ENTRETIEN — Au lendemain des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, la tension culmine en cette fin de campagne des élections européennes, marquées par des enjeux géopolitiques, économiques, migratoires et écologiques de plus en plus pressants et oppressants. Présidente de Renaissance en Seine-Saint-Denis, Shannon Seban, qui se présente comme pro-européenne convaincue, enchaine sans relâche les apparitions dans les médias, les opérations de tractages et les réunions publiques au côté des poids lourds de la macronie. Passée par les cabinets d’Olivier Véran, de Christelle Dubos, de Brigitte Klinkert, puis de Bruno Le Maire, la jeune étoile montante du camp présidentiel espère convaincre les Français des raisons pour lesquelles le pays a « besoin d’Europe », nom de sa liste menée par Valérie Hayer. Elle répond aux questions d’Epoch Times dans cet entretien fleuve.
Epoch Times : À trois jours de l’élection du 9 juin, la France commémorait le 80ᵉ anniversaire du Débarquement, dans un contexte européen tiraillé par les tensions géopolitiques. Quels ont été vos sentiments et vos réflexions durant cette journée chargée de symboles ?
Shannon Seban : Absolument essentielle, cette journée de célébration des 80 ans du Débarquement du 6 juin 1944 a donné lieu à une cérémonie remarquable et solennelle, avec notamment la présence à Omaha Beach du président américain Joe Biden, du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et d’environ 200 vétérans du D-Day. Alors que la guerre est aux portes de l’Europe, que la guerre sévit en Ukraine, que notre démocratie, nos valeurs occidentales, et notre modèle de construction européenne n’ont jamais été autant remis en question, cette commémoration internationale était empreinte d’une teneur particulière.
Il y a 80 ans, des héros, parmi lesquels des Américains, des Britanniques, des Canadiens, des Français et bien d’autres combattants issus des pays alliés, ont bravé la mort pour protéger nos valeurs et libérer l’Europe de l’emprise nazie. Par cette belle cérémonie, le président Emmanuel Macron a consacré le sacrifice de ces soldats qui ont assuré la paix et la liberté sur notre continent.
Et à trois jours du scrutin du 9 juin, cette cérémonie revêtait une importance d’autant plus particulière en ceci que les sondages attestent d’une montée des extrêmes qui portent pour seul projet politique la déconstruction de notre modèle européen, garant de la protection de nos valeurs démocratiques.
Durant son interview sur France 2 et TF1 hier soir, Emmanuel Macron a affirmé que « la paix, ça ne peut pas être la capitulation de l’Ukraine », annonçant la livraison par la France d’avions de chasse Mirage 2000-5 à Kiev d’ici à la fin de l’année et la formation d’une brigade de 4500 soldats. De quoi susciter l’interrogation d’Anne-Sophie Lapix, qui animait l’entretien au côté de Gilles Bouleau, par rapport à un risque d’escalade. Cette décision peut-elle entrainer une escalade des tensions ?
Sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine, le président de la République a eu les mots justes dès le départ. Les Françaises et les Français, ainsi que les oppositions politiques, n’ont pas pleinement pris conscience des enjeux de ce conflit, qui n’oppose pas seulement l’Ukraine à la Russie, mais qui menace aussi leur propre sécurité. C’est pourquoi Emmanuel Macron insiste tant sur les enjeux derrière ces élections du 9 juin, affirmant que l’heure est grave et que l’Europe est mortelle, confrontée à un ennemi commun, Vladimir Poutine, qui ne connait aucune limite. Nous l’avons vu à plusieurs reprises avec les tentatives d’ingérence et de manipulation de l’information dans nos démocraties, comme en témoigne l’apposition d’étoiles de David sur des murs à Paris en novembre 2023.
C’est la raison pour laquelle Emmanuel Macron prône la stratégie de la dissuasion face au chef du Kremlin et s’est montré précurseur à l’échelle européenne dès le déclenchement de l’invasion russe en affirmant que la France continuerait à apporter sans réserve son soutien au peuple ukrainien. À ce titre, la décision du président de la République de former des soldats ukrainiens et de lancer une nouvelle coopération incluant la cession d’avions Mirage 2000-5 à l’Ukraine, est cruciale, car cela lui permettra de protéger son sol et son espace aérien.
