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Somme : un agriculteur surendetté reçoit une facture d’eau de 34 000 euros à cause d’une fuite sur une canalisation

janvier 14, 2020 19:28, Last Updated: janvier 14, 2020 19:28
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Cet agriculteur est tombé des nues lorsqu’il a reçu une facture au montant pour le moins inhabituel au titre de la régularisation de sa consommation annuelle d’eau.

Agriculteur à Cappy, un village d’environ 500 habitants situé entre Amiens et Saint-Quentin, Georges Noyelle a reçu une facture d’un montant de près de 26 000 euros au titre de la régularisation de sa consommation d’eau pour l’année 2019.

Une somme à laquelle s’ajoute le solde de presque 9000 euros lié à sa précédente facture. Soit un total de 34 000 euros que lui réclame la Saur.

Un nouveau coup dur pour cet agriculteur en situation de surendettement. « Si on ajoute des dettes aux dettes que j’ai déjà, je vais me retrouver en liquidation judiciaire », a-t-il expliqué aux journalistes de France 3.

Avec sa femme Florence, M. Noyelle élève des vaches laitières sur 77 hectares de terre. Une activité qu’exerçaient déjà son père et son grand-père.

Si son exploitation fonctionnait correctement, la situation a radicalement changé lorsque Georges Noyelle a été contraint de mettre ses machines et ses bâtiments aux normes européennes.

Le coût important des investissements et la baisse du prix du lait ont fini par faire plonger la ferme, en redressement judiciaire depuis plus d’un an. Chaque mois, M. Noyelle et son épouse doivent ainsi éponger 20 000 euros de dettes.

Selon France 3, le couple devra attendre encore 13 ans avant d’avoir fini de rembourser ce qu’il doit à ses créanciers. Mme Noyelle a d’ailleurs dû prendre un emploi d’auxiliaire de vie afin d’assurer la survie du ménage.

Une consommation inhabituelle liée à une fuite  

La dernière facture envoyée par la Saur au mois de décembre n’arrange évidemment pas les affaires du couple. D’autant que les 26 000 euros facturés au titre de la régularisation de la consommation d’eau de la ferme pour 2019 correspondent à une consommation pour le moins inhabituelle pour M. Noyelle.

« En avril, un technicien est venu chez moi pour me dire que la Saur avait remarqué une surconsommation d’eau dans le village. Il m’a dit : ‘Vérifiez-vous canalisations ? Parce qu’il y a peut-être une fuite.’ C’est ce que j’ai fait et j’ai trouvé la fuite sur un tuyau enterré à plus d’un mètre de profondeur. Je l’ai réparé le 19 ou le 20 avril et j’ai pensé que ça en resterait là », souligne l’agriculteur.

Le 24 avril, il reçoit un premier courrier de la société de distribution d’eau pour lui signaler une éventuelle fuite. « Je n’ai pas vraiment fait attention à cette lettre. Ça ne servait à rien de signaler une fuite que j’avais déjà réparée », observe Georges Noyelle.

Alors, lorsque l’éleveur reçoit sa facture de régularisation annuelle le 3 décembre, il tombe des nues.

« J’ai demandé un dégrèvement mais pour eux, cette canalisation n’alimente pas une habitation privée mais la ferme. C’est vrai, mais elle alimente aussi la maison. Les voisins ont eu un dégrèvement parce que c’est du privé. Mais pas moi. Je ne peux pas payer une telle somme. Je veux bien payer un peu mais pas tout : je ne vais pas payer pour de l’eau que je n’ai pas consommée », indique M. Noyelle.

Après avoir contacté plusieurs fois la société de distribution d’eau, le Capytois s’est finalement vu conseiller de faire jouer son assurance.

« Sauf que ça ne marche pas : il n’y a pas de dégâts des eaux. L’eau est partie directement dans la terre ! » conclut l’agriculteur.

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