Les forces de sécurité somaliennes ont mis fin au siège de plusieurs heures d’un hôtel de Mogadiscio attaqué vendredi soir par les islamistes radicaux shebab, ont annoncé samedi matin deux médias officiels, sans donner de détails sur le bilan.
« Les forces de sécurité ont neutralisé les milices (shebab) qui ont mené une attaque terroriste meurtrière contre l’hôtel Pearl Beach » au sud de la capitale Mogadiscio sur la plage du Lido, et les ont « abattus » a rapporté la chaîne de télévision publique SNTV.
« Six civils ont péri dans l’attaque (…) et dix autres ont été blessés. Trois membres courageux des forces de sécurité ont aussi péri », a indiqué la police dans un communiqué, qui précise que 84 personnes qui étaient dans l’hôtel Pearl Beach ont été secourues et sont indemnes.
Les shebab ont revendiqué l’assaut
« De nombreux civils » ont été secourus, selon la même source. L’information a été confirmée par l’agence de presse publique SONNA. La fin du siège a également été confirmée à l’AFP par des sources sécuritaires et du renseignement, qui ont requis l’anonymat.
Les shebab ont revendiqué l’assaut, affirmant avoir visé un lieu fréquenté par les autorités. Vendredi soir, des témoins, contactés par l’AFP, avaient fait état de tirs nourris près de l’établissement. Yaasin Nur, qui se trouvait à proximité, avait déclaré que le restaurant de l’hôtel « était plein de monde car il a été récemment rénové ». Plusieurs ambulances étaient également stationnées à proximité, avait constaté un journaliste de l’AFP.
En août 2020, les shebab avaient lancé une attaque d’envergure contre l’Élite, un autre hôtel de la plage du Lido très prisé par les autorités, tuant dix civils et un policier. Il avait fallu quatre heures aux forces de sécurité pour reprendre le contrôle de l’établissement.
Les shebab, affiliés au groupe terroriste Al-Qaïda et qui réclament l’instauration de la loi islamique dans le pays, combattent depuis plus de quinze ans le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales.
Une « guerre totale » est déclarée
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud leur a déclaré une « guerre totale », et a lancé en septembre une offensive militaire, notamment appuyée par des frappes aériennes américaines. Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, soulignant leur capacité à frapper au cœur des villes et des installations militaires somaliennes.
Le 26 mai, ils ont attaqué une base tenue par des soldats ougandais de la force de l’Union africaine en Somalie (Atmis) dans le sud du pays, tuant au moins 54 soldats. Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333, l’attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays également touché par une sécheresse historique.
Un triple attentat à la bombe à Beledweyne (centre) a aussi fait 30 morts, dont des responsables locaux, début octobre et au moins 21 clients d’un hôtel de Mogadiscio ont été tués lors d’un siège de 30 heures en août. Ce siège avait soulevé des questions sur la façon dont les militants islamistes ont réussi à atteindre le cœur étroitement gardé du district administratif de Mogadiscio sans être repérés.
Dans un rapport au Conseil de sécurité de l’ONU en février, le secrétaire général Antonio Guterres a affirmé que 2022 avait été l’année la plus meurtrière pour les civils en Somalie depuis 2017, en grande partie à cause des attaques des shebab.
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