Par ailleurs, dans notre programme « Besoin d’Europe », nous prônons, notamment la création d’un Fonds européen d’investissement dans les industries de défense devant le constat de nos limites en matière de capacités d’approvisionnement d’armes à l’Ukraine. À titre de comparaison, les États-Unis dépensent 886 milliards de dollars en 2024 dans leurs industries de défense, tandis que l’Europe ne dépensait que 270 milliards d’euros pour 27 pays en 2023. Il y a un problème, un écart.
Nous proposons donc de sortir de cette Europe naïve et dépendante, et de construire les bases d’une Europe lucide, souveraine, capable de se défendre seule. Car si demain un Donald Trump arrive au pouvoir en novembre 2024 et décide de sortir de l’OTAN, nous ne pourrons plus compter sur les États-Unis.
Dans le cadre de ces européennes, votre parti a choisi le slogan « Besoin d’Europe ». Pour quel type d’« Europe » militez-vous ?
L’Europe que nous prônons et que nous souhaitons porter au Parlement européen est une Europe proche de ses concitoyens.
Si aujourd’hui les élections européennes sont marquées par un fort taux d’abstention, c’est parce que, souvent, les Françaises et les Français ne sont pas informés de ce qu’est l’Europe et de ce qui se joue au sein des institutions européennes. En allant à leur rencontre sur les marchés, en tenant de nombreuses réunions publiques à travers tout le territoire français et même auprès des Français établis hors de France, comme en Suisse hier soir, nous avons régulièrement pu mesurer l’ampleur de cette méconnaissance sur l’Europe qui, légitimement, induit un désintérêt pour ce scrutin.
C’est pourquoi nous souhaitons rapprocher l’Europe de nos concitoyens. Dans cet esprit, en Seine-Saint Denis, nous avons décidé de mener campagne sous le slogan « l’Europe près de chez vous » et lancé une mini-série à visée pédagogique, dont le 15ᵉ épisode a été publié hier soir. Son objectif est de montrer l’ensemble des chantiers financés par des fonds européens au plus près de vous, que ce soit l’école, le logement social, la piste cyclable au coin de votre rue, ou même les travaux de la basilique cathédrale de Saint-Denis. L’Europe, ce n’est pas seulement la technocratie à Bruxelles : c’est du concret.
Avec Valérie Hayer, nous croyons en une Europe forte grâce à une France forte. Une Europe qui protège les Français en défendant notre souveraineté industrielle et économique, en développant l’emploi, en luttant contre l’immigration irrégulière, contre le réchauffement climatique, et en aidant notre jeunesse, notamment grâce à Erasmus. In fine, ce sera une Europe capable de tenir tête aux États-Unis et à la Chine.
Ce sur quoi nous voulons insister, c’est que nous souhaitons sortir de l’Europe naïve et construire une Europe lucide. Nous refusons d’être dépendants ad vitam aeternam de puissances extérieures pour notre défense. Nous voulons construire une Europe consciente de ses propres enjeux, de ses défis, et capable de se donner les moyens d’y répondre.
La liste du Rassemblement national menée par Jordan Bardella est à 32 % des intentions de vote, selon un sondage Ipsos pour Radio France et Le Parisien publié jeudi 6 juin. Comment expliquez-vous ce score ?
Il y a deux stratégies. Soit vous prenez le temps de commenter les sondages, de les analyser, ce qui est à mon sens extrêmement chronophage. Tant qu’un seul bulletin n’est pas glissé dans l’urne et tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin du match, rien n’est joué.
La deuxième stratégie consiste à observer les sondages de loin, mais à avant tout concentrer son énergie sur le terrain, en utilisant chaque seconde, chaque minute pour persuader nos concitoyens de la nécessité de voter pour nous, les pro-Européens. C’est la stratégie que nous avons retenue. Les sondages ne sont pas une science exacte. Il est important de le rappeler. Combien de fois se sont-ils trompés ? S’il les avait suivis, le président de la République ne se serait jamais présenté, ni en 2017 ni en 2022, et il n’aurait pas été élu en 2017 ni réélu en 2022.
Quand on a des convictions, il faut les porter et avancer sans se laisser distraire. Bien sûr, les sondages peuvent envoyer un signal et je suis préoccupée de constater que, le 9 juin prochain, près de 30 députés d’extrême droite pourraient être envoyés au Parlement européen. Autant d’eurodéputés qui ne siégeront pas sérieusement, ou bien alors qui constitueront une minorité de blocage. Et qui dit une Europe bloquée, dit une France bloquée.
Le 9 juin, dans l’isoloir, nous serons donc observés par les pères fondateurs de l’Union européenne, tels que Robert Schuman, Alcide De Gasperi, Paul-Henri Spaak et Jean Monnet, ainsi que par Simone Veil.
