Si Mégane Lombard a hérité de la maison de sa mère, décédée en début d’année 2022, elle n’a toujours pas pu mettre un pied dedans. Et pour cause, un squatteur s’y trouve et impossible de l’en déloger. Malgré les nombreuses initiatives engagées auprès des autorités, la situation de la jeune femme de 24 ans en est au point mort.
Mégane Lombard n’arrive pas à déloger son locataire, alors qu’il squatte sa maison à Fressenneville (Somme). Depuis plusieurs mois, il ne paye plus le loyer de ce meublé, qui lui avait été loué du vivant de la mère de Mégane.
Le jugement stipulait l’expulsion du squatteur et le remboursement de la dette
« Nous sommes aujourd’hui le 26 octobre et la dette s’élèvera à 11 480€ en début de mois prochain. Je ne parle pas des frais de justice que j’ai dû engager ainsi que les nombreuses plaintes des voisins au sujet de ce dernier : dégradations, départ de feu dans la cour, mauvaises odeurs, quinzaine de chats errants, fenêtres et portes constamment ouvertes !!! Dans quel état vais-je retrouver la maison ? Pourquoi ne fait-on rien ? » a écrit Mégane sur son compte Facebook, le 26 octobre dernier.
La mère de la jeune femme avait entamé une procédure d’expulsion de son vivant, en montant son dossier sur son lit d’hôpital. Après son décès, Mégane a repris le dossier. Elle a été convoquée au tribunal le 1er avril 2022, mais le locataire, lui, ne s’y est pas présenté et l’audience a dû être reportée au 6 mai. Le jugement, qui a été rendu le 16 juin dernier, stipulait l’expulsion du squatteur et le remboursement de la dette.
La jeune propriétaire indique sur Facebook avoir remué ciel et terre pour que son locataire soit expulsé avant la trêve hivernale, qui a débuté ce 1er novembre. Pour cela, elle avait écrit au sous-préfet en expliquant sa situation urgente. Le magistrat lui avait alors assuré qu’il ferait tout son possible. Mais après un nouveau coup de fil, ce 26 octobre, on lui a annoncé que la nouvelle sous-préfète, en poste depuis une semaine, ne veut pas donner son accord et refuse l’expulsion du locataire. « Comme est-ce possible ? Comment être aussi ignorant de ma situation ? Comment est-ce défendable ? » s’interroge la jeune femme qui se sent « impuissante et dévastée ».
« Je suis dehors et le locataire lui est dans la maison »
« Ce Monsieur aura le droit de passer la trêve hivernale au chaud et moi dehors !!! Dans quel monde vie-t-on ? Pourquoi la justice va à mon encontre ? Ce monsieur est fautif sur toute la ligne, pourquoi l’aide-t-on lui ? Pourquoi dois-je me retrouver dans cette situation sans la justice pour m’épauler ? » se désole Mégane sur le réseau social.
Malgré tous ces écueils, la jeune propriétaire ne veut pas « rester passive et tolérante », alors que sa mère s’est « battue et sacrifiée », souligne-t-elle encore, reconnaissant que « de nos jours, s’il n’y a pas de scandale/polémique rien ne bouge ». Dans une lettre adressée à la nouvelle préfète et publiée sur un post Facebook il y a environ une semaine, Mégane pointe les valeurs républicaines auxquelles la magistrate est attachée. « Comment prôner l’égalité lorsque vous soutenez une personne répréhensible et me condamnez à passer l’hiver à la rue ? » la questionne-t-elle.
La sous-préfète ne souhaitait pas « mettre de la précarité sur de la précarité »
Il y a trois jours, Mégane a eu la confirmation que la justice ne procéderait pas à l’expulsion du locataire avant le 1er avril, et a donc décidé de faire justice elle-même. Elle a étendu un drap au-dessus du portail de la maison sur lequel on peut lire « squatteur ». Elle a également posé sur la grille d’entrée des petits cartons colorés mentionnant : « squatteur au chaud », « que fait la justice » ou encore « 11.480€ de dette ». Elle a même positionné sa tente devant la maison, afin d’attirer les regards.
La préfecture de la Somme, qui a été contactée par France Bleu, a déclaré « suivre attentivement le dossier » et utilisera « le recours à la force publique » à la fin de la trêve hivernale. En guise d’argumentation, la sous-préfète d’Abbeville a signifié qu’elle ne souhaitait pas « mettre de la précarité sur de la précarité » en expulsant le locataire juste avant la trêve hivernale. France Bleu précise qu’en raison du préjudice subi, Mégane pourra demander une indemnisation de l’État.
Hébergée par des amis ou des proches, la jeune femme sans domicile se demande dans quel état elle va retrouver sa maison. Selon des voisins, l’extérieur n’est pas entretenu et le velux reste ouvert par tous les temps.
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