Des peines allant de six mois à six ans de prison ont été requises mardi 17 janvier 2023 au tribunal de Beauvais, où sont jugés 14 Sri-Lankais depuis le 9 janvier. Le procureur a demandé la plus haute sanction à l’encontre de Priyatharshan K., dont le commerce était basé à Sérifontaine.
À Sérifontaine, Priyatharshan K. est parti comme il est arrivé: dans la plus grande discrétion. Dans ce village de quelque 2800 âmes, peu se rappellent de son passage à la tête de la petite épicerie du centre-ville. « J’y allais seulement de temps en temps, en dépannage », commente une habitante. Tout juste se souvient-on avoir vu l’établissement fermer du jour au lendemain, en juin 2021.
Anne, elle, se rappelle d’un commerçant « très correct » mais également « très discret » qui vivait au-dessus de l’établissement avec sa famille. L’ancien maire de la commune, Patrick Thibaut, décrit quant à lui un couple « très sympa » qui avait demandé de l’aide pour apprendre le français à ses enfants. Et de conclure: « Il ne faisait pas de vagues. » Si « discret » que personne n’avait imaginé qu’il gérait depuis sa petite boutique de l’Oise un réseau d’immigration clandestine international.
Un trafic de migrants lucratif
Depuis le 9 janvier, ce Sri-Lankais est jugé avec 13 autres personnes de la même nationalité par le tribunal de Beauvais, pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger en France ou dans un état de l’espace Schengen » en bande organisée. Mardi 17 janvier, des peines allant de six mois à six ans de prison ont été requises à leur encontre, dont la plus haute pour Priyatharshan K., surnommé « Priyen », contre qui le procureur a réclamé une interdiction définitive de territoire français, rapporte Le Parisien.
Ce dernier est soupçonné d’être à la tête de cette filière qui amenait – moyennant finance – des ressortissants Sri-Lankais en France depuis des pays d’Europe comme la Hongrie, la Roumanie, l’Allemagne et d’autres encore. Considéré comme l’organisateur et le logisticien, le trentenaire a avoué, lors de la procédure, avoir participé au passage de 20 à 25 ressortissants, entre 2019 et son arrestation en 2021. Selon la juge d’instruction qui a supervisé l’enquête, menée par les policiers l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) [connu à l’époque sous l’acronyme OCRIEST], le trafic de migrants « apparaît avoir généré d’importants bénéfices ».
D’après la magistrate, l’enquête a démontré que « les tarifs pratiqués pour un passage depuis l’Ukraine, la Roumanie, ou la Biélorussie, variaient entre 10.000 et 12.500 euros par client » et que « les bénéfices mensuels pouvaient s’élever à plusieurs milliers d’euros par mois ». Priyen a reconnu avoir perçu entre « 20.000 et 25.000 euros ». Le délibéré est attendu jeudi 19 janvier.
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