Deux mois après son doublé fou à Kitzbühel et un mois après sa chute à l’entraînement en Norvège, le skieur français Cyprien Sarrazin rechausse les skis vendredi à Saalbach (Autriche) pour les deux dernières courses de l’hiver.
Pas vu en compétition depuis fin janvier et le super-G de Garmisch en Allemagne, Sarrazin, révélé cet hiver comme la nouvelle sensation du ski tricolore (quatre victoires, six podiums), peut encore rafler le globe de la descente.
Pour ça, le skieur du Dévoluy doit combler les 42 points de retard qu’il a sur son grand rival suisse Marco Odermatt, déjà assuré de remporter le gros globe ainsi que celui du géant et provisoirement en tête des classements du super-G et de la descente.
Le duel entre « Odi » et « Cyp » a animé la Coupe du monde entre fin décembre et fin janvier. Les deux skieurs se sont partagés les victoires des descentes les plus mythiques du circuit (Bormio et Kitzbühel pour Sarrazin, Wengen pour Odermatt) alors même qu’ils n’avaient jamais gagné dans la discipline reine du ski à l’entame de l’hiver.
Trois semaines en famille
A Saalbach, Sarrazin a certes signé mercredi le deuxième temps de l’entraînement officiel en descente (devant Odermatt, 13e) mais le Français revient de loin: il a repris le ski il y a quelques jours seulement après un mois loin des pistes pour soigner un « traumatisme au mollet gauche » ressenti après sa chute à Kvitfjell (Norvège) mi-février.
Après trois semaines en famille à se reposer et à tenter de « drainer l’hématome » à coups de massages, Sarrazin remet enfin une chaussure de ski début mars mais la douleur est toujours trop présente.
« C’était pas possible, je n’arrivais pas à marcher et là je me suis dit ça allait être chaud », a-t-il expliqué jeudi lors d’un point presse à Saalbach. « Je me suis dit que je n’allais pas être compétitif mais que finalement c’était pas grave, vraiment pas, et je pouvais imaginer que ma saison soit finie. »
« Et là », raconte-t-il tout sourire, « là je me dis wouah c’est bon je me mets dans mon canap’ et je kiffe, c’est les vacances. Alors j’ai relâché la pression j’ai passé le week-end (9-10 mars) à jouer aux jeux vidéo avec mes potes, c’est vraiment ce que j’avais envie de faire ».
La semaine suivante, tout va mieux et la douleur a quasiment disparu. Il décide donc d’aller skier au Grand-Bornand avec quelques uns de ses coéquipiers et prend « un monstre plaisir comme ça m’était pas arrivé depuis un bon moment ».
Je me sens capable de rejouer le podium
De quoi décider, « à la dernière minute », de prendre le départ des finales, avec le super-G vendredi et la descente dimanche.
« Je me sens capable de rejouer le podium, même sans beaucoup de ski derrière moi », a-t-il assuré jeudi. De quoi jouer le globe de la descente ? « Les choses ne dépendent pas que de moi. Je ne peux pas contrôler ce que fait Marco (Odermatt) mais je sais que je dois faire mieux que lui. »
D’autant qu’Odermatt a lui aussi beaucoup à aller chercher. En cas de victoire en super-G ou en descente, le prodige suisse deviendrait le premier homme à avoir gagné 14 courses en un hiver, un exploit que même les légendes Ingemar Stenmark, Hermann Maier et Marcel Hirscher n’ont pas réussi à réaliser (13 victoires).
Il peut aussi améliorer son propre record de points inscrits en une saison – il en possède pour l’instant 1902 et en avait inscrit 2042 l’hiver dernier – et terminer l’hiver avec quatre globes, du jamais vu depuis 23 ans.
Une inconnue pourrait toutefois venir perturber le week-end. Avec un mercure qui a frisé les 15 degrés ces derniers jours, la neige a quasiment disparu dans la station autrichienne qui accueillera les championnats du monde en 2025. Et la pluie tombée massivement n’a pas fait de bien à une piste déjà fragilisée par les températures printanières.
Programme des finales de la Coupe du monde:
Vendredi
. Super-G femmes (10H00)
. Super-G hommes (11H30)
Samedi
. Descente femmes (11H15)
Dimanche
. Descente hommes (11H15)
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