Est-ce que nous choisirons de déposer un bulletin dans l’urne en faveur d’une Europe de progrès, de paix, de solidarité, qui nous permet d’être forts, indépendants et souverains en tant qu’Européens ? Ou bien allons-nous abandonner l’Europe aux mains de l’extrême droite, sachant que là où elle est au pouvoir, nos valeurs fondamentales reculent ? Voilà l’enjeu.
Selon le même sondage, Valérie Hayer reste talonnée par Raphaël Glucksmann, qui pointe à 13,5 % des intentions de vote. Un temps séduit par Emmanuel Macron, l’électorat socialiste semble cependant se reporter pour partie sur la liste PS-Place publique. Comment vos programmes se différencient-ils et comment convaincriez-vous un électeur tenté par le choix socialiste de voter pour votre liste ?
Je tiens tout d’abord à saluer les Françaises et les Français qui souhaitent se rendre aux urnes ce dimanche, car nombreux sont nos concitoyens qui semblent résignés, voire défaitistes, et qui envisagent de rester les bras croisés ce dimanche 9 juin. L’heure est grave. Nous disposons du droit de vote et il faut en faire usage.
S’agissant de Raphaël Glucksmann, mille choses nous différencient. Non seulement est-il célibataire sur la scène européenne, mais il est marié à la France insoumise, à travers la Nupes, sur la scène nationale. Associé à l’extrême gauche, il est donc comptable de leurs décisions, de leur indifférence envers l’Europe, et de leur choix d’axer leur campagne sur le conflit israélo-palestinien. Durant cette campagne, la France insoumise n’a pas prononcé une seule fois le mot Europe, tout en adoptant des positions ambigües sur la question de l’antisémitisme. Le maintien de l’alliance entre le Parti socialiste et la Nupes est inquiétante. Aussi, chaque électeur potentiel de Raphaël Glucksmann devrait se poser les bonnes questions dans l’isoloir ce 9 juin.
Par ailleurs, au Parlement européen, le PS est aussi comptable de ne pas avoir voté des réformes écologiques, notamment celles visant à atteindre la neutralité carbone, de ne pas avoir voté en faveur du pacte Asile et Immigration, de ne pas avoir voté en faveur du plan de relance européen, de ne pas avoir voté la dette en commun.
Raphaël Glucksmann se réclame de la social-démocratie, mais, isolé, il ne collabore pas avec le groupe des sociaux-démocrates au Parlement européen. Aujourd’hui, il est difficile de savoir à quel jeu il joue et à quelle maison politique il appartient. On ne peut être divorcé avec LFI à Bruxelles et marié avec LFI à Paris. Cette double vie politique a ses limites et masque une impuissance, dissimulée derrière de beaux discours.
Certains de vos adversaires politiques accusent votre parti de soutenir à la fois les traités de libre-échange et le Pacte vert, ce qui, fustigent-ils, crée une situation de concurrence déloyale pour les entreprises françaises. Que répondez-vous à cette critique ?
Sur ce Pacte vert, nos adversaires politiques font preuve de beaucoup de mauvaise foi. Le Pacte vert n’est pas le Diable vert : caricaturé et instrumentalisé par des oppositions politiques qui cherchent à discréditer tout ce qui est lié à l’Europe, le Green Deal permet en réalité de nombreuses avancées majeures en matière de développement durable.
Concrètement, il favorise la production d’énergie propre grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, contribue à une meilleure préservation de nos parcs nationaux et de nos massifs forestiers, permet la mise en œuvre de mesures concrètes pour lutter contre l’obsolescence programmée, garantit que les jouets de nos enfants ne contiennent pas de produits chimiques dangereux, ou encore interdit les produits contenant de l’huile de palme, qui contribue à la déforestation, comme c’est le cas pour certains produits, comme le Nutella. Qui peut sérieusement contester les progrès permis par de telles mesures ?
Par ailleurs, en France, le libre-échange est souvent présenté comme un concept négatif. Une vision également teintée de mauvaise foi. Là aussi, notre majorité assume la préférence pour des accords de libre-échange structurés plutôt que pour une anarchie commerciale. Certains accords, comme celui avec la Nouvelle-Zélande ou le CETA, sont bénéfiques, tandis que d’autres, comme celui avec le Mercosur, posent problème. C’est pourquoi lorsque certains accords ne sont pas conformes à nos intérêts, nous devons avoir le courage de les remettre en question. Et c’est précisément ce qu’a fait le président de la République en retirant la France de l’accord du Mercosur, car certaines lignes rouges avaient été franchies.
