Si le haut gradé considère que les touristes français libérés par le commando Hubert auraient mérité « de très lourdes sanctions », il rappelle néanmoins que Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello « ne sont pas morts pour rien », espérant que le sacrifice des deux héros constitue la « semence d’un véritable et superbe renouveau ».
Ancien général de division de l’armée de terre désormais à la retraite, Didier Tauzin a exercé de hautes fonctions au sein de l’appareil militaire français. Commandant de l’opération Chimère au Rwanda, il a également été à la tête du 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa) avant d’occuper des postes variés au sein des services de la Défense.
Quelques jours après le décès de Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello au cours d’une opération militaire destinée à libérer Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, deux ressortissants français enlevés pendant un safari dans le parc national béninois de la Pendjari, le général Tauzin est revenu sur le sacrifice des deux héros.
« Je connais la beauté envoûtante de l’Afrique, j’y ai fait de nombreux séjours tant privés que professionnels, et quelques ‘opérations spéciales’ aussi, notamment une libération d’otages. J’aurais pu tomber ou, pire, voir tomber un de mes gars. Quelle rage aurait été la mienne si un camarade avait été tué pour libérer des touristes imprudents… Rage contre ces touristes, certes… rage aussi et surtout contre le gouvernement et ceux qui se parent injustement du beau mot de ‘politiques’ », commence l’ancien élève de l’École de guerre.
« Car les politiques perdent leur légitimité lorsqu’ils ne prennent pas les mesures pour que les inconscients ne nuisent pas à la France, et notamment à ceux dont la superbe vocation est d’accepter de verser leur sang pour elle… pour elle et non pour ceux qui profitent d’elle », poursuit l’officier.
« Il faut, en France, enfin réhabiliter la responsabilité personnelle. Ce ne sont pas l’honneur d’être reçus par le président de la République et un coûteux déploiement de moyens pour les ramener en France que méritaient ces deux touristes, mais de très lourdes sanctions », ajoute le haut gradé.
« C’est le sang de la France qui est gâché »
Et Didier Tauzin de regretter l’attitude de la classe politique dont il considère qu’elle a perdu le sens de l’intérêt général.
« Encore faudrait-il pour cela que la France ait de vrais ‘politiques’ et non des carriéristes avides de médiatisation ou des idéologues qui préféreront toujours, comme ce révolutionnaire criminel, que ‘la France périsse plutôt que leurs idées’. Il est temps que la France soit dirigée par des hommes et des femmes qui ne pensent qu’à la servir et non à se servir… »
« Car ne nous leurrons pas : l’histoire des hommes et des nations reste tragique. Et lorsque le sang de nos soldats est gâché, c’est le sang de la France qui est gâché, c’est son avenir qui est compromis », souligne l’auteur de l’ouvrage Rebâtir la France.
« Nos deux commandos ne sont pas morts pour rien »
Malgré ce constat amer, le général Tauzin tient à maintenir intacte la flamme de l’espoir. Fervent catholique, amoureux de sa patrie, il a loué la réaction du peuple de France face au sacrifice des deux commandos marine.
« J’ai la certitude que nos deux commandos ne sont pas morts pour rien. […] Le sang de nos commandos a confirmé et renouvelé l’amour et la reconnaissance des Français pour leurs soldats, et cette certitude profonde que dans les moments les plus difficiles ils peuvent toujours compter sur leurs armées », affirme l’ancien commandant de l’opération Chimère.
« Et tous ces drames conduiront bientôt les Français à se donner… enfin !… de vrais chefs politiques au service de la France et seulement à son service. Alors, vraiment, comme le sang du colonel Beltrame, comme celui de trop d’autres soldats français tués jusqu’aux confins du monde, le sang de nos deux héros deviendra semence d’un véritable et superbe renouveau. »
« Merci, Cédric et Alain, du magnifique exemple que vous avez donné à notre France aujourd’hui tentée par l’abandon de la grandeur qui fut la sienne et sans laquelle elle n’est rien, car sa vocation reste de montrer à l’humanité entière les chemins de la grandeur sublime de tout homme », conclut le général Tauzin.
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