Si la Chine veut innover, elle devra surmonter plusieurs défis

24 décembre 2015 12:18 Mis à jour: 24 décembre 2015 20:34

En examinant la capacité à innover en Chine et en Inde, on constate que le proverbe « la nécessité engendre l’ingéniosité » est vrai. Au moins selon Eric Roth, patron de Mc Kinsey’s Global Innovation and Growth Practice. Ce dernier affirme que l’Inde est meilleure en innovation parce que ce pays ne dispose pas des ressources de la Chine.

« L’Inde est confrontée à d’importants manques d’infrastructure, de compétences et de ressources. En revanche, les problèmes de la Chine se basent sur leur abondance. Ironiquement, l’abondance d’argent et de compétence en Chine sert souvent d’obstacle pour les innovations », écrit-il sur le blog de sa société.

Tout d’abord, il y a une abondance de capitaux. Au début de septembre 2015, l’investissement total de capital-risque était au niveau de 33 milliards d’euros ; les investissements étrangers directs totaux s’élevaient à 104 milliards d’euros à la fin de novembre dernier.

Investissements étrangers directs en Chine (Source: tradingeconomics.com)

Avec ces ressources, on pourrait s’attendre à voir beaucoup de start-up à succès apparaître sur le marché, en particulier après le boom boursier au cours de la première moitié de l’année. Toutefois, explique Eric Roth, le nombre d’introductions en bourse pour les nouvelles start-up a en fait baissé par rapport à l’année dernière.

Il pense qu’actuellement, c’est surtout « l’argent facile » qui motive à l’intérieur de la Chine. Cet argent provient du « poursuit des gains rapides, d’investissements de modes passagères et des propositions sans valeur réelle ou différenciation ».

M. Roth confie que les nouveaux millionnaires et milliardaires chinois ne comprennent pas le jeu avec le capital-risque et cherchent d’obtenir un retour rapide sur leur argent plutôt que de bâtir des entreprises en offrant de l’argent et de l’expertise.

« En conséquence, les nouvelles entreprises sont confrontés au financement excessif, à la pression des membres du conseil d’administration inexpérimentés et à une dynamique pareille à la loterie qui donne préférence plutôt à la taille qu’aux fondements économique », écrit Eric Roth en comparant cette situation à la bulle Internet en Occident à la fin des années 1990.

Le deuxième problème est l’abondance de compétence en Chine. Cependant, bien que la quantité d’ingénieurs et de scientifiques y soit énorme, la qualité laisse à désirer.

«  Le grand nombre de diplômés ne se traduit pas en compétence capable de transformer des idées en des modèles d’affaires évolutifs », affirme Eric Roth. Cela contredit l’avis l’investisseur milliardaire Wilbur Ross, qui a déclaré plus tôt cette année que tout dépend des chiffres : « Si vous avez plus d’ingénieurs et plus de scientifiques, alors, selon la probabilité, les chances qu’ils découvrent quelque chose devient plus élevées ».

Même si cela est vrai, Eric Roth pense toujours que les compétences ne sont pas proprement utilisées, peu importe leur quantité. « Des quantités suffisantes de compétences appropriées et organisées de la manière appropriée ne sont pas toujours disponibles », écrit-il.

Eric Roth rejette complètement l’avis de la société McKinsey et fustige l’organisation des entreprises chinoises : « Les entreprises chinoises ont énormément de structures et procédés, mais elles souffrent de l’incapacité à les traduire en un flux accru d’innovations créant de la valeur », affirme-t-il. Les économies d’échelle ne créent pas plus d’innovations malgré le fait que la taille moyenne de l’entreprise chinoise ait augmenté.

M. Roth trouve que la structure hiérarchique propre aux sociétés chinoises étouffe la pensée innovatrice et se focalise sur la direction et l’exécution plutôt que sur la créativité à tous les niveaux. « La direction prend des décisions afin de renforcer le statu quo et solidifier la base du pouvoir administratif », conclue Eric Roth.

Cet avis, d’après lui, pourrait facilement s’étendre à l’économie chinoise dans son ensemble.

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