La vérité, c’est qu’il est plus facile de manipuler l’opinion publique sur les accords de libre-échange que de reconnaître leur bénéfice lorsqu’ils sont écrits dans des termes qui nous sont favorables, en particulier pour nos agriculteurs, qui sont souvent les premiers à reconnaitre leur caractère indispensable à l’exportation de leur viande de qualité, leur savoureux fromage et leurs vins français. Telle est la réalité.
Le président de la République souhaite « ouvrir le débat » sur la mutualisation des armes nucléaires françaises avec les autres États de l’UE. Cette déclaration a suscité une levée de boucliers des oppositions, qui dénoncent une atteinte à la souveraineté nationale. Quel est votre avis dans ce débat ?
Permettez-moi de clarifier la position de notre majorité : la France ne va pas céder ses codes nucléaires à Bruxelles, et nous ne soutiendrons pas une décision collective à l’échelle des 27 qui déclencherait l’arme nucléaire française.
Ce que le président a rappelé, c’est que les intérêts vitaux de la France dépassent désormais les frontières nationales. Cela ne signifie pas le partage de la décision ou des financements, mais plutôt qu’il faut réfléchir à la possibilité de faire profiter nos voisins européens de notre dissuasion. En réalité, cette approche reflète la doctrine de la France depuis le général de Gaulle. Les questions de guerre et d’arme nucléaire sont bien trop sérieuses pour être l’objet de polémiques stériles.
En s’engageant dans de telles polémiques, Marine Le Pen fait la démonstration de son incompréhension totale de la dissuasion, ce qui est préoccupant pour quelqu’un aspirant à exercer la fonction présidentielle.
J’assume aujourd’hui de dire que ceux qui cherchent à faire leur beurre électoral sur ces sujets font preuve d’un anti-patriotisme manifeste. Leur démarche ne nuit pas à l’image du président de la République, mais à celle de la France, ce à des fins purement électoralistes. En fin de compte, leurs critiques ne servent qu’un seul parti : le parti de l’anti-France.
En 2022, le déficit commercial européen vis-à-vis de la Chine avait atteint près de 400 milliards d’euros. Quelle politique l’UE devrait-elle mettre en œuvre pour inverser le rapport de force commercial ?
Je crois que nous avons encore un long chemin à parcourir pour devenir une véritable puissance économique capable de rivaliser à armes égales avec la Chine et les États-Unis. Cependant, cela ne sera pas réalisable avec une France isolée, telle que le prône le Rassemblement national.
Mao Zedong disait qu’il faut que le tigre montre les dents, sans quoi on pense qu’il n’en a pas. Si je n’ai eu que rarement l’occasion de le citer, je pense qu’il est temps que l’Europe montre ses crocs face aux grandes puissances.
Nous devons affirmer et défendre nos intérêts commerciaux de manière proactive. Si nous ne protégeons pas notre industrie aussi vigoureusement que le font la Chine et les États-Unis, nous risquons de voir notre propre industrie disparaître. Je refuse catégoriquement cette voie suicidaire vers laquelle nous nous dirigeons si nous ne prenons pas des mesures plus énergiques pour protéger nos usines, nos ouvriers, notre capital industriel et économique.
Pour y parvenir, nous avons plusieurs propositions à présenter. Tout d’abord, en ce qui concerne les aides publiques sur les véhicules électriques et les pompes à chaleur, nous voulons réserver ces avantages exclusivement à l’industrie européenne.
Deuxièmement, en ce qui concerne les appels d’offres, comme l’a proposé Bruno Le Maire, nous devrions imposer la préférence européenne, afin de favoriser l’industrie européenne et les travailleurs européens, comme le font chez eux la Chine et les États-Unis.
Enfin, troisièmement, nous devrions adopter une politique de réciprocité plus stricte dans nos échanges commerciaux avec la Chine et les États-Unis, en instaurant des enquêtes antidumping systématiques pour garantir une concurrence équitable.
Il est impératif que l’Europe montre les dents et défende vigoureusement ses intérêts économiques.
Sur la question du conflit israélo-palestinien, il existe des divergences manifestes entre États européens, comme en atteste la décision unilatérale de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège de reconnaitre l’État de Palestine, le 28 mai. L’UE devrait-elle selon vous apporter une réponse commune sur ce conflit qui déchaine les passions ? Dans quel sens ?
