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Soldats tués au Burkina Faso – Le témoignage poignant de la compagne d’Alain Bertoncello : « C’était mon soleil »

mai 13, 2019 11:44, Last Updated: juillet 9, 2019 18:10
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Quelques jours après le décès de Cédric de Pierrepont et d’Alain Bertoncello pendant une opération militaire au Burkina Faso, la jeune femme qui partageait la vie du Haut-Savoyard a livré un témoignage bouleversant.

Âgée de 26 ans, Léa était la compagne d’Alain Bertoncello, l’un des deux commandos marine tués pendant une opération destinée à libérer quatre otages détenus au Burkina Faso dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 mai.

C’est avec beaucoup d’émotion que la jeune femme a accepté de se confier aux journalistes du Parisien, malgré la peine qui l’étreint. Bouleversée par la perte de son compagnon, Léa – qui travaille elle aussi dans l’armée, affectée au service de santé – a d’abord tenu à lire un texte qu’elle avait rédigé.

« Alain Bertoncello était mon compagnon. C’était un homme joyeux, souriant et drôle. Nous croquions la vie ensemble et nous étions très complémentaires dans une relation fusionnelle. Nous avions de nombreux projets. Alain était humble, actif sur tous les fronts. Serviable, attentif, perfectionniste. C’était un homme parfait et c’était mon soleil. »

« Ses qualités principales étaient la droiture et la rigueur. L’amour du travail bien fait, jusqu’au dernier détail. C’était un homme de conviction, un grand professionnel apprécié par ses collègues. Sa maturité était extrême. Il avait une conscience aiguë de la réalité. Son engagement et sa capacité de travail l’ont mené de façon logique dans la plus prestigieuse et la plus sélective des unités de l’armée : le commando Hubert », poursuit-elle.

« Il était certain qu’il était prêt physiquement et mentalement pour cette mission. Il l’a accomplie jusqu’au bout. Et c’est donc une mission réussie malgré sa disparition et celle de Cédric », conclut la jeune femme.

« Je n’arrive pas à croire que je ne le reverrai plus »

En larmes après avoir lu le texte qu’elle avait écrit en hommage à celui qui partageait sa vie, elle est revenue sur la douleur qui fait désormais partie de son quotidien.

« La mort d’Alain, c’est un grand choc. On est préparé à l’absence. Je suis également militaire, je pars aussi en mission régulièrement, on connaît ce vide. Mais une mort aussi soudaine, on ne s’y attend pas. C’est juste impensable. Pourtant, on connaît les risques de son métier. Mais on n’y pense pas forcément. Je n’arrive pas à croire que je ne le reverrai plus. C’est trop brutal », a expliqué la jeune femme.

« La veille au téléphone, il allait très bien. J’ai senti à sa voix qu’il allait partir sur le terrain. Bien sûr, il n’a rien dit sur sa mission. On s’est échangé des mots d’amour. Et voilà, le lendemain à mon travail, j’ai su que c’était fini. Je ne le reverrai plus. C’est mon héros. Comme l’a dit mon petit frère de 12 ans, c’est notre Avenger », ajoute-t-elle.

« Il a donné sa vie pour la France. Pour nous »

Interrogée sur la polémique née de la présence des deux touristes français dans le parc national de la Pendjari, au Bénin, le ministre des Affaires étrangères ayant regretté les « risques majeurs » pris par Patrick Picque et Laurent Lassimouillas au cours d’un entretien accordé à Europe 1 ce samedi, la compagne du fusilier tué au combat a d’abord fait part de son amertume avant de nuancer ses propos.

« C’est sûr que j’ai la haine. Je leur en veux d’être partis dans ce pays alors qu’il ne fallait pas aller là-bas. Si on commence à penser comme ça, on ne s’en sort plus. Des gens qui vont en montagne peuvent aussi se mettre en danger. Il est du devoir des sauveteurs d’aller les sauver… De toute façon, il y a des erreurs partout. Et c’est la vie, malheureusement. »

Et la jeune femme d’évoquer la fierté d’avoir partagé la vie d’un soldat d’élite dont le courage et l’abnégation ont fait la gloire de la nation.

« Alain était là pour remplir sa mission et il l’a fait jusqu’au bout. Son but, c’était de sauver ces vies-là. Ce sont des surhommes, ses camarades et lui, c’est l’élite de l’armée française. »

« Il a donné sa vie pour la France. Pour nous. Je suis bouleversée de voir que tous les Français sont touchés par sa disparition », ajoute-t-elle.

Malgré l’émotion, la jeune femme assure qu’elle sera présente dans l’enceinte de l’Hôtel des Invalides pour l’hommage national qui doit être rendu à Alain Bertoncello et Cédric de Pierrepont le mardi 14 mai. « Ce sera dur, mais je le ferai pour lui », conclut Léa.

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