Auditionnée par la commission d’enquête du Sénat sur les mécanismes de protection pour les enseignants victimes d’agressions, ce mardi 17 octobre, la sœur de Samuel Paty a pointé « l’entrisme islamique dans nos écoles » dont la présence est de plus en plus marquée.
Quatre jours après ce nouvel attentat au collège-lycée Gambetta-Carnot d’Arras visant un professeur de français et trois ans après le meurtre de Samuel Paty, la sœur cadette du professeur d’histoire-géographie a été auditionnée dans le cadre de la commission d’enquête du Sénat, au cours de laquelle a été abordée la question des menaces et agressions contre les enseignants.
« Je dédie ce texte à celui qu’on n’a pas sauvé, monsieur Dominique Bernard »
Lors de cette audition, Mickaëlle Paty a rendu hommage au professeur de français assassiné à Arras ce vendredi 13 octobre dernier. « Je dédie ce texte à monsieur Dominique Bernard, professeur assassiné lors d’une attaque terroriste islamique mettant à exécution les ordres de ceux qui veulent détruire notre école pour détruire notre démocratie », a-t-elle déclaré devant les sénateurs présents ce mardi, déplorant le fait que cet homme n’ait pas pu être sauvé.
« Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là », a-t-elle pointé en répondant à une question du sénateur PS Hussein Bourgi. Selon elle, les mesures de protection à l’Éducation nationale « n’ont pas du tout été prises car l’affaire de mon frère n’a absolument pas été analysée ».
L’entrisme islamique « prend de plus en plus de place » dans les écoles
« Il pensait qu’il était plus ou moins protégé », a souligné Mickaëlle Paty au cours de cette audition, soulignant que selon elle, son frère n’a justement pas bénéficié d’une protection suffisante. « Il pensait en tout cas qu’à la fin il allait gagner grâce à la justice. Sauf que malencontreusement, il est mort avant qu’il n’y ait pu avoir justice, par rapport aux propos calomnieux que M. Chnina a pu faire envers mon frère ou M. Sefrioui », a-t-elle poursuivi. Brahim Chnina est le père de la collégienne à l’origine de la polémique portant sur des cours dispensés par Samuel Paty et sa présentation de caricatures de Mahomet. Quant au militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, il est l’auteur de vidéos sur les réseaux sociaux qui avaient attiré l’attention autour du professeur. Tous deux font partie des principaux accusés et seront jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
Pour la sœur de Samuel Paty, « l’entrisme islamique » qui est apparu dans les écoles, « prend de plus en plus de place » et pour le contrer, il est nécessaire de mener un « combat idéologique ». C’est d’ailleurs selon elle « un combat que tout le monde doit mener contre l’islamisme, à l’heure actuelle ».
La formation des professeurs à la laïcité beaucoup trop succincte
Concernant la formation des professeurs à la laïcité, la sœur de Samuel Paty estime que celle-ci est trop succincte. En conséquence, certains enseignants pratiquent « l’auto-censure », en raison d’un « manque de courage » mais également d’un « manque de connaissance ».
« On les jette dans la fosse en leur demandant de se débrouiller eux-mêmes », a-t-elle pointé en parlant des jeunes professeurs. « Il faut reprendre la main sur l’enseignement supérieur pour qu’un système de contrôle soit mis en place sur ce qui est fait et comment cela est fait », a-t-elle conseillé.
À l’issue de cette séance, le président de la commission des lois du Sénat François-Noël Buffet a fait un parallèle entre les propos de Mickaëlle Paty et ceux d’autres enseignants interrogés dans le cadre d’auditions de la commission d’enquête. Il a en effet indiqué que « la nouvelle génération de professeurs n’avaient pas la même notion de la laïcité que leurs anciens collègues ».
« La laïcité telle que nous la connaissons vacille », a-t-il fait remarquer.
« Défendre les valeurs républicaines est bel et bien une prise de risque »
François-Noël Buffet a encore souligné un dénominateur commun entre toutes ces auditions, notamment en ce qui concerne « la solitude » des professeurs. Sur cette question, la sœur du professeur d’histoire-géographie a expliqué que son frère s’était senti très « isolé » car avant l’attaque, des parents d’élèves l’avaient accusé d’avoir stigmatisé des élèves musulmans durant un cours d’éducation civique consacré à la liberté d’expression. « Il a vécu une grande solitude les jours précédents sa mort », a-t-elle reproché.
Alors que le sénateur LR Henri Leroy a demandé à Mickaëlle Paty de « suggérer des mesures préventives » pour protéger les enseignants menacés, celle-ci a indiqué que la « première attitude » serait de proposer « d’emblée une mise en retrait », stipulant que « cela se fait tout de suite, il n’y a pas besoin de remplir des formulaires ». Car à l’heure actuelle, « assurer son programme » est « une prise de risque », a-t-elle déploré, se demandant pourquoi les professeurs se risqueraient « à défendre les valeurs républicaines s’ils ne sont pas assurés d’être protégés ? »
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