Les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé mardi de former une « alliance » contre la déforestation, mais sans fixer d’objectif concret, lors d’un sommet à Belem pourtant présenté comme un « tournant » par le président brésilien Lula.
La création d’une entité intitulée « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation » est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. L’alliance « a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour ».
Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030.
« C’est juste une liste de promesses »
Ce document-fleuve en 113 points pose de façon détaillée les jalons d’une coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale. « C’est un premier pas, mais il n’y a pas de décision concrète, c’est juste une liste de promesses », a réagi Marcio Astrini, responsable de l’Observatoire du Climat, un collectif brésilien d’ONG.
« Il n’a jamais été aussi urgent de reprendre et d’étendre notre coopération », a déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva dans son discours d’ouverture, évoquant un « nouveau rêve amazonien ». Son homologue colombien Gustavo Petro a pour sa part appelé à ce que les discours se traduisent en actes concrets au plus vite. « Si nous sommes au bord de l’extinction, si c’est lors de cette décennie qu’il faut prendre des décisions, que sommes-nous en train de faire, à part des discours ? », a-t-il lancé.
Lula et Gustavo Petro sont accompagnés à Belem de leurs homologues de la Bolivie, de la Colombie et du Pérou. L’Équateur, le Guyana et le Suriname sont représentés par des ministres, et le président vénézuélien Nicolas Maduro, souffrant d’une otite, a été remplacé au pied levé par sa vice-présidente Delcy Rodriguez.
Ouverture du sommet à la France
Le sommet à Belém fait office de répétition générale pour cette cité portuaire de 1,3 million d’habitants du nord du Brésil qui accueillera en 2025 la conférence de l’ONU sur le Climat COP30. D’autres pays non membres de l’OTCA ont été invités au sommet, notamment la France, qui possède un territoire amazonien avec la Guyane et sera représentée mercredi par son ambassadrice à Brasilia, Brigitte Collet.
Mercredi, le sommet se poursuivra avec la participation de pays non membres de l’OTCA invités à Belem, comme la France, mais aussi l’Allemagne et la Norvège, principaux bailleurs du Fonds Amazonie. L’Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales dans d’autres continents, ont également été invités.
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