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À Shanghai, plus de personnes mourront du confinement que du Covid annonce un expert reconnu en Chine

avril 28, 2022 18:47, Last Updated: avril 29, 2022 6:07
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Paralysée par un confinement strict, la ville de Shanghai est confinée depuis plusieurs semaines et des récits terrifiants remontent régulièrement sur les médias sociaux. La politique zéro Covid du régime entraîne de nombreuses tragédies.

Ces derniers jours circule en ligne une vidéo dans laquelle apparaît un des principaux experts en épidémies de Shanghai, Zhang Wenhong. Selon lui, si cela se poursuit, le nombre de personnes décédées en raison du confinement dépassera de loin le nombre de victimes du Covid.

C’est au 13 avril, que M. Zhang a publié sa vidéo, saluée par les internautes.

« Si les hôpitaux ne reprennent pas du service, le nombre de décès dus à d’autres maladies sera bien plus élevé que le nombre de décès dus au Covid‑19 », a‑t‑il déclaré.

« Pendant combien de temps peut‑on mettre toute une ville à l’arrêt, et pouvons‑nous vraiment nous le permettre ? Personne n’a plus rien à manger ou à boire, il n’y a pas d’endroit pour acheter des légumes, et ceux qui sont malades ne peuvent pas consulter de médecin à l’hôpital. Beaucoup plus de gens mourront à cause de ça plutôt que du Covid‑19.

« Si les hôpitaux ne reprennent pas du service, les patients cancéreux ne pourront pas subir de chimiothérapie ou de chirurgie, les personnes infectées par d’autres maladies ne pourront pas être traitées et les patients traumatisés ne pourront pas être soignés. Dans une telle situation, je pense que les patients qui mourront d’autres maladies seront bien plus nombreux que ceux qui mourront du Covid‑19. Je pense donc qu’il est raisonnable de reprendre le travail et que chacun doit retrouver une vie normale dès que possible. »

Encore récemment, M. Zhang était à la tête de l’Équipe d’experts en prévention des pandémies de Shanghai. Sa dernière apparition publique à ce poste a eu lieu lors d’une conférence de presse le 25 mars.

M. Zhang estime qu’il serait plus adapté de mettre en place une « prévention ciblée » et de mettre fin au confinement. C’est bien la politique que Shanghai suivait initialement, similaire à la stratégie de coexistence avec le virus des pays occidentaux. Finalement, Shanghai a mis en place un confinement total le 28 mars, et M. Zhang s’est vu discrédité par les grands médias, tous contrôlés par l’État.

Le 9 avril, lorsque M. Zhang est réapparu en public, il avait perdu la direction de l’équipe d’experts en charge de la pandémie, ce n’était plus qu’un spécialiste parmi les autres.

En réalité, les spécialistes de la santé et les militants des droits de l’homme chinois le rejoignent complètement.

Selon Peng Yonghe, un avocat basé à Shanghai, en entrevue avec Epoch Times le 15 avril, le problème central soulevé par M. Zhang dans la vidéo est l’accès à des soins, à des traitements efficaces pour d’autres pathologies que le Covid : « Si vous ne tenez pas compte de la vie, votre politique ne peut pas protéger la vie. Si les personnes malades ne peuvent pas être traitées ou si on les laisse mourir, alors votre politique doit être ajustée. »

La politique stricte de tolérance zéro du régime chinois provoque l’opposition des habitants de Shanghai.

Le 12 avril, Ji Xiaolong, un habitant du nouveau district de Pudong et un militant des droits de l’homme, a publié sur les médias sociaux un message titrant : « Lettre ouverte à tous les citoyens de Shanghai : la politique de prévention de la pandémie devrait être déterminée par un groupe d’experts médicaux », appelant un groupe d’experts élus par les citoyens de décider de la politique de prévention et de contrôle de la pandémie, au lieu de se fier aux fonctionnaires communistes.

Le 14 avril, Ji Xiaolong a déclaré à Epoch Times qu’il y avait plus de 40 hôpitaux de haut niveau à Shanghai, tous sont considérés comme tels par des départements faisant autorité et les gens leur font confiance. Le Dr Zhang Wenhong est d’ailleurs un spécialiste de la santé très respecté dans un de ces hôpitaux. Le personnel médical de chaque hôpital devrait élire anonymement un spécialiste dans le cadre d’un processus contrôlé par le public, et créer conjointement un groupe d’experts.

Et d’ajouter : « Les avis sur la prévention de la pandémie formulés par ces experts au sein du groupe auraient la confiance des citoyens. Nous ne croyons pas au gouvernement, et nous ne croyons pas aux ordres et directives personnelles du chef d’État. Nous croyons aux experts. »

Un homme regarde à l’extérieur depuis sa fenêtre pendant le confinement du Covid-19 dans le quartier de Jing’an à Shanghai, le 12 avril 2022. (Photo par HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

Des spécialistes de la santé de Shanghai ont exprimé des opinions similaires à celles de M. Zhang.

Dans l’enregistrement d’une conversation avec des citoyens, Zhu Weiping, directrice du Centre de contrôle et de prévention des maladies du nouveau district de Pudong de Shanghai, a déclaré que les patients asymptomatiques du Covid et les patients présentant des symptômes légers étaient mieux isolés chez eux, et ne devaient en aucun cas se rendre dans un centre de quarantaine. Elle a ajouté que les professionnels « devenaient fous » du fait du confinement, et qu’ils avaient perdu tout crédit auprès des patients, car le Covid était « désormais une affaire politique ».

Xu Huiliang, un médecin retraité de 75 ans vivant à Shanghai, a publié le 11 avril une lettre ouverte sous son vrai nom, dans laquelle il a fait un certain nombre de suggestions en matière de contrôle pandémique destinées à la municipalité de Shanghai. Selon lui, malgré la pandémie, il était crucial de garantir le libre accès au système de services médicaux d’urgence (EMSS) afin de réduire le nombre des victimes liées aux mesures. Il a également recommandé que les personnes testées positives au Covid‑19 soient autorisées à rester chez elles.

Un membre du personnel marche à l’intérieur d’un hôpital de fortune qui sera utilisé pour les patients atteints du coronavirus Covid-19 à Shanghai, le 7 avril 2022. (STR/AFP via Getty Images)

Selon un post de Miao Xiaohui, vice‑président retraité de l’hôpital Changzheng affilié à la deuxième université militaire de médecine de Shanghai, les données officielles annoncent que sur 170 000 personnes infectées par le Covid‑19, une seule est décédée jusqu’à présent. Par contre, les décès causés par le confinement se multiplient. Le retraité s’est donc interrogé s’il ne serait pas plus judicieux de la part des autorités de rectifier la stratégie anti‑Covid au plus vite.

Le 14 avril, lors d’une conférence de presse sur la prévention de la pandémie, la ville a annoncé qu’il n’y a actuellement que neuf patients atteints du Covid‑19 dans un état grave, dont huit sont des personnes âgées de plus de 70 ans souffrant de maladies sous‑jacentes. À noter cependant, que, durant toute la pandémie, les chiffres avancés par le gouvernement n’ont jamais été crédibles.

Ning Haizhong et Luoya ont contribué à cet article.

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