Le gouvernement de Macédoine du Nord a accepté le compromis permettant l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne, a annoncé samedi à Skopje le Premier ministre Dimitar Kovacevski en saluant un « pas historique ».
Ce compromis était destiné à régler le litige historique avec la Bulgarie qui bloquait l’ouverture de négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Union européenne.
Dimitar Kovacevski, s’adressant à la presse samedi après la réunion du gouvernement, a vu dans cette décision « un pas historique ».
« Nous sommes à un pas de la première réunion intergouvernementale (avec l’UE) qui va finalement, après 17 ans, marquer le début des négociations de la Macédoine du Nord avec l’UE », a déclaré le Premier ministre.
« A partir d’aujourd’hui, nous allons aller de l’avant vers l’UE de manière accélérée », a ajouté M. Kovacevski.
Auparavant, le Parlement de Macédoine du Nord avait adopté un cadre de négociations visant à protéger la langue et l’identité des Macédoniens du Nord.
You are deciding on your future. And on the pivotal next steps.
North Macedonia belongs in the EU. Your future is with us.
Together we are on the eve of a possible breakthrough in your country’s EU accession process.@DKovachevski @SPendarovski pic.twitter.com/XbbXUpWMWX
— Charles Michel (@CharlesMichel) July 5, 2022
La décision de Skopje a été unanimement saluée par Bruxelles, notamment par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie de l’UE Joseph Borell.
« Un pas crucial pour la Macédoine du Nord (…) qui ouvre la voie à une réunion intergouvernementale la semaine prochaine », a, de son côté, écrit le président du Conseil européen Charles Michel sur Twitter.
La Macédoine du Nord est bloquée depuis 2005 dans l’antichambre de l’UE. La Grèce avait d’abord opposé son veto jusqu’en 2018, avant que Sofia ne bloque le dossier en 2020 sur fond de querelles historiques et culturelles anciennes.
La Bulgarie empêchait le lancement de négociations avec Skopje, mais aussi avec Tirana, les deux candidatures étant liées par l’UE.
Sofia a finalement levé son veto le 24 juin, sous certaines conditions.
Selon le compromis sur la table, préparé sous la présidence française de l’UE qui vient de s’achever, Skopje doit notamment s’engager à modifier sa Constitution pour inclure les Bulgares dans les groupes ethniques reconnus et à « mettre en oeuvre » un traité d’amitié de 2017 visant à éradiquer les discours de haine.
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