo prise à Belgrade lors des manifestations du 15 mars 2025 montre un Land Rover Defender de la gendarmerie serbe garé près du bâtiment de l’Assemblée nationale, équipé d’un dispositif qui, selon les analystes militaires, ressemble à un dispositif acoustique à longue portée LRAD 450 de fabrication américaine. (STRINGER/AFP via Getty Images)

Le gouvernement reconnaît posséder ce genre d’engins, et on peut voir sur des photos publiées dans la presse et par l’AFP un véhicule de police doté d’un équipement pouvant ressembler à un tel dispositif, stationné dans le centre-ville samedi.

La police serbe, le ministère de la Défense, l’agence de renseignements et le gouvernement ont tous fermement nié qu’un tel dispositif ait été utilisé.

« Des armes non létales, entraînant des blessures et une détresse sévère »

« Nous exprimons notre profonde préoccupation concernant les incidents violents lors des manifestations dirigées par des étudiants à Belgrade, où des manifestants pacifiques, y compris des étudiants et des professeurs, ont été exposés à des armes non létales, entraînant des blessures et une détresse sévère », écrivent les signataires de la pétition, demandant « une enquête immédiate et transparente ».

Vives inquiétudes du Conseil de l’Europe et de l’ONU

Cette pétition vient s’ajouter à de nombreux appels internationaux : le Conseil de l’Europe s’est dit « très inquiet de l’escalade des tensions », la France « observe avec inquiétude les tensions en Serbie » et « la multiplication des attaques verbales et des intimidations contre les organisations de la société civile », et la rapporteure spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a appelé à une enquête sérieuse après des « nouvelles inquiétantes sur l’utilisation présumée d’un canon à vortex contre des manifestants ».

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