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Shein révèle des cas de travail d’enfants dans son rapport sur le développement durable

août 24, 2024 15:17, Last Updated: août 24, 2024 15:17
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Shein a publié son rapport 2023 sur le développement durable et l’impact social le 22 août, confirmant les inquiétudes des législateurs américains concernant les violations du droit du travail par les fournisseurs chinois de Shein.

Au cours des audits, l’entreprise a découvert deux cas de travail d’enfants, défini comme toute personne âgée de moins de 15 ans ou n’ayant pas atteint l’âge minimum requis pour travailler dans la région ou le pays concerné. En Chine, l’âge minimum est fixé à 16 ans.

Le rapport indique que Shein a suspendu les contrats avec les fabricants et que « les deux cas ont été résolus rapidement », après quoi l’entreprise a recommencé à travailler avec les fabricants. L’entreprise a constaté qu’une baisse a été enregistrée par rapport à 2022, lorsque 0,3 % de ses audits ont révélé des violations du droit du travail des enfants.

« Conformément à la politique du SRS (Secure Research Service) en vigueur à l’époque, les fournisseurs fautifs disposaient de 30 jours pour remédier à leurs infractions », peut-on lire dans le rapport. « Les deux cas ont été résolus rapidement, avec des mesures correctives, notamment la résiliation des contrats avec les employés mineurs, la garantie du paiement de tout salaire impayé, l’organisation d’examens médicaux et la facilitation du rapatriement vers les parents ou les tuteurs légaux, le cas échéant. »

Shein déclare que les réglementations dans ce domaine ont été renforcées en exigeant que les fabricants vérifient les pièces d’identité et tiennent des registres lors de la sélection des nouveaux employés. Shein a également mis à jour sa politique visant à résilier à l’avenir le contrat des fournisseurs qui enfreignent les réglementations relatives au travail des enfants ou au travail forcé.

Le rapport n’a pas identifié de cas de travail forcé. L’entreprise avait découvert des cas de travail forcé dans 0,1 % des audits réalisés en 2022.

Des violations salariales, telles que le versement d’un salaire inférieur au salaire minimum local ou des retards de paiement, ont également été constatées dans 0,5 % des audits réalisés en Chine. Tous les cas ont été résolus dans les 30 jours, selon le rapport.

L’entreprise s’est principalement appuyée sur des agences de vérification tierces pour mener un audit sur 3990 sites de fournisseurs et de sous-traitants en Chine, attribuant à chacun une note de A à E. Elle emploie plus de 16.000 personnes dans le monde et travaille avec environ 5800 fabricants sous contrat, selon le rapport.

En 2023, Shein a résilié des contrats avec trois fournisseurs pour ne pas avoir remédié à des violations de la politique. Un fournisseur a reçu deux notes d’échec consécutives et un autre a refusé de se soumettre à un audit. La majorité des fournisseurs (51 %) ont obtenu la note C, même si le rapport ne détaille pas les critères d’attribution des notes.

Shein est signataire du Pacte mondial des Nations unies et est tenue de respecter les lois internationales du travail qui interdisent le recours au travail forcé et au travail des enfants. L’année dernière, l’entreprise a ajouté à ses contrats des clauses plus spécifiques interdisant le travail forcé, comme l’interdiction pour les fournisseurs de percevoir des frais de recrutement ou d’exiger des travailleurs qu’ils remettent leurs papiers d’identité.

« En équilibrant les mesures correctives et les sanctions, nous avons aidé nos fournisseurs en leur proposant des formations sur les risques de non-conformité dans le cadre de leurs activités, tout en prenant la mesure ferme mais nécessaire de mettre fin aux relations de travail lorsque cela se justifiait », a écrit Sky Xu, PDG de Shein, dans une note préliminaire au rapport.

