« Si nous lâchons le Liban, (…) ce sera la guerre civile », a prévenu ce vendredi le président français Emmanuel Macron, qui doit retourner la semaine prochaine à Beyrouth pour tenter de débloquer l’impasse politique qui empêche la formation d’un gouvernement capable de relever le pays.
« Si nous lâchons le Liban dans la région, si en quelque sorte nous le laissons aux mains des turpitudes des puissances régionales, ce sera la guerre civile » et « la défaite de ce qui est l’identité même du Liban », en crise et victime d’une explosion dévastatrice début août au port de Beyrouth, a déclaré le chef de l’État devant l’Association de la presse présidentielle à Paris.
Le président français a évoqué les « contraintes d’un système confessionnel » qui, « ajoutées – pour parler pudiquement – aux intérêts liés », ont conduit « à une situation où il n’y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes ».
???? « Je t’aime #Liban« , a finalement déclaré Emmanuel #Macron en arabe, sous les applaudissements, lors de sa conférence de presse à #Beyrouth ⤵️#Beirut #Beyrouthexplosion pic.twitter.com/0O8OpnOpZy
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) August 6, 2020
« L’économie libanaise va s’effondrer »
Suivant une ligne d’« exigence sans ingérence« , il a cité les réformes à conduire : « passer la loi anti corruption, réformer les marchés publics, réformer le secteur de l’énergie » et le système bancaire. « Si on ne fait pas cela, l’économie libanaise va s’effondrer » et « la seule victime sera le peuple libanais (…) qui ne peut pas s’exiler », a-t-il mis en garde.
Or le Liban « est peut-être l’une des dernières formes existantes de ce dans quoi nous croyons dans cette région : c’est-à-dire la coexistence la plus pacifique possible des religions (…), d’un modèle pluraliste qui repose sur l’éducation, la culture, la capacité à commercer en paix », a fait valoir le président français.
#Macron a commis une faute diplomatique en incitant les libanais à la révolte
La priorité devait être l’aide humanitaire. C’est 300 000 sans-abris qui se retrouvent pris en otage par une classe politique.
La réforme institutionnelle devait attendre la reconstruction de #Beyrouth pic.twitter.com/K1J08brtKt— William THAY (@ThayWilliam) August 9, 2020
Emmanuel Macron de nouveau à Beyrouth mardi
Emmanuel Macron avait déjà effectué une visite éclair deux jours après l’explosion au port de Beyrouth d’une énorme quantité de nitrate d’ammonium, qui a fait environ 180 morts début août. Le chef de l’État retournera mardi matin dans les quartiers ravagés, où il fera le point sur les opérations de déblaiement et la distribution de l’aide.
Emmanuel Macron est surtout attendu sur sa capacité à débloquer l’inextricable crise politique, près de trois semaines après la démission du gouvernement de Hassan Diab.
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