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Shen Yun face à l’ingérence incessante de Pékin en Corée du Sud

17 juin 2023

La compagnie Shen Yun Performing Arts a du mal à trouver des salles de spectacle de premier plan en Corée du Sud, un signe alarmant de l’ingérence de Pékin dans les affaires intérieures et la souveraineté culturelle du pays.

Basée à New York, Shen Yun est la première compagnie de danse classique chinoise au monde et, depuis sa création en 2006, elle est devenue un phénomène mondial. Par le biais de ce langage universel qu’est la musique et la danse, elle cherche à « faire revivre 5.000 ans de civilisation chinoise » et veut montrer au public la beauté de la « Chine d’avant le communisme ».

Les huit troupes qui se répartissent l’organisation des spectacles et des tournées mondiales, sont de taille similaire et se sont lancées cette année dans un périple de plus de 750 représentations dans plus de 180 villes, soit plus de 20 pays sur les cinq continents.

Cependant, cela fait 17 ans que Shen Yun a du mal à trouver des salles de premier plan en Corée du Sud.

Plus récemment, en 2023, 13 théâtres opérés par le gouvernement coréen ont refusé de louer leurs salles à Shen Yun, invoquant systématiquement la désinformation de Pékin sur le spectacle.

Malgré cela, Shen Yun a pu obtenir trois grandes salles cette année, le National Theater of Korea à Séoul, le Sohyang Theater à Busan et le Gumi Art Center à Gumi.

L’ingérence de Pékin

Parce qu’elle considère la mission de Shen Yun de faire revivre la culture chinoise traditionnelle comme un défi direct à son autorité, le Parti communiste chinois (PCC) se donne beaucoup de mal pour interférer avec les représentations de la troupe dans le monde entier.

Mais ses efforts pour faire échouer Shen Yun sont particulièrement importants en Corée du Sud.

Pendant des années, les demandes de Shen Yun auprès des grands théâtres sud-coréens ont souvent été rejetées, souvent sans explication.

Il arrive également que les théâtres annulent brusquement la location de la salle, même après la signature d’un contrat. Dans de tels cas, Shen Yun intente des actions en justice.

En 2016, le KBS Hall de Séoul a annulé les représentations de Shen Yun, incitant l’organisateur local à intenter une action en justice contre le lieu, et a demandé que la justice intervienne. 

KBS Hall appartient au gouvernement et est rattaché au plus grand radiodiffuseur du pays, le Korean Broadcasting Service, qui travaille en collaboration étroite avec le radiodiffuseur d’État chinois, China Central Television (CCTV). Avant la représentation, le théâtre a reçu plusieurs lettres de l’ambassade de Chine, qu’Epoch Times a pu se procurer, dans lesquelles il leur est demandé de ne pas accueillir Shen Yun.

Le tribunal du district sud de Séoul ayant jugé que l’annulation était injustifiée, Shen Yun a été autorisée à se produire. Mais l’ambassade de Chine a de nouveau publié un document officiel à destination de KBS Hall, dans lequel elle a réitéré ses propos diffamatoires et ses menaces. 

Quelques jours plus tard, le tribunal est revenu sur sa décision et a annulé les quatre représentations de Shen Yun, alors que des milliers de billets avaient déjà été vendus.

L’ordonnance du tribunal a permis de lever le voile sur la menace financière implicite que la Chine a fait peser sur la salle. KBS est connu pour vendre et diffuser du contenu en Chine, et le tribunal a estimé qu’il était moins coûteux pour KBS d’annuler les concerts et de rembourser Shen Yen, que de s’exposer aux menaces de rétorsion du PCC, et risquer de perdre plus de huit millions de dollars de contrats.

Un rapport du département d’État américain met en lumière la coercition exercée par Pékin

Le rapport du Département d’État américain sur la liberté religieuse internationale de 2020 aborde justement cette question, et fait état dans son rapport de la difficulté qu’éprouve Shen Yun à trouver des salles en Corée du Sud. Plusieurs cas d’annulation brutale de représentations dans le pays ont été signalés du fait de la pression exercée par le régime chinois.

Ce rapport annuel cible les politiques gouvernementales internationales qui portent atteinte aux croyances et aux pratiques religieuses de groupes, confessions religieuses ou individus, conformément à la loi de 1998 sur la liberté religieuse internationale (International Religious Freedom Act).

Selon l’association coréenne Falun Dafa, organisatrice locale de Shen Yun, l’ambassade et le consulat général de Chine en Corée du Sud forcent depuis 17 ans les gouvernements locaux et les universités disposant de grandes salles de spectacle à refuser de louer leurs salles à Shen Yun ou à annuler les contrats existants avec la compagnie. Leurs méthodes de coercition comprennent des appels téléphoniques, des lettres et même des visites personnelles.

La commission a exhorté les autorités sud-coréennes à ne plus rester silencieuses et à ne plus coopérer avec le régime chinois dans son ingérence dans les affaires intérieures du pays, et les a appelé à défendre leur souveraineté culturelle.

Le Falun Gong, également connu sous le nom de Falun Dafa, est une ancienne pratique spirituelle chinoise consistant en cinq exercices méditatifs et en enseignements moraux fondés sur les principes de vérité, de compassion et de tolérance. Cette pratique est devenue largement populaire pour ses bienfaits sur la santé en Chine dans les années 1990, et a fini par attirer entre 70 et 100 millions de personnes à la fin de la décennie, selon les chiffres officiels chinois.

Percevant cette popularité comme une menace pour son pouvoir, le PCC a lancé une campagne d’élimination en 1999, qui s’est soldée par la détention de millions de pratiquants et par un nombre inconnu de décès dus au travail forcé, à la torture et à d’autres abus au cours des 23 dernières années.

Pour autant, la salle du Théâtre national de Corée, elle aussi gérée par le gouvernement, a été mise à la disposition de Shen Yun pour la première fois cette année, un changement bienvenu depuis l’entrée en fonction du président Yoon Suk-yeol en mai 2022.

M. Yoon est connu pour sa volonté de resserrer les liens avec Washington plutôt qu’avec Pékin.

Lors du récent sommet entre les États-Unis et la Corée du Sud en avril, les deux dirigeants se sont engagés à renforcer les liens culturels entre les deux nations, ce qui amène à se demander comment les théâtres sud-coréens, qui ont longtemps cédé à l’ingérence de Pékin, vont évoluer.