Shein a pour objectif d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050, d’adopter des initiatives internes supplémentaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, d’utiliser des sources d’énergie renouvelables et d’avoir une chaîne d’approvisionnement textile entièrement circulaire également d’ici 2050.

En 2023, 72 % de l’électricité de Shein provenait de sources renouvelables, contre 68 % en 2022, selon le rapport. Ce chiffre ne tient pas compte des fournisseurs et des sous-traitants, mais le rapport indique que de nouvelles initiatives permettront d’aider les fournisseurs à devenir plus efficaces sur le plan énergétique.

En partenariat avec l’Apparel Impact Institute, Shein a mis en place des projets de réduction du gaspillage d’énergie et d’eau sur 28 sites de fournisseurs, qui devraient permettre d’économiser 14.046 MWh d’électricité et 46.000 tonnes d’émissions de carbone par an.

Selon le rapport, les émissions de carbone de Shein sont passées de 9,17 millions de tonnes métriques en 2022 à 16,68 millions de tonnes métriques en 2023, reflétant la croissance de l’entreprise.

Shein, qui décrit son modèle commercial comme étant « à la demande », a connu une croissance rapide sur le marché américain de la fast-fashion depuis son arrivée en 2016. De mars 2020 à mars 2022, sa part de marché a plus que doublé, passant de 18 à 40 %, selon Statista, et reste le site web le plus visité dans la catégorie mode et habillement aux États-Unis, selon Similar Web.

Problèmes de violation du droit du travail

Les législateurs américains ont à plusieurs reprises fait part de leurs préoccupations concernant les violations du droit du travail dans les entreprises chinoises qui vendent des produits aux consommateurs américains, le Parti communiste chinois (PCC) étant connu pour avoir recours à des camps de travaux forcés. Ces derniers mois, plusieurs cas de travail forcé ont été confirmés en Chine.

En 2022, la loi sur la prévention du travail forcé des Ouïghours (UFLPA : Uyghur Forced Labor Prevention Act) est entrée en vigueur, interdisant les importations de produits issus du travail forcé. Le nom de cette loi fait référence à la persécution par le PCC de la minorité ethnique ouïghoure du Xinjiang. On sait que cette persécution inclut le travail forcé.

La région du Xinjiang représente 87 % de la production chinoise de coton, selon un rapport fédéral de 2022. Une étude récente a révélé que le coton du Xinjiang était utilisé dans 19 % des importations américaines, contre 16 % lors d’une enquête menée par un tiers en 2022.

Des groupes bipartites de législateurs ont à plusieurs reprises demandé à Shein de faire davantage pour s’assurer qu’elle ne bénéficie pas des programmes de travail forcé du PCC. Des entreprises telles que Shein et Temu ont souligné que l’UFLPA ne s’appliquait pas à leurs importations, car les colis expédiés de Chine aux consommateurs ont une valeur individuelle inférieure à 800 dollars et ne font pas l’objet d’une inspection à la frontière.

En novembre dernier, Shein a déposé une demande d’introduction en bourse aux États-Unis, suscitant de nouveaux appels des législateurs exigeant que le détaillant en ligne prouve qu’il ne bénéficie pas du travail forcé s’il veut s’introduire en bourse aux États-Unis.

En juin, Shein a déposé une demande d’introduction en bourse à Londres en toute confidentialité, et le sénateur américain Marc Rubio (Parti républicain de Floride), qui a présenté l’UFLPA, a exhorté les législateurs britanniques à enquêter sur la société avant de l’autoriser à s’introduire en bourse.

Les autorités britanniques se sont fait l’écho des préoccupations des législateurs américains.

« Pour être tout à fait clair, si une entreprise avait recours au travail forcé dans sa chaîne d’approvisionnement,elle ne devrait pas faire d’affaires au Royaume-Uni, la question de savoir si elle est inscrite sur une liste ne devrait pas se poser », a déclaré Jonathan Reynolds, secrétaire d’État britannique aux entreprises, à Times Radio.

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