Concernant le conflit israélo-palestinien et la réponse que l’Union européenne peut y apporter, je partage les positions du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Il est impératif que l’Europe ait une voix unie forte et qu’elle pèse dans la diplomatie pour la résolution de ce conflit qui déchire la région depuis maintenant 70 ans.
Notre majorité est unie derrière cette position claire : nous voulons que l’UE adopte une position forte et ferme en rappelant les priorités : le respect du droit international par toutes les parties, un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages.
De plus, je crois fermement que l’Union européenne doit être une force d’apaisement dans ce conflit. Ensuite, il revient aux diplomaties respectives de faire leur travail.
La France, de son côté, joue un rôle actif en soutenant, à terme, la solution à deux États. D’ailleurs, le président de la République l’a souligné lors de son interview hier soir. Il est temps de reconnaître officiellement l’État palestinien. Cette reconnaissance est légitime et nécessaire, dans l’intérêt des deux parties, Israéliens et Palestiniens. Cependant, elle ne doit être faite ni sous le coup de l’émotion ni en réaction à une attaque terroriste. Il y a des conditions préalables qui doivent être remplies, sinon cela pourrait être contreproductif. Pour l’instant, ces conditions ne sont pas réunies.
Il est vrai que trouver une position commune à vingt-sept membres est plus difficile. C’est pourquoi certains pays européens ont choisi de reconnaître unilatéralement l’État palestinien. Toutefois, les ministres des Affaires européennes des États membres se sont mis d’accord pour convoquer un conseil d’association avec Israël afin d’évoquer le respect des droits de l’homme. Parfois, il faut plus de temps pour parvenir à un accord, mais il est clair que notre voix est plus forte à Vingt-Sept.
« Énergique », « active », dotée d’« un esprit de conquête »… Ce sont les termes employés par vos collaborateurs, anciens ou actuels, pour vous décrire dans la presse. Jacques Attali estime que vous avez « le talent nécessaire » pour être eurodéputée. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer en politique et pourquoi Renaissance ?
Je n’étais absolument pas prédestinée à la politique, n’étant pas issue d’un milieu politisé.
Je viens d’une famille où personne n’a fait d’études, où personne n’a obtenu le baccalauréat, et où la seule préoccupation était de subvenir aux besoins alimentaires à la fin du mois. Je suis originaire de Seine-Saint-Denis, j’y suis née et j’y ai grandi. Quand je suis arrivée sur les bancs de mon mastère spécialisé en affaires publiques européennes à l’ENA, j’étais entourée de personnes surdiplômées.
Je me suis ensuite engagée en politique à un très jeune âge. Avec du recul, je réalise que le combat que je mène est nécessaire. J’en suis fière et j’espère que cela encouragera d’autres jeunes comme moi à s’engager en politique, car je crois fermement que la jeunesse représente l’avenir. C’est ce que j’ai pu constater au cours de cette campagne : une campagne politique ne peut se faire sans la participation de la jeunesse.
Je m’efforce à ce titre de combattre l’autocensure que certains jeunes, notamment en Seine-Saint-Denis, s’imposent en pensant que la politique n’est pas pour eux ou qu’ils n’y réussiront jamais. Je crois qu’en croyant en ses rêves et en se donnant les moyens, rien n’est impossible. Pour ma part, j’ai commencé à faire de la politique à l’échelle locale tout d’abord, où je suis élue municipale, puis à l’échelle nationale en tant que présidente de Renaissance en Seine-Saint-Denis. Bientôt, je l’espère, à l’échelle européenne.
Il s’agit aussi d’une question de tempérament. J’ai besoin d’avoir des interactions humaines, d’échanger quotidiennement avec mes concitoyens, de comprendre leurs problématiques, de me sentir utile. Pour faire de la politique, il faut avoir le sens du service, être dévoué et ne pas compter ses heures. Par ailleurs, j’ai la chance de bénéficier du soutien d’une équipe de militants très actifs dans le département, qui me stimulent et me motivent au quotidien.
Mon engagement pour la France est naturel. Il repose sur une conviction profonde : notre pays est extraordinaire, doté de ressources immenses. Cette passion pour la France et le service public est ma principale source d’engagement et d’énergie. C’est pourquoi je suis depuis des années maintenant engagée au sein de la majorité, la seule force politique qui croit en la France, en sa grandeur, et qui ne trompe pas les Français.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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