À Vaison-la-Romaine (Vaucluse), un agriculteur a été condamné car la présence de ses tracteurs « polluent la vue » de son voisin, propriétaire d’un gîte de luxe.
Vincent Blanc ne pensait pas que l’achat en 2016 du vieux mas de pierre voisin de sa ferme lui procurerait tant de soucis.
En effet, le nouveau propriétaire, profitant d’une magnifique vue sur les vignobles vaisonnais, a transformé le vieux bâtiment en un ensemble de gîtes de luxe.
« Une pollution visuelle constitutive d’un trouble excessif »
Or, il semble que l’homme, pourtant satisfait de cette vue viticole, n’ait pas apprécié la présence des engins mécaniques autour de la ferme de M. Blanc, située au creux de la vallée, rapporte Le Dauphiné Libéré.
Pourtant, la moissonneuse-batteuse, les tracteurs, camions et autres machines à vendanger sont nécessaires à ce viticulteur et prestataire pour son activité professionnelle.
En 2020, une sommation a été envoyée à l’agriculteur afin de « procéder à l’enlèvement de véhicules et de déchets entreposés », le voisin considérant la ferme comme « une décharge à ciel ouvert ».
Selon le compte rendu du jugement que Le Dauphiné Libéré a pu se procurer, ce voisin intolérant a fait valoir que « la présence de ces véhicules dans un paysage rural […] engendre une pollution visuelle constitutive d’un trouble excessif ».
« Épuisé physiquement et moralement »
En janvier 2022, le viticulteur et sa femme se voient alors convoqués par le tribunal de proximité, mais « épuisé physiquement et moralement », confie-t-il à 20 Minutes, Vincent Blanc ne se présente pas à l’audience. Il est alors condamné à retirer ses engins, décision assortie « d’une astreinte de 200 euros par jour de retard dans un délai de 15 jours à compter de la signification de la décision ».
« Je ne suis pas un procédurier. Et je ne m’en suis pas préoccupé », a expliqué Vincent Blanc au Dauphiné Libéré.
Le 8 décembre dernier, il reçoit alors une assignation lui réclamant la liquidation de l’astreinte, une somme s’élevant à 105.400 euros.
Or, l’agriculteur est au RSA et ne peut donc régler une telle somme. S’appuyant de constats d’huissiers, il va déposer une plainte pour escroquerie au jugement.
Une association qui vient en aide aux agriculteurs, Solidarité paysan, a lancé une pétition pour soutenir l’exploitant agricole. « Je compte sur le soutien des amoureux du terroir et sur votre mobilisation pour ne pas laisser l’agriculture locale disparaître face à ces agissements abusifs !! », déclare-t-il dans la pétition qui a atteint à ce jour plus de 1800 signatures.
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