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« Shutdown »: reprise des négociations à Washington sans solution à l’horizon

décembre 27, 2018 22:30, Last Updated: décembre 27, 2018 23:14
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Les négociations reprennent jeudi aux Etats-Unis sans aucun signe de percée pour mettre fin au « shutdown« , la paralysie partielle des administrations fédérales qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage forcé.

Au coeur du blocage: le mur voulu par Donald Trump à la frontière mexicaine pour lutter contre l’immigration clandestine. Le président républicain exige cinq milliards de dollars pour le construire. Les démocrates refusent de le financer, mais proposent des fonds pour d’autres mesures de sécurité à la frontière.

Résultat: une impasse budgétaire. Tant que les deux partis ne se mettront pas d’accord, les financements de 25% des ministères et administrations fédérales ont été suspendus. Or personne ne semble prêt à céder dans ce bras de fer.

« Est-ce que les démocrates se sont enfin rendu compte que nous avons désespérément besoin de Sécurité à la Frontière et d’un Mur à la Frontière Sud? Nous devons empêcher les drogues, le trafic d’êtres humains, les membres de gangs et les criminels d’entrer dans notre Pays« , a dit jeudi Donald Trump sur Twitter.

Depuis vendredi minuit, de grands ministères comme la Sécurité intérieure, qui gère justement la sécurité aux frontières, la police fédérale (FBI), les Transports, le Trésor ou l’Intérieur qui supervise les parcs nationaux, sont affectés. Soit quelque 800.000 employés fédéraux, dont la moitié est obligée de travailler pour des services jugés essentiels sans être pour l’instant payée tandis que l’autre est au chômage forcé.

Les négociations apparaissent au point mort. Le Sénat devait se réunir jeudi à 16H00. Mais la plupart des parlementaires semblent être restés dans leurs circonscriptions, car aucun vote n’est prévu à la chambre haute… ni à la Chambre des représentants. Les élus devraient recevoir un préavis de 24H00 avant tout vote sur un éventuel compromis. Rien n’a été signalé pour l’instant.

Une éventuelle sortie de crise pourrait cependant passer par des nuances de langage et/ou un accord sur une somme moins élevée: le gouvernement restera paralysé jusqu’à « ce que nous ayons un mur, une barrière, peu importe comment ils veulent l’appeler« , a ainsi déclaré Donald Trump le 25 décembre.

Le « shutdown » – le troisième de l’année, après janvier (trois jours) et février (quelques heures), déjà à cause de la question migratoire- semble donc bien parti pour se prolonger. Le précédent, en octobre 2013, avait duré 16 jours, loin toutefois du record de 21 jours de 1995-96.

Les conséquences sont déjà bien concrètes au sixième jour.

Même s’ils sont presque certains d’être payés rétroactivement, les centaines de milliers d’employés fédéraux font pour l’instant face à une fin de mois très difficile, lorsque les loyers, prêts et factures sont en plus alourdis par les dépenses de Noël. Sans parler des contractuels qui, eux, ne récupéreront pas les fonds perdus ces jours-ci.

Plusieurs monuments et parcs sont fermés, les services officiels ont suspendu les services d’information non-essentiels et des affaires judiciaires impliquant l’Etat fédéral sont perturbées, y compris des dossiers concernant le procureur Robert Mueller chargé de l’explosive affaire russe.

Dans la capitale fédérale Washington, où vivent et travaillent de nombreux employés fédéraux, la ville déjà assoupie pour les fêtes semble marcher au ralenti.

Les tribunaux restent ouverts pour les procès mais, mauvaise nouvelle pour les amoureux: tous les mariages civils prévus à Washington ont pour l’instant été suspendus.

HS avec AFP

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