Au Royaume-Uni, un musulman sur quatre seulement pense que le Hamas a perpétré des meurtres et des viols en Israël le 7 octobre 2023, révèle un sondage.
Le sondage composé de deux parties, où 1000 musulmans britanniques et plus de 2000 membres du public ont été interrogés sur la guerre entre Israël et le Hamas, la charia et la religion, suggère également qu’un musulman britannique sur trois considère qu’il est souhaitable que la charia soit instaurée au Royaume-Uni.
La Henry Jackson Society (HJS), un groupe de réflexion sur la défense et les affaires étrangères qui a commandé le sondage, a déclaré lundi que près de la moitié des musulmans britanniques soutiendraient la destitution d’un député si celui-ci prenait une position différente de la leur sur le conflit israélo-palestinien.
Le groupe de réflexion a également souligné que les opinions extrêmes étaient « généralement plus susceptibles d’être observées dans la plus jeune cohorte d’âge (18-34 ans), parmi les diplômés de tous âges (par opposition aux non-diplômés) et parmi les musulmans nés en Grande-Bretagne plutôt qu’à l’étranger, ce qui suggère que la politique d’intégration britannique est un échec et qu’elle doit être révisée de toute urgence ».
Israël a déclaré la guerre au Hamas le 8 octobre 2023, au lendemain des attaques menées par le groupe terroriste contre des civils et des soldats israéliens, qui ont fait quelque 1200 morts et 240 otages. Selon des preuves médico-légales, des séquences vidéo et des témoignages, certaines victimes ont été violées ou ont subi des viols collectifs, et certains corps ont été retrouvés brûlés et décapités.
Selon l’enquête, réalisée par JL Partners, seuls 24% des musulmans britanniques pensent que les terroristes du Hamas ont commis des meurtres et des viols en Israël le 7 octobre, contre 62% du grand public.
Quelque 39% des musulmans et 8% du grand public pensent que le Hamas n’a pas commis de meurtres et de viols en Israël ; 38% des musulmans et 30% du grand public ont choisi « ne sait pas ».
Selon le sondage, les jeunes, tant parmi les musulmans que dans le grand public, sont plus enclins à croire que le Hamas n’a pas commis de meurtres et de viols en Israël le 7 octobre.
Près de la moitié (46%) des musulmans britanniques éprouvent plus de sympathie pour le Hamas que pour Israël. Ce chiffre est à comparer aux 16% du grand public, selon le sondage.
Par ailleurs, près des trois quarts des musulmans interrogés (72%) ont affirmé qu’ils pensaient qu’Israël était une entreprise raciste, contre 28% du grand public.
Seul un musulman sur quatre, soit 24%, et 57% du grand public pensent qu’Israël a le droit d’exister en tant que nation juive.
Quelque 29% des musulmans britanniques ont une opinion positive du Hamas, tandis que 24% voient le groupe terroriste d’un mauvais œil.
Seuls 3% des musulmans britanniques ont une opinion positive d’Israël, et 64% une opinion négative de cet État.
Un musulman britannique sur cinq (21%) et 7% du grand public ont une vision positive du « djihad », tandis que 28% des musulmans et 63% du grand public le voient de façon négative.
1 personne sur 3 estime que la charia est souhaitable
Près d’un musulman britannique sur trois, soit 32%, estime qu’il serait très ou assez souhaitable que la charia – un ensemble de lois religieuses fondées sur les traditions islamiques – soit appliquée au Royaume-Uni dans les 20 prochaines années.
Par ailleurs, 23% des musulmans et 60% du grand public ont considéré qu’il serait très ou assez indésirable.
Par rapport au grand public, les musulmans sont plus enclins à soutenir la déclaration selon laquelle l’islam devrait être considérée comme religion nationale au Royaume-Uni, à être en faveur d’une réduction de l’enseignement de la religion chrétienne dans les écoles, d’un rôle plus traditionnel pour les femmes et à être en faveur d’une interdiction de l’avortement, de l’homosexualité et de l’affichage d’images du prophète Mahomet, précise le sondage.
Commentant les résultats du sondage, Alan Mendoza, directeur exécutif de HJS, a confié au Telegraph qu’ils démontrent « l’échec de la politique de lutte contre l’extrémisme menée depuis des années ».
« Ce qui ne va probablement pas, c’est la réticence à s’attaquer à ce type d’extrémisme par crainte d’être qualifié d’islamophobe ou de raciste. Il y a une hésitation à dénoncer ce type d’extrémisme tout comme les gens sont très heureux de condamner l’extrémisme d’extrême droite », a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement « doit trouver le moyen de soutenir et de renforcer la voix des musulmans modérés et de reléguer le discours extrémiste aux oubliettes ».
Un porte-parole du gouvernement a déclaré au média : « Nous avons récemment présenté une série de mesures visant à promouvoir la cohésion sociale et à lutter contre la haine religieuse. Notre plan s’attaquera à la division au sein de nos communautés et veillera à ce que nous protégions nos libertés démocratiques dans tout le pays ».
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