Ce garçon de 12 ans a sauvé d’une mort certaine un habitant de l’île d’Orléans – une municipalité régionale du comté de la province du Québec – ainsi que ses deux enfants. Pour cela, il a dû nager à contre-courant et piloter une embarcation pour la première fois de sa vie, jusqu’aux naufragés.
Ce mercredi 16 août dans l’après-midi, Théo a mené à bien un sauvetage qu’il n’oubliera pas de sitôt. Jean-Pierre Boily, un homme âgé de 36 ans et père d’Alice, 8 ans, et d’Émile, 11 ans, étaient en train de se baigner dans le fleuve Saint-Laurent, près du village de Saint-Pierre, lorsque le drame s’est produit, rapporte journaldequebec.com. Ce jour-là, ils avaient invité un ami d’Émile, Théo Ferland, à se joindre à eux.
« Je me disais qu’il n’y avait personne pour venir nous aider »
Il faudra du temps à Jean-Pierre Boily et ses deux enfants pour se remettre de cette mésaventure. « Si Théo n’avait pas été là, c’était terminé », reconnaît d’ailleurs aisément le père de famille.
Ce mercredi-là, la journée s’annonçait bien jusqu’à ce qu’Alice perde pied. Emportée par le courant, la fillette n’arrivait plus à regagner le rivage. Voulant sauver sa sœur, Émile a aussitôt apporté à cette dernière le gilet de sauvetage, mais a, lui aussi, été emporté par le courant. À son tour, le père de famille a également tenté de ramener ses deux enfants sur la rive, sans y parvenir.
« Je suis parti dans le courant. J’avais mes enfants dans les bras, un de chaque côté. J’ai dû pousser ma fille à quelques reprises pour qu’elle me lâche pour ne pas que je me noie », raconte, non sans émotion, Jean-Pierre Boily. « Je m’éloignais, j’avalais de l’eau », poursuit-il, pensant à moment-là, « qu’il n’y avait personne pour venir [les] aider ».
Véritable héros à seulement 12 ans: il sauve un père et ses enfants de la noyade (@ECloutierJDQ)https://t.co/QItSnTyvuC
— Le Journal de Québec (@JdeQuebec) August 18, 2023
« J’ai eu la force de nager très fort pour revenir au rivage »
Théo, lui, était non loin de la rive mais n’avait pas pied. Il s’est mis à nager de toutes ses forces à contre-courant, pour tenter de regagner le bateau. « J’étais contre le courant et je me suis dit : non, ce n’est pas aujourd’hui que je vais mourir, ce n’est pas comme ça que ça se termine. C’est vraiment là que j’ai eu la force de nager très fort pour revenir au rivage et courir jusqu’au bateau », explique-t-il.
Mais une fois monté dans le bateau, une autre épreuve l’attendait. Le garçon, qui n’avait jamais conduit une telle embarcation, s’est retrouvé bien démunis. Pour autant, il ne s’est pas laissé abattre, voyant au loin Jean-Pierre à bout de souffle, ses deux enfants dans les bras. « Je ne savais pas du tout comment ça marche, j’ai touché à tous les pitons, j’ai réussi à avancer. J’ai calé, puis j’ai refait la même chose et je suis reparti et j’ai réussi à aller les embarquer », relate-t-il auprès de nos confrères. « J’ai agi sur le coup de l’émotion », indique encore le jeune héros, ajoutant : « J’avais de la pression, je me disais que je voulais les sauver et j’ai réussi. »
« Je ne comprends pas comment j’ai fait. J’ai vu ma vie défiler »
De son côté, le père des enfants se trouvait dans une situation de plus en plus critique. « Une minute de plus et j’étais mort avec mes deux enfants », confie-t-il. « Je n’avais plus d’oxygène. Lorsque j’ai réussi à grimper sur le bateau, j’ai perdu connaissance et ce sont les enfants qui m’ont tenu la main en attendant l’arrivée des secours », ajoute le père des enfants. Il s’est d’ailleurs écoulé une vingtaine de minutes avant que les secours en question n’interviennent. Ils ont aussitôt pris en charge les trois enfants et le père de famille et les ont emmenés à l’hôpital, par mesure de sécurité.
« Maman, je ne comprends pas comment j’ai fait. J’ai vu ma vie défiler », a confié le jeune sauveteur à sa mère, juste après cette mésaventure. Depuis son geste héroïque, Théo reçoit de nombreux messages louant sa bravoure.
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