Le procès de Laurent Bigorgne a finalement été reporté. Il est soupçonné d’avoir drogué à son insu Sophie Conrad, une employée de l’Institut Montaigne dont il était le directeur. Cette dernière a récemment déposé plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de Paris, estimant que les faits ont été minimisés dans cette enquête.
Proche d’Emmanuel Macron, Laurent Bigorgne devait comparaître ce jeudi 10 mars devant le tribunal correctionnel de Paris pour « administration de substance nuisible suivie d’incapacité n’excédant pas huit jours par une personne agissant sous l’emprise manifeste de produits stupéfiants ». Cependant, étant absent pour cause d’hospitalisation, précise Le Parisien, son procès a finalement été reporté au 10 novembre 2022. Son ancienne collaboratrice, Sophie Conrad, l’accuse de l’avoir droguée à la MDMA lors d’une soirée à son domicile.
Il y a eu un « trafic dans cette enquête » !
Si Laurent Bigorgne a bien reconnu les faits, il nie cependant toute intention sexuelle. Or, la victime estime qu’elle faisait l’objet d’une drague insistante de sa part. Elle a d’ailleurs montré les SMS que lui avait envoyés son ancien directeur.
« Tout a été fait pour éviter de caractériser l’intention sexuelle et surtout qu’un lien soit fait avec des autorités politiques quelconques », explique l’avocat de la plaignante au micro de France info, considérant en outre que la « principale personne protégée est le président de la République ». Il estime qu’il y a eu « trafic dans cette enquête » car certains actes, qui ont pourtant bien été réalisés, n’y figurent pas.
De plus, il n’y a pas eu d’« ouverture d’instruction avec un juge d’instruction indépendant, impartial, qui puisse faire une enquête véritable pour voir s’il y avait une intention sexuelle, s’il n’y avait pas éventuellement d’autres victimes, s’il n’y avait pas un risque de harcèlement sexuel au sein même de l’institut Montaigne. Tout a été fait pour que ça n’arrive pas », pointe le conseil. La victime, qui a été entendue quatre fois par la police, a par ailleurs souligné au micro de RMC le 8 mars dernier que les policiers avaient « vraiment travaillé sous pression », l’enquête ayant duré moins de 90 heures.
Laurent Bigorgne devra réaliser une expertise psychiatrique
Le 9 mars, Sophie Conrad a donc déposé plainte contre le directeur de la police judiciaire et la procureure de la République de Paris pour falsification de l’enquête, « obstruction à la manifestation de la vérité » et « faux en écriture publique », a indiqué l’avocat de la plaignante à France info.
« Je ne sais pas quelle est l’autre motivation pour mettre de la drogue dans le verre d’une femme, que de vouloir abuser d’elle ou la violer », a encore souligné l’ancienne collaboratrice de Laurent Bigorgne sur RMC. Elle estime que les faits ont été « sous-qualifiés » par la justice et déplore que le motif sexuel n’ait pas été retenu dans l’enquête.
De son côté, l’avocat du prévenu, Me Sébastien Schapira, affirme que « l’enquête n’a été aucunement bâclée » et que Laurent Bigorgne n’a fait l’objet d’« aucun traitement de faveur », ainsi que le rapporte encore France info. De plus, il souligne en s’appuyant sur les déclarations de la plaignante qu’il n’y a eu aucune « tentative de viol » ni « aucun geste déplacé », ajoutant que les enquêteurs, le parquet et le tribunal l’ont « bien compris ».
Le tribunal a ordonné une expertise psychologique de la victime. Quant à Laurent Bigorgne, il devra réaliser une expertise psychiatrique.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.