Six journalistes ont été arrêtés au Soudan du Sud après la diffusion d’une vidéo qui montrerait le président Salva Kiir urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle, indique le Comité de protection des journalistes (CPJ), qui exige leur libération.
Les journalistes de la télévision publique ont été interpellés mardi par des agents des Services de la sécurité nationale, selon le CPJ, basé à New York, qui cite des médias locaux et d’autres sources proches du dossier, dans un communiqué diffusé vendredi soir.
Ils font l’objet d’une enquête après la diffusion d’une vidéo, devenue virale en décembre sur les réseaux sociaux, qui montrerait le chef de l’État, âgé de 71 ans, urinant sur lui lors d’une cérémonie officielle.
Sad situation after South Sudanese President Salva Kiir Mayardit wets his pants at a public function.
This is the future of every African country.
The presidential office later said he urinated himself from the “extreme patriotism” he felt. pic.twitter.com/QDsPOJlRJj
— SomaliaNOW?? (@Riovice) December 17, 2022
Ces arrestations correspondent « à une tendance des forces de sécurité à recourir à la détention arbitraire lorsque des responsables estiment qu’une couverture médiatique est défavorable », a souligné le représentant du CPJ pour l’Afrique subsaharienne Muthoko Mumo.
Appels à la libération de ces journalistes
« Les autorités devraient libérer sans condition les journalistes et s’assurer qu’ils peuvent travailler sans être intimidés ou menacés d’être arrêtés ».
Le Syndicat des journalistes du Soudan du Sud a également appelé à la « fin rapide » des investigations concernant les six journalistes, soupçonnés « d’avoir eu connaissance de la diffusion d’une séquence précise de la vidéo auprès du public ».
« S’il y a eu faute professionnelle ou infraction », les autorités doivent « la traiter d’une manière juste, transparente et conformément à la loi », a-t-il poursuivi dans un communiqué.
La situation politique instable
Après avoir obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre civile entre les ennemis jurés Riek Machar et Salva Kiir, qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Un accord de paix signé en 2018 prévoit le principe d’un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, avec M. Kiir au poste de président et M. Machar à celui de vice-président.
Mais il reste largement inappliqué, en raison des querelles persistantes entre les deux rivaux, laissant le pays en proie à la violence à l’instabilité chronique.
L’ONU et la communauté internationale accusent régulièrement les dirigeants sud-soudanais de maintenir un statu quo, d’attiser les violences, de réprimer les libertés politiques et de détourner les fonds